Four Aces Of Cards

Chapitre 48 : Vie commune

Dès notre retour en ville, je commençai à passer de plus en plus de nuits chez Clemente, à tel point que mon propre appartement ne servait plus qu'à entreposer mes affaires. Un mois plus tard, je décidai de résilier mon bail pour emménager définitivement chez lui. Sa présence était devenue essentielle pour moi, et de toute façon, nous avions prévu de déménager ensemble à New York dans quelques mois.

Une fois installés officiellement ensemble, nous adoptèrent rapidement de petites routines, instaurant quotidiennes des moments agréables malgré nos emplois du temps chargés. Nous trouvions toujours le temps de partager un repas dans la journée ou discuter. Je chérissais ces instants simples de notre quotidien, ainsi que nos nuits passées dans les bras l'un de l'autre.

Cependant, la préparation de notre déménagement pour New York perturbait quelque peu notre tranquillité. Il y avait tant à organiser avant notre départ. Je devais obtenir ma licence pour exercer dans l'État de New York, ce qui impliquait une multitude de démarches administratives. En parallèle, j'annonçais mon départ à mon chef de service et à mes collègues, avec un certain pincement au cœur. J'avais passé toute ma courte carrière dans cet hôpital et m'y étais beaucoup attachée.

L'annonce la plus difficile fut celle faite à Celia. Comme je m'y attendais, elle réagit mal à cette décision. D'une part, je quittais la ville dans laquelle nous avions partagé tant d'aventures, et d'autre part, mon emménagement avec Clemente la contrariait énormément.
Pour tenter d'apaiser Celia, je décidai de l'inviter à dîner, espérant que rencontrer Clemente l'aiderait à accepter notre situation. Malheureusement, cela ne changea rien. Elle passa la première partie de la soirée à me réprimander, puis la seconde à admonester Clemente. Déconcerté, celui-ci restait silencieux face à l'éloquence mon amie, une avocate talentueuse capable d'impressionner même un parrain de la mafia habitué aux dangers.

Après cette soirée tendue, Celia m'évita pendant plus d'une semaine, avant de finalement me rappeler. Elle s'excusa d'abord pour ses paroles, puis voulu confirmer que j'étais bien sûre de ma décision. Une fois rassurée, elle semblait légèrement plus réceptive à l'idée, bien que loin d'être enthousiaste. Je l'invitai à nouveau à dîner ou à déjeuner plusieurs fois au cours des semaines suivantes, cherchant à la convaincre. Elle resta distante envers Clemente, lui adressant à peine la parole, mais au moins, elle cessa de lui crier dessus.

Pendant ce temps, Clemente s'attela à la recherche d'un successeur pour le Four Aces Of Cards. Ce casino, étant une source de revenus substantielle pour le clan Santini, exigeait une gestion sérieuse et dévouée.

Ma surprise fut totale le jour où, lors d'un déjeuner en présence de Valente, Clemente proposa à son frère jumeau de reprendre les rênes de l'établissement. Valente, à mes yeux, ne correspondait pas du tout à l'image que je me faisais d'un gestionnaire sérieux.

Valente semblait partager mon avis. Un rire nerveux lui échappa alors qu'il fixait Clemente, un mélange d'incrédulité et de surprise sur son visage.

— Moi ? Tu envisages sérieusement que je reprenne ton casino ? Tu veux ruiner ton bébé ?

— Je connais tes capacités, Valente. Tu te donnes des airs insouciants, mais les résultats sont là. Les entrepôts et la société de transport que tu diriges sont florissants.

— C'est Lucio qui en assure la majeure partie de la gestion, tu le sais aussi bien que moi.

— J'ai discuté avec Lucio, et il te soutiendra dans la gestion du Four Aces Of Cards. Je pense qu'il est temps pour toi de monter en grade. Prendre en main un casino-hôtel serait une expérience idéale pour toi, et je suis convaincu que tu ne me décevras pas. Comme tu l'as dit, ce casino est mon bébé, répondit Clemente, son sourire carnassier trahissant une légère menace sous-jacente.Haut du formulaire