Sophia a passé une demi-heure à remplir les papiers de sortis de Jules qui n'a fait que se plaindre de devoir rester avec son plâtre trois mois. Il n'a rien de très grave, sa cheville a juste pris un méchant coup quand il a décidé de sauter d'un rocher à l'autre. Drew a soutenu que ça aurait pu arriver à n'importe qui alors que Sophia a engueulé Jules pour sa « stupidité » et son manque de « maturité ». J'ai bien cru que la sécurité allait la mettre dehors ou que l'une des infirmière allait lui donner un calmant pour qu'elle arrête de crier dans tout l'hôpital. Maintenant que nous sommes tous les quatre en voiture comme pour l'aller, Sophia a décidé de bouder Jules pour un temps indéterminé. Et si ce dernier à le culot d'ouvrir la bouche pour se plaindre, elle l'incendie à tous les coups. C'est plutôt drôle de mon point de vu. Et ça me distrait de Drew qui m'observe dans le rétroviseur sans arrêt. Si on a un accident, ça sera de sa faute.— Comme notre séjour a été écourté par Monsieur, dit Sophia avec amertume, je vous propose de venir dîner chez nous demain soir.
— Chez nous ? souligne Jules.
— La ferme, chéri, elle réplique comme si c'était une insulte. Si je te laisse seule tu vas encore te casser un autre membre. Et je n'ai nulle part où aller de toute façon puisque tu m'as obligée à venir vivre avec toi !
— Oh, je t'y ai obligée ? Tu m'aimes, alors ne cherche pas d'excuses, mon cœur !
J'ai envie de rire mais j'ai peur de me prendre un coup ou une remarque mal placée de Sophia.
— Oui, je t'aime, espèce de crétin ! Sinon je ne porterais pas cette putain de bague !
Elle hurle presque en brandissant sa main à côté du visage de Jules.
— Evidemment que tu portes cette foutue bague, puisque je ne peux pas vivre sans toi !
Le fait qu'ils se fassent ces déclarations pourrait être gênant, mais ils sont tellement énervés en le disant que ça en est drôle. Et totalement ridicule. Je cache mon sourire derrière ma main et me tourne légèrement vers la vitre.
— Et vous n'avez pas répondu, vous ! souligne Sophia toujours sur le même ton. Vous allez venir pour ce foutu dîner, oui ou non?
Je n'ose pas refuser, je hoche docilement la tête. Quand elle fusille Drew du regard, je suis certaine qu'il peut le sentir ; il hoche également la tête.
— Bien, elle aboie.
Le silence retombe et mon sourire fini par s'en aller tant bien que mal. Je crois que la crise est passée. J'évite quand même de regarder Sophia ou de faire un geste brusque qu'elle pourrait interpréter comme une attaque. Drew semble faire de même. Plus personne ne parle et je crois que nous ne respirons plus.
— J'ai besoin d'aller aux toilettes, nous informe Sophia d'un air bougon comme si c'était notre faute.
Drew se gare devant la première station-service sur notre route et nous laissons tous deux échapper nos souffles quand Sophia sort de la voiture.
— Elle est toujours comme ça ? demande Drew en regardant Sophia s'éloigner.
— Seulement quand elle a peur, lui répond Jules sur un ton emplit d'amour.
— Ta fiancée est folle.
Je vois le poing de Jules frapper les cotes de Drew avant que je n'ai le temps de prendre la défense de mon amie.
— Aïe !
— Je ne t'autorise pas à critiquer ma fiancée ! T'as de la chance que ce soit ta voiture, sinon tu serais rentré à pied.
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Tome1 : Une semaine en montagne
RomanceAprès la mort de son père, Tess décide de fuir son passé et de recommencer sa vie ailleurs. Elle ne met pas longtemps à se trouver une nouvelle place dans une petite ville du Colorado où elle trouve un job et surtout une nouvelle amie. Et c'est cett...