CLEMENTE
Peu après notre arrivée à New York, nos jours heureux furent troublés. Alors que je venais tout juste d'assumer officiellement mes fonctions de parrain et de PDG du groupe Santini, une visite désagréable vint perturber ma routine. Deux inspecteurs de police se présentèrent dans mon bureau, au siège de notre entreprise.
Dans mon milieu, de telles « visites » étaient monnaie courante, et au départ, elles ne m'avaient pas particulièrement alarmé. Les services de police, bien informés sur les affiliations à la mafia, savaient que la famille Santini y était impliquée. Ce qui leur manquait, c'étaient des preuves concrètes pour passer à l'action. Ces visites régulières étaient une façon de nous rappeler qu'ils gardaient un œil sur nous. Au début, j'avais donc pris cette visite pour un simple présentation envers le nouveau parrain de la famille.
Cependant, ce jour-là, je compris rapidement que leur venue n'était pas une simple formalité, surtout lorsque le nom de Youri Lobanov fut mentionné. Il me fallut quelques instants pour associer ce nom à un visage. Une image me revint alors en mémoire : une carte d'identité appartenant à un homme battu à mort dans les toilettes d'un parc public. Ce Russe, qui nous avait suivi lors d'une promenade au parc, avait fini au fond de la baie, les pieds scellés dans du ciment.
— Ce nom ne me dit rien, répondis-je, feignant l'ignorance.
— Vraiment ? Pourtant, dans son appartement, nous avons trouvé plusieurs photos de vous et de votre compagne, vos agendas et des notes à votre sujet. Il est clair que cet homme vous surveillait et connaissait chacun de vos mouvements, insistèrent-ils.
— Le fait qu'il possède des documents me concernant ne signifie pas que je le connais, rétorquai-je, tout en feignant de me concentrer sur mes documents. Quelle est la raison de votre intérêt pour une éventuelle relation entre lui et moi ?
— Car son corps, ou ce qu'il en reste, a été retrouvé récemment au fond de la baie, les pieds scellés dans du ciment. Tout indique qu'il s'agit d'un homicide. Nous enquêtons à ce propos.
Votre texte est captivant et dégage une tension palpable. Voici une version légèrement améliorée pour renforcer la clarté et la fluidité narrative :
— Et en quoi suis-je impliqué dans cette affaire ? demandai-je.
— Cet homme vous suivait. Peut-être qu'un de vos associés l'a remarqué et a décidé de le faire taire de façon, disons, radicale ? suggéra l'un des inspecteurs.
— Si l'un de mes hommes s'était aperçu que j'étais suivi, il me l'aurait signalé. Or, cela n'a pas été le cas, répliquai-je sèchement. Maintenant, veuillez m'excuser, j'ai une réunion dans dix minutes.
Les inspecteurs, comprenant qu'ils avaient été congédiés et que je ne leur divulguerais rien de plus, quittèrent mon bureau après une salutation formelle. Cependant, leur sourire confiant et leur promesse que nous nous reverrions bientôt ne présageaient rien de bon.
Dès leur départ, je contactai immédiatement Renato pour lui relater l'incident. Ni lui ni moi ne pouvions comprendre comment le corps avait été découvert. C'était une première pour nous, et il nous semblait improbable que nous ayons laissé des traces menant à sa découverte. Cela impliquait l'existence d'une taupe, informée de nos activités au sein de la famille, qui avait parlé à la police.
Renato me promit de mener sa propre enquête, utilisant tous ses contacts, y compris ceux au sein de la police. Cependant, cette visite inattendue me perturba profondément, et une seconde rencontre quelques jours plus tard ne fit qu'aggraver mon inquiétude.
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Four Aces Of Cards
Roman d'amourLorsqu'un soir Victoire soigne un bel Italo-américain blessé, elle est loin de se douter de l'impact que cet homme aura sur sa petite vie tranquille. À première vue, Clemente, directeur d'un casino, semble être un homme sans histoire et un véritable...