Four Aces Of Cards

Chapitre 20 : Dans la tête d'un Mafieux

POV CLEMENTE : 

Cette femme venait de m'éjecter hors de son lit !

— Mais bon sang, quel est ton problème ?, lui criai-je, toujours au sol, après qu'elle eut allumé une lampe de chevet.

— Et toi ? Qu'est-ce que tu fichais dans mon lit ? s'exclama-t-elle.

— Je n'arrivais pas à dormir sur ton foutu canapé et comme tu dormais comme une masse, je me suis installé.

— Tu te permets de t'installer dans le lit d'une femme endormie ? Tu trouves ça normal ?

— Ce n'est pas comme si on n'avait pas été suffisamment proches pour ne pas partager le même lit. On a couché deux fois ensemble, je te rappelle.

— Sauf que je t'ai demandé de dormir sur le canapé ! J'ai failli faire une crise cardiaque, surtout après ce cauchemar.

— Tu as fait un mauvais rêve ?, l'interrogeai-je, en l'observant attentivement.

En effet, elle avait le teint pâle, comme si elle venait de vivre un moment terrifiant. Je m'assis sur son lit, torse nu, portant simplement un bas de pyjama. Elle me dévisagea avec mécontentement.

— Je pense que c'est normal après ce que j'ai vécu.

— Tu n'as rien à craindre, ils ne te feront plus de mal, tentai-je de la rassurer.

Elle me fixa avec une expression peu convaincue, ce que je pouvais comprendre compte tenu de ce qu'elle avait enduré. Pour moi, qui évoluais dans cet environnement depuis ma naissance, plus rien ne me surprenait. Je naviguais normalement dans ce monde ultraviolent et anormal. C'était naturel pour moi, mais pour une femme comme Victoire, cela devait être particulièrement effrayant et déroutant.

— Tu comptes rester planté là à me dévisager indéfiniment ? Sors de ma chambre ! m'ordonna-t-elle avec tension.

— Tu ne me laisserais pas finir ma nuit ici ? Je t'assure que ce canapé n'est pas du tout confortable.

— Je m'en fiche éperdument de ça. Tu ne dormiras pas dans mon lit, et si je te trouve à nouveau là, je te garantis que tu n'auras plus l'envie d'y revenir, me répliqua-t-elle en levant le poing comme une menace.

— Tu essaies de m'intimider, que vas-tu faire ? Me frapper ? Je ne suis pas sûr de ressentir quoi que ce soit, la taquinai-je en simulant des coups avec mes poings.

— Sors d'ici ! hurla-t-elle.

Je me dirigeai donc vers le salon, expulsé de son lit, et m'installai sur ce canapé qui commençait à me mettre sérieusement en rogne.

Je devais avouer que taquiner cette femme était amusant. Elle s'emportait tout de suite et contre-attaquait. Son tempérament explosif avait le don de m'inciter à l'embêter davantage. C'était étonnant, car d'habitude, j'évitais toute interaction inutile avec le sexe féminin, sauf si c'était dans un contexte de séduction. Le reste du temps, leur compagnie m'exaspérait. Elles bavardaient sans arrêt, réclamaient de l'attention, exigeaient d'être traitées avec gentillesse, et si ce n'était pas le cas, les reproches fusaient. Pas mon truc.

Avec Victoire, c'était différent, même si cette femme parvenait parfois à m'exaspérer avec une facilité déconcertante et à me mettre hors de moi. Certes, j'avais un caractère explosif, peu importait mon interlocuteur. Pourtant, elle était parfois divertissante et je la supportais bien pour quelqu'un du sexe opposé. Par moments, je trouvais même agréable d'être en sa compagnie. Bien qu'elle souhaiterait me voir en enfer, ce que je pouvais comprendre.