Chapitre 8 : Braccianti

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Les rayons du soleil et le bruit d'une personne prise d'une sérieuse quinte de toux me tirèrent de mon sommeil

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Les rayons du soleil et le bruit d'une personne prise d'une sérieuse quinte de toux me tirèrent de mon sommeil. La pièce était baignée de lumière matinale, et le réveil posé près du lit indiquait sept heures du matin. J'avais dormi seulement quatre heures et j'avais l'impression d'être aussi fatiguée que lorsque j'avais fermé un œil.

Le docteur avait disparu et les seuls mouvements dans la chambre provenaient de Valente, qui bougeait légèrement. Je m'approchai du lit et tombai de nouveau nez à nez avec ses yeux familiers, du même vert que ceux de Clemente.

— De l'eau...

Comprenant qu'il me réclamait à boire, je lui servis un verre et l'aidai en maintenant son dos. Après avoir englouti l'intégralité du gobelet, il reposa sa tête sur son coussin et me regarda, l'air curieux.

Dans son visage, je reconnaissais certains traits de son frère. Les différences étaient minimes, la longueur des cheveux, leurs lèvres, celles de Valente étant plus fines que celles de son frère. Son visage était plus long avec une barbe de trois jours bien entretenus, tandis que Clemente était rasé de près.

— Un ange.

— Pardon ?

— Vous êtes l'ange qui m'a sauvé ?

Je lui lançai un regard étonné.

— La morphine fait encore effet ? Elle ne devrait plus pourtant, répliquai-je en posant ma main sur son front pour vérifier s'il avait de la fièvre.

L'homme me fixait sans rien dire. Je détournai un instant les yeux, un peu gênée par l'intensité de son regard qui me rappelait un peu trop celui de son frère. Je décidai de briser ce silence en me présentant, puis en lui expliquant la situation.

— Je m'appelle Victoire, je suis l'infirmière qui a aidé le docteur à vous opérer. On a réussi à extraire la balle et vous êtes hors de danger, mais vous avez besoin de vous reposer.

— Où... est... le Doc ? haleta-t-il, le fait de parler semblant difficile.

— Vous voulez voir le docteur ?

— Oui.

— Je ne sais pas où il est, mais je peux aller le chercher.

Le frère de Clemente me répondit d'un hochement de tête, et je quittai donc cette chambre à la recherche du médecin.

La scène dans le salon était encore plus surréaliste que la veille, aucun des hommes n'était en train de discuter bruyamment, ils étaient tous en train de dormir, pour certains à même le sol. Ils étaient éparpillés dans toute la pièce et des ronflements résonnaient en chœur.

Des voix se faisaient entendre, au fond, par une porte entrebâillée. Je me dirigeai vers celle-ci tout en faisant bien attention à ne réveiller aucun des dormeurs. J'espérais y trouver le docteur.

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