Je laissais Alice en plan peu après le départ d'Eadlyn. Je n'aurais jamais dû accepter qu'elle sorte avec ces garçons. Ils allaient peut-être l'enlever ! Je n'avais pas confiance en eux... J'arrivais dans la chambre. Il fallait que je me change les idées. Je réfléchis un instant. Je décidais d'aller rendre visite à ma dragonne, Melkore. Je fis demi-tour et me dirigeais vers les écuries.
Lorsque j'y arrivais, je sortais Melkore et la montais a cru. Je n'avais pas besoin de selle. Un long moment plus tard, je rejoignais ma suite. Notre suite. Ce n'était pas possible, elle refusait de sortir de mes pensées ! En y arrivant, je changeais mes vêtements en pyjama (c'est-à-dire juste un boxer) et me jetais sur mon lit. Contemplant le vide, j'essayais de sortir Eadlyn de mes pensées. Pensait-elle à moi, elle aussi ? Peut-être, peut-être pas...
Soudain, j'en eus marre d'attendre.
Je vais aller la chercher !
J'ouvris la porte et tombais sur...
- Alice... dis-je d'une voix faussement heureuse.
- Lucifer ! S'écrie-telle en me prenant dans ses bras. Je t'ai cherché partout... je voulais te dire que...
Je me dégageais vivement et lui dit froidement :
- C'est pas le moment Alice...
Ses yeux e remplirent de larmes de crocodile. Oh non, mon dieu, elle n'a pas fini avec son cinéma ?
- D'accord... sanglota-t-elle. Je vois que tu as des choses plus importes que moi à faire.
Je soupirais d'exaspération. Oh mort aidez-moi...
- Ce n'est pas ce que je voulais dire... essayais-je.
Elle se retourna pour cacher ses larmes, ou pour cacher qu'elle n'en avait pas, je n'en sais rien. Oh merde qu'est-ce qu'elle est chiante...
- Que voulais-tu me dire ? demandais-je en espérant ne pas paraitre trop exaspéré.
Elle se tourna vers moi avec un sourire éclatant et me susurra :
- Ce serait indiscret d'un parler ici... Puis-je entrer ? demanda-t-elle en indiquant la porte.
Je soufflais bruyamment.
- Oui...
Elle passa à côté de moi pour entrer. Elle allait s'asseoir sur le lit d'Eadlyn. Elle allait y poser son postérieur généreux mais je lui dis juste avant :
- Va sur le canapé.
Elle s'exécuta non sans un grand sourire.
- Tout à l'heure tu es partis après que la sorcière soit partie avec d'autres homme que toi...
- Eadlyn, elle s'appelle Eadlyn.
- Mouais...
Elle se leva et se dirigea vers moi d'un pas lent et sensuel. Puis elle m'embrassa. Je me laissais faire, sans pour autant répondre à son baisé.
Elle va me distraire.
Mon esprit divagua pourtant vite sur une autre personne. Je mis mes mains sur ses hanches et la serrais contre moi.
- Eadlyn... murmurais-je.
- Pardon ? hurla une voix insupportable.
Alice. Ce n'était pas Eadlyn.
- Ne me dit pas que m'as confondue avec elle ? Tu l'as déjà embrassée ? Lucifer ? Tu m'écoute ?
Non. Je ne l'écoutais pas. Je me fichais de ce qu'elle pensait, de ce qu'elle disait et de ce qu'elle faisait. Plus ou moins. Voyant que je me fichais de son monologue, Alice fit un petit mouvement de poignet. Discret, mais pas assez...
Un loup garou jailli contre la fenêtre. Elle vint se blottir contre moi. Je soupirais. Qu'est-ce qu'elle est lassante...
- J'ai peur Lucifer. Qu'est-ce que c'est ? pleurnicha-t-elle.
Nunuche, c'est toi qui l'a invoqué...
- Un loup garou, dis-je d'une voix lasse.
- C'est une horrible créature ! Je n'oserai jamais rentrer seule jusqu'à ma chambre.
J'en avais marre d'elle. Je répondis alors par le plus simple :
- Ok.
Elle sembla étonnée de ma réponse mais s'en remis vite.
- Je pourrais peut-être rester, minauda-t-elle à mon oreille d'une voix sensuelle.
- Si ça peut te faire plaisir... soufflais-je.
Elle sauta de joie puis parti dans la salle de bain. Elle revint deux minutes plus tard avec pour seul pyjama... des sous-vêtements. Eadlyn apparait alors à sa place, terrorisée, prête à se réfugier dans mes bras. Mais ce n'est qu'Alice. Encore et toujours Alice. Jamais Eadlyn...
Il faut que je la sorte de mon esprit.
Je me dirigeais vers Alice et l'embrassais. Elle se colla contre moi. Son corps ne provoquait aucune réaction au mien à part une étrange sensation. La culpabilité. Je renvoyais ce sentiment au plus profond du trou qui me servait de cœur. Et encore je vis Eadlyn. Et là, je me rendis compte de ma faute. Mais qu'est-ce qui me retenais ? Je n'étais en rien liée à elle...
- Lucifer, susurra Alice.
- Va te coucher, lui dis-je.
Elle broncha un peu mais fini par y aller. Je m'allongeais dans mon lit quand je sentis le matelas s'affaisser sous un autre poids que le mien.
- Je suis là, souffla une voix familière à mon oreille.
Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir que Eadlyn venait de se coucher derrière moi. Elle se pressa plus contre moi. Je me retournais et l'enlaçais. Elle enfoui son visage dans mon cou comme elle aimait tant le faire. Son parfum fruité atteints mes narines. Je caressais ses cheveux maladroitement. Ça y est, j'étais bien.
Son petit corps pressé contre le mien, ses bras frêles entourant mon torse, et ses mains si douce passant dans mes cheveux... et puis il y avait aussi ses magnifiques yeux verts et l'étincelle qui y brillait quand je l'embrassais, son sourire, toujours aussi éclatant... tellement de choses qui la caractérisaient et qui faisaient que je me sentais bien en sa compagnie. Que j'aimais sa compagnie.
J'ouvris les yeux. J'étais plongé dans le noir de la chambre ; la place à côté de moi était froide et déserte. Dans le lit d'Eadlyn, je perçu la silhouette d'Alice.
Elle n'était pas rentrée.
Je me recouchais, l'âme en peine. C'était impossible, je n'avais pas rêvé, rien ne pouvais reproduire l'odeur d'Eadlyn. Je réussis finalement à fermer les yeux quelques heures de plus. Cette fois, mon sommeil fut sans rêves.
Des lèvres se posèrent sur les miennes. Sans réfléchis, je plaquais la personne contre moi et l'embrassais. Ce n'étais pas Eadlyn. Toujours pas. Soudain, la porte s'ouvrit en grand et je la vis. Elle semblait bloquée sur le pas de la porte. Bloquée dans l'espace-temps. Je poussais Alice qui continuais de m'embrasser et dit :
- Eadlyn, ce n'est pas du tout ce que tu crois...
Je la voir retenir ses larmes lorsqu'elle me cracha des mots qui ne purent ricocher sur cette pierre qui me servait de cœur. Pas cette fois. Cette fois c'en était fini. J'avais fait la plus grosse erreur de ma vie : nier Eadlyn. Sur son visage défilaient toutes les émotions possibles de ressentir en cet instant.
Je voulu m'approcher mais elle partit en courant sans se retourner.
Et tandis qu'elle s'éloignais de moi à grandes enjambées, Alice me demanda d'une voix ensommeillée :
- Bien dormi ?
La colère que je ressenti contre elle en cet instant fut désastreuse.
- Dégage... dis-je doucement.
- Mais... protesta la concernée
- J'ai dit dehors ! hurlais-je.
Les larmes aux yeux elle s'en alla d'un pas vif et rapide.
Et sans prendre la peine de m'habiller, je couru à la poursuite d'Eadlyn.
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Pour l'amour du diable
FantasyUn pacte avec le diable n'est jamais une bonne idée, mais je n'avais pas d'autres choix. La personne qui comptait le plus à mes yeux était morte. Je lui ai alors donné ma vie contre la sienne. « Tu verras, l'enfer n'est pas si terrible que ça... » ...