Chapitre 33 : Brunch Sicilien

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En ouvrant les yeux, la première chose que je distinguai fut Clemente au milieu de la pièce, en train d'enfiler une chemise. Les événements de la soirée précédente me revinrent en mémoire, les actions de Clemente, la peur que j'avais ressentie en présence de Nicola, ainsi que l'aide que m'avait apportée Raffaele.

Lorsqu'il se tourna vers moi, nos regards se croisèrent et il comprit immédiatement que j'étais toujours en colère, en voyant mes yeux qui le fusillaient. Il ignora ma réaction et me proposa simplement d'aller prendre une douche. Il m'informa également que nous étions conviés à un brunch au rez-de-chaussée et me demanda de le rejoindre après m'être préparée. Il quitta ensuite la pièce sans rien ajouter. Il semblait agir de manière à ne pas envenimer la situation, parlant d'un ton posé, disant uniquement ce qui était nécessaire et évitant de me forcer à supporter sa présence. Je ne pouvais nier qu'il avait la bonne réaction, et j'appréciais de voir qu'il paraissait regretter ses actions au point de fournir des efforts.

Je récupérai ma tenue du jour et me dirigeai ensuite vers la salle de bain. Dans le miroir, je découvris que j'avais le visage terne et fermé, témoignant d'une nuit difficile. Ce moment sous la douche me permit de reprendre mes esprits et d'appliquer un masque plus aimable sur mon visage. Vêtue, je descendis ensuite au rez-de-chaussée.

La salle de réception avait été vidée de ses décorations de la veille, ne laissant que quelques tables et un immense buffet garni de divers mets. La pièce était plutôt déserte. Les trois cousines de Clemente discutaient avec entrain et riaient à l'une des tables. Sur une autre table, Renato et Tino échangeaient paisiblement. À l'autre bout de la pièce, Raffaele se régalait de son repas, une montagne de pâtisseries, tandis qu'à ses côtés, Valente semblait souffrir d'une solide gueule de bois. Sa tête reposait entre ses mains. Clemente, quant à lui, était assis seul près des baies vitrées, sirotant un café.

Je m'installai en silence en face de lui. Il releva les yeux vers moi, mais demeura silencieux, visiblement en train de jauger mon humeur.

— Ton oncle n'est pas là ?, lui demandai-je, sèchement.

— Non, pas encore, mais j'ai croisé ma tante en venant ici, ils ne vont sûrement pas tarder.

Je me levai sans ajouter un mot. Clemente me suivit du regard tandis que je me dirigeais vers la table de Valente et Raffaele.

Remarquant que je m'approchais d'eux, Raffaele leva les yeux vers moi, la bouche pleine. Il m'adressa un petit signe de tête en guise de salutation, et je lui offris un léger sourire en retour. Il m'invita ensuite à m'asseoir.

— Je voulais te remercier pour hier, commençai-je.

— Pas besoin de me remercier, je ne pouvais pas te laisser dans cette situation, répondit-il.

— Tu es le seul qui soit intervenu, je t'en suis vraiment reconnaissante.

Valente, qui nous observait avec un visage sombre et des yeux cernés, marmonna alors :

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