Chapitre 16

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Je ne me réveillais pas dans mon lit. La place à côté de moi était inoccupée. Aucunes traces d'Hisame. Il faisait froid, et l'odeur de soufre vint caresser mes narines. Deux choses que j'avais côtoyées pendant plusieurs mois... Mais que faisais-je en enfer ?

L'obscurité régnais dans la chambre. La seule chose qui apportait de la lumière était celle qui passe légèrement sous la porte. Je me levais lentement, à l'affut d'un piège ou d'un guet-apens. Je me concentrais sur les bruits à l'extérieur de la chambre. Il y avait de l'agitation. J'ouvris la porte et vis le chaos. Infirmières et médecins couraient dans tous les sens, sortant et entrant de salles en salles. Il y avait aussi tous ces blessés... gravement, d'autres moins... Tant de sang tache le sol... du sang noir des vampires à l'écarlate des garous, tout en passant par le violet des âmes errantes et le bleu azur des sirènes. Pourquoi toute cette agitation ? Pourquoi y avait-t-il tant de blessés ? Je m'approchais d'un homme, seul sur un banc pour lui demander quel est la raison de toute cette agitation, mais lorsque je lui adressais la parole, il m'ignora. Comme si j'étais invisible. J'insistais mais il refusait de répondre. Je tentais de lui tapoter l'épaule, mais à mon grand étonnement, ma main passa à travers son épaule. Je testais pour voir si mes pouvoirs fonctionnaient. Mais non, ils ne voulaient pas, je restais en minuscule chemise de nuit.

Soudain, le paysage se flouta et fus dans la salle de banquet du château. Il y régnait une agitation comme je n'en avait vue. Alors que tous hurlaient et courraient dans tous les sens Lucifer entra en furie dans la pièce. Le temps sembla se figer. Lucifer. Mon Lucifer. Celui que j'aimais au plus profond de moi. Je me retins de courir l'enlacer. La seule chose que je désirais à présent était le serrer contre moi. Je ne me rendais pas compte à quel point il me manquait... Ou alors j'oubliais ça en même temps que ma méfiance à l'égard d'Hisame.

- Calmez-vous maintenant ! Hurla le diable. Que tous mes soldats se préparent à l'assaut devant et à l'intérieur du château. Toutes les sorcières présentes, dispersez-vous en deux groupes : un protègera les princesses, l'autre Evangeline. Les korrigans et les banshee, vous allez aller protéger les seigneurs en plus de leurs gardes. Les goules restent pour protéger le château de l'intérieur. Trois maîtres vampires iront avec les banshee, les autres maitres resteront avec moi. Les adeptes, protégez le personnel, je compte sur vous. Une sorcière s'occupera de téléporter tout le monde là où il doit être. Et j'allais oublier, les sirènes, vous irez dans les bassins sud et ouest, c'est de là qu'arrivent les assayants. Vous vous occuperez de tuer tout ce qui bouge sur les bateaux qui sont encore à l'eau. Pas de quartier ! Allez ! Tous à vos postes !

Je regardais tout le monde s'agiter à nouveau. Lucifer prit congé de l'agitation. Je le suis. Il se rendis dans une chambre où se trouvaient des sorcières. Je pensais d'abord qu'il allait aller voir les princesses, mais c'est Evangeline que je vis dans la masse de mon espèce. Elle était accompagnée de Ruthven qui lui tenait la main.

- Elle va bien ?

- Oui, répondis le vampire et est probablement en contact psychique avec elle. Elle a réussi, ajouta-t-il.

- Je sais, dit le diable. Elle est dans cette pièce. Je reconnaitrais sont énergie entre mille. Eadlyn, tu dois m'écouter. Éloigne-toi d'Hisame le plus vite possible. Il utilise ton énergie pour invoquer des armées entières des abîmes de l'oubli. L'oubli était un des huit pays des enfers avant qu'il ne soit raillé de la carte par son seigneur. Ce royaume était celui qui avait les plus grandes armées. Plus grandes que celles de tous les autres royaumes. Mais pas plus grande que la mienne. Le seigneur prévoyait de conquérir les autres royaumes et d'en devenir Grand Seigneur. Mais il n'y en a qu'un ici, et c'est et ça sera toujours moi. Je suis immortel et invincible. Quand mes espions m'ont informé des intentions du seigneur Hisame De L'Oubli comptait éliminer mon peuple et moi, je suis moi-même allé le voir. J'ai feint de vouloir l'aider dans ses plans, et lorsque j'ai, au bout de 2 ans, obtenu sa confiance la plus totale, j'ai envoyé Melkore et une armée de sorcières et de goules rayer son royaume de la carte. Cela m'a fait mal au coeur, surtout pour sa femme et sa fille, Erla et Merva, qui m'ont aidé à supprimer Hisame. Enfin, c'est ce que je croyais. Je n'ai appris que des centaines d'années plus tard qu'Hisame De L'Oubli était en vie. Erla avait été tuée par son père et que Merva avait été trop faible de coeur que pour tuer son mari qu'elle aimait tant. Voilà toute l'histoire. La raison pour laquelle je voulais t'éloigner de lui était celle-ci. Tu dois partir le plus loin possible de lui. J'ai des contacts sur terre, ils t'ont acheté un billet d'avion pour New-York. Dans cette grande ville tu seras en sécurité. Tu auras aussi deux gardes du corps qui te suivront comme ton ombre. Tu ne les verras que s'ils sont contraints de sortir de l'obscurité. Tu as encore 2 heure en enfer. Tu peux t'en aller quand tu le souhaite d'une simple pensée.

Il se tut après ce long monologue.

- Tu me manque Lucifer, dis-je tout en sachant qu'il ne m'entendrait sûrement pas. Je n'aurai jamais dû quitter les enfers... Je... C'est de ma faute si Hisame a pu ramener ses armées à la vie...

A mon plus grand étonnement, il répondit :

- Toi aussi tu me manques...

Les larmes me montèrent aux yeux. Il me manquait vraiment... L'absence de la chaleur de ses bras, de ses baisés et sa force de caractère... J'avais besoin de lui. son absence avait creusé un trou dans mon cœur qui s'approfondissait à chaque jour que je passais sur terre.

- Toi, avec ta force et tes pouvoirs si étendus, saurais-tu me faire être matérielle, juste une minute ? demandais-je avec espoir.

- Oui, je pourrai, mais cela me demanderait beaucoup d'énergie... souffla-t-il.

- Juste 60 secondes... l'implorais-je.

- Très bien... Voilà, le décompte commence, accepta-t-il.

Je courus me réfugier dans ses bras. Il parut d'abord surpris, puis me pris dans ses bras aussi. Toutes personnes autour de nous firent des yeux ronds et feignirent de ne pas nous voir mais ils étaient trop indiscrets. Je n'hésitais que deux secondes avant de faire un chose que je n'aurais jamais osé faire quelques mois au paradant : je l'embrassais. Notre baisé était empreint du manque de présence que chacun laissait chez l'autre durant son absence. Nous nous embrassâmes longuement. Avant de disparaitre pour revenir sur Terre, je soufflais à l'oreille du diable :

- Je t'aime...

Pour l'amour du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant