Le lendemain, je me levai vers onze heures. Ma garde de nuit ne débutant qu'en soirée, j'avais encore quelques heures de libre devant moi. J'allais rester à l'hôpital jusqu'à six heures du matin, puis profiter de deux jours de repos bien mérités.
Après avoir réchauffé le café qui était resté de la veille, je m'installai pour savourer le breuvage tout en laissant mon regard vagabonder autour de moi. Mon appartement était dans un véritable capharnaüm. Des magazines et des livres jonchaient le sol, des factures impayées s'accumulaient sur la table basse et mes vêtements étaient éparpillés sur le canapé. Mon sanctuaire avait grand besoin d'un bon nettoyage et d'un peu d'organisation. Résolue à mettre de l'ordre, je décidai de commencer après ma douche matinale.
Les événements de la veille semblaient encore surréels, et je me demandais même si je ne les avais pas rêvés. Les morceaux d'emballage de compresses dans la poubelle de la salle de bain me confirmèrent que tout cela avait bel et bien eu lieu.
Après une douche revigorante, je me lançai dans le nettoyage. Trente minutes plus tard, mon téléphone sonna dans l'appartement. Le nom de ma meilleure amie s'afficha sur l'écran, et je répondis en m'affalant sur le canapé, qui protesta par un grincement.
— Salut ! s'exclama-t-elle d'une voix chaude et douce. Je ne te réveille pas, j'espère ?
— Non, je suis debout depuis près d'une heure. Je suis en train de faire du ménage.
— Toi, en train de faire le ménage ? C'est une journée historique, plaisanta-t-elle de l'autre côté du fil. Tu bosses ce soir ? J'ai enfin fini le projet sur lequel je travaillais depuis un mois, et j'ai besoin de me détendre.
— Malheureusement, je suis de garde ce soir, mais je suis libre le week-end prochain. On pourrait organiser quelque chose.
— Dommage. Je vais devoir faire appel à Matthew pour m'accompagner. Nos soirées me manquent, Vic.
Matthew était le petit ami actuel de Célia, un homme séduisant qu'elle avait rencontré à la salle de sport, mais elle semblait déjà en avoir marre.
— Moi aussi, nos sorties me manquent. On a vraiment plus de vie, Célia.
— Parle pour toi. Moi, j'arrivais à jongler entre le boulot et les loisirs. Mais pour toi, franchement, j'ai des doutes. Après tes gardes, tu es toujours à plat ! Dis-moi, ça fait combien de temps que tu n'as pas passé un bon moment avec un homme ?
— Ça doit bien faire dix mois, soupirai-je.
— Dix mois ? Après dix jours, je serais déjà au bord de la crise de nerfs. À ce rythme-là, tu vas finir par entrer dans un couvent, plaisanta mon amie.
— J'aime trop les hommes et le sexe pour ça, mais il me faudrait des journées de quarante-huit heures pour en profiter.
— Ma pauvre Vic. N'y a-t-il pas un beau collègue médecin ou infirmier que tu pourrais séduire ? Ou au moins par manque de temps te rincer l'œil ?
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Four Aces Of Cards
RomantizmLorsqu'un soir Victoire soigne un bel Italo-américain blessé, elle est loin de se douter de l'impact que cet homme aura sur sa petite vie tranquille. À première vue, Clemente, directeur d'un casino, semble être un homme sans histoire et un véritable...