Chapitre VII

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J'avais mis beaucoup de temps avant de trouver l'interrupteur pour allumer la lumière. Peter était resté dans le couloir jusqu'à ce qu'il ait entendu des pas se rapprochant de lui. Il s'était dépêché de rentrer et avait fermé la porte à double tours. Quand il regardait autour de lui il avait l'air horrifié. Une main porté à ses lèvres et la deuxième lui servant à se tenir au mur, il fixait le tableau avec les deux petites filles et ma maison à Constance.

-Calice, as-tu conscience de tout ce que cette pièce représente? Ce n'est pas une quelconque pièce "à souvenirs" comme tu dis. Tout n'est qu'une invention de Jack et les autres, quelques éléments ont l'air vrais mais la plus part sont fausses. Mon Dieu! Je t'ai laissé bien trop longtemps ici avec ces malades mentaux!

-T'inquiètes c'est rien, je me souviens d'aucunes de ces choses. Mais je me souviens de toi, de Parker, de Rosie, d'Alison...

-Viens t'asseoir près de moi, il faut que je te parle de quelques choses d'importantes.

Il avait une mine horrible. Je m'attendais au pire...Je ne sais pas de quoi il veut me parler mais cela m'inquiète. Nous nous sommes assis tous les deux sur l'un des canapés présents dans la pièce. Peter avait pris mes mains dans les siennes. Je me sentais étonnamment bien. Mais le bien être ne dura pas longtemps, plus on restait là à rien dire, plus je sentais que quelque chose n'allait pas, s'était clair maintenant, quand j'avais parlé de Rosie, il avait commencé à devenir pal. Mais qu'est ce qu'il lui était arrivé?!

-Calice, ce que je m'apprête à te dire, est très dure à entendre, et je ne sais même pas si je serai capable de te le dire correctement, je risque d'être peut être un peu trop direct pour toi et peut être que je te blesserai sans le vouloir, mais dis-toi que ce n'est pas de ma faute ni de la tienne et...

-Peter, calmes toi, ça va aller.

- D'accord, je vais tout d'abord t'expliquer comment tu en es venu là au jour d'aujourd'hui, tes parents avaient quelques problèmes financiers, ça tu le sais et ils ont commis l'erreur d'être aveuglé par l'envi d'argent. Un matin, Jack c'est présenté chez tes parents en leur disant qu'il avait trouvé la solution à tous leurs problèmes et tu connais très bien tes parents, ils sont très à l'écoute et ne perdent pas une miette des informations qu'on leur donne. Jack leur a alors parlé de sa toute nouvelle expérience sur la mémoire modifiée. Mais s'en ai arrêté bien avant de parler des effets à long terme. Il a donc parlé essentiellement de la coquète somme qu'il pouvait leur donner s'ils effectuaient un petit don de leur patrimoine. Inutile de te préciser que tes parents ont été bien sots de ne pas lire l'intégralité du contrat, "le don" comme avait mentionné Jack était en fait un enfant, et comme Alison était adulte, tes parents t'ont donné à Jack. Aujourd'hui, j'ai perdu la trace de tes parents, ils m'ont adressé une lettre il y a maintenant une semaine en m'avouant toute cette histoire. Ils sont aux allants tours des Caraïbes je crois. Ils m'ont affirmé qu'ils ne se rendaient pas responsable de ce qui t'arrivais et que tu comprendras sûrement avec le temps...

-Tu veux dire que mes propres parents, ceux qui m'ont donné la vie, qui m'ont éduqué, qui m'ont nourrit m'ont abandonné à seize ans pour de l'argent?! Je n'arrive pas à y croire! C'est absurde! Comment des parents peuvent abandonner leur enfant comme ça sans explications?!

-Calice, ce n'est pas tout... Tes parents ne sont pas les seuls à avoir commis cette erreur, cela fait maintenant deux mois que je n'avais plus de nouvelles de Rosie et de sa famille, et bien j'ai été bien vite fixé en arrivant ici, les parents de Rosie l'ont aussi abandonné à son triste sort et sont partis avec la généreuse somme que Jack leur a versé. Ainsi, Rosie a perdu toute sa vie passé, car Jack m'a montré pas plus tard qu'hier comment il s'y prenait pour effacer et remplacer des souvenirs dans la mémoire d'un individu, Calice, il l'a fait devant moi, sans aucun scrupule, il a ôté le plus beau souvenir de la tête d'une vieille dame, le jour de la naissance de sa fille ainée, elle ne se souvient plus de sa fille maintenant, elle se souvient à la place d'une pomme verte qu'elle mangeait pendant neuf mois. Un souvenir absurde mais dont elle se souviendra longtemps d'après Jack. Rosie est dans le même état que cette dame, sous l'emprise d'un médoc qui lui fait perdre conscience dès qu'elle commence à se souvenir des vraies causes de sa venue. Ses parents ont été francs avec elle et lui avaient tout raconté. Jack c'était bien évidement dépêché de bousiller ce souvenir pour que Rosie ne crée pas de problème dans l'institut. Quand Jack a su que Rosie et toi était ami, il a essayé de travailler sur ta mémoire mais il m'a confié qu'il n'y arrivait pas et qu'il laissait tomber pour le moment, qu'il voulait se concentrer sur d'autre cas afin de mettre au point un très bon protocole pour toi.

Peter ne m'avait pas laissé parler et m'avait juste serré dans ces bras, j'étais bouleversée et je n'aurai pas pu parler de tout manière. J'étais à la fois contrarié à cause de mes parents, de la haine m'enivrait à l'égard de ceux de Rosie et de la tristesse pour cette dernière et mon propre sort que se résumait à attendre que ça se passe. Je voulais que tout ça cesse mais pour le moment, je ne pouvais rien faire. J'étais de nouveau perdu, sans savoir comment paraître normal et gentille avec Jack après ce que vient de me dire Peter, je le tuer, il avait détruit ma famille et ma meilleure amie avec, il a trouvé les bons pigeons à ce que je vois, il doit être très fière de lui. Un jour où l'autre il va me le payer je le jure. Peter et moi sommes restés assez longtemps assis là à ne rien faire, sans parler, jusqu'à ce que la sonnerie qui indique l'heure du déjeuner retentisse dans les couloirs. Nous avions donc quitté ma pièce à souvenir sans en avoir fait réellement le tour puis nous nous sommes dirigés vers la cantine pour déjeuner comme le règlement l'ordonne. Au menu des haricots verts et une viande qui ressemble à tout sauf à quelque chose de comestible. Je m'assoie à ma place habituelle et Peter vient me rejoindre. Jack passe à côté de nous et adresse un petit signe de la main à Peter et part s'installer plus loin avec d'autres "médecins". Je suis ensuite repartie dans ma chambre et Peter avait dû rentrer chez lui pour se reposer. Je ne lui avais pas reparlé de Parker, il me manquait un peu, dans les derniers jours de "ma liberté" Parker avait été très agréable avec moi et maintenant que je suis enfermé ici, sa présence me manque presque, c'est étrange vu que c'est ce même Parker qui avait tenté de me tuer. J'ai occupé le reste de ma journée à penser à Parker, à Rosie, à Peter, tout ça en faisant semblant de lire un livre au cas où quelqu'un aurai eu l'envie de venir me déranger.


Calice Pan Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant