J'ouvris brusquement les yeux. Je m'assis sous les raids de lumière aveuglants. Où suis-je ? Qui suis-je ?
- Lucifer ! hurlais-je. Evangeline ! C'est pas drôle ! Où suis-je ? Lucifer s'il te plait... ne me laisse pas là !
Des larmes coulèrent sur mes joues. Puis le reste me revint. J'étais partie. Lucifer m'avait laissée m'en aller. Pour que je retrouve ma famille.
- Papa ? hasardais-je. Maman ? Quelqu'un ?
Personne ne répondit. Je regardais par la fenêtre. Je reconnu le paysage. C'était l'hôpital de ma ville natale. Celui dans lequel j'avais passé du temps petit soi-disant parce que « j'avais des problèmes ».
Je me souvins de cette fois où j'étais venue parce que j'étais tombée dans les pommes à l'école. Je m'étais éveillée dans un lit de cet hôpital. Tout le monde était inquiet. Ils disaient que je criais dans mon coma. Que je hurlais des mots sans aucuns sens, des noms...
La porte de la chambre s'ouvrit brutalement, me faisant sursauter. Un homme que je ne reconnus pas tout de suite entra, précédé par une autre personne.
- Oh ma chérie tu es là ! Vraiment là ! dit-il en m'enlaçant.
Je ne répondis pas à son étreinte. Qui était-il ?
- Eadlyn c'est moi ! papa ! dit-il, comme répondant à ma question muette.
- Pa... papa ? demandais-je, les larmes aux yeux. Tu m'as tellement manqué ! Il a dit oui, papa. Si maintenant je suis là c'est grâce à lui. Il a accepté que je revienne, pour maman et toi.
Il parut ne pas comprendre ce que je racontais.
- Laissez-la se réveiller, dit une voix que je ne connaissais que trop bien.
Sans réfléchir, je dis, pleurant de plus belle :
- Lucifer ! Alors tu as juste fait venir mes parents... C'est merveilleux ! Si seulement tu savais comme je t'aime...
Mon père me dévisagea avec stupéfaction. ET puis je le vis. Un infirmier. Un simple infirmier. Il me dévisageait comme une folle à lier. Ce n'était pas Lucifer. Il prit mon père par le bras pour qu'il sorte parler avec lui. Mais celui-ci se détacha de sa poigne et me demanda :
- Qui est ce Lucifer ?
Une larme solitaire coula sur ma joue :
- Une des nombreuses personnes auxquelles j'ai dû renoncer en revenant ici.
Il me regarda avec pitié et suivi l'infirmier dans le couloir. Je tendis l'oreille et pus entendre une bride de leur conversation.
- ... folle, dit l'infirmier. ... peut être dû au choc... accident...
J'arrêtais d'écouter là. Ils me croyaient folle. Lorsqu'ils firent leur entrée pour la deuxième fois, ils étaient accompagnés d'un médecin. Celui-ci m'approcha en douceur. Je m'éloignais le plus possible de sa main tendue. Il nota quelque chose sur son carnet et me demanda :
- De quoi te souviens-tu exactement ?
- Où est maman ? demandais-je, ne la voyant pas arriver.
Silence. Personne ne répondit à ma question.
- Elle est morte, m'étranglais-je. Elle a rendu l'âme et vous ne m'avez rien dit !
Mon père me regarda avec toute la peine et la pitié du monde. Je ne voulais pas qu'on me regarde comme ça. Je ne voulais pas non plus qu'on me prenne pour une folle parce que j'ai été en enfer pour sauver ma mère. J'ai été en enfer pour sauver ma mère... et je les ais égoïstement quitté, et ça lui a couté la vie. Des larmes salées coulèrent sur mes joues. Mais qu'est-ce que j'en avait marre de pleurer tout le temps ! Je les essuyais rageusement et m'assit sur le rebord de la fenêtre.
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Pour l'amour du diable
FantasíaUn pacte avec le diable n'est jamais une bonne idée, mais je n'avais pas d'autres choix. La personne qui comptait le plus à mes yeux était morte. Je lui ai alors donné ma vie contre la sienne. « Tu verras, l'enfer n'est pas si terrible que ça... » ...