Revendications

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Après plusieurs jours, voilà enfin la suite! J'espère que l'attente n'a pas été trop longue. Je vous laisse maintenant avec Tees et Drew et j'espère que vous allez aimer la suite qui arrivera très vite. 

Le pire dans le fait de rester enfermée dans ma chambre, bien que je n'ai pas fermé la porte, c'est de revivre ce que nous avons fait rien qu'en fixant le plafond. Le plaisir que Drew m'a donné, même si ça n'a duré que trois jours. Comment trois jours peuvent-ils me perturber, et le perturber à ce point ? Il ne peut pas être tombé amoureux de moi en trois jours. C'est n'importe quoi. Il se moque de moi.

Je laisse échapper un lourd soupire et me redresse, passant une main sur mon visage. J'ai l'impression que ma tête va exploser. Et j'avoue que maintenant j'ai faim. Je lui ai dit que je ne voulais pas manger, mais je sais qu'il prépare quand même quelque chose pour moi. À sa place, je me serais donné un coup de pied dans les fesses et je serais partie. Il m'a quand même avoué quelque chose de fort, non ? Je n'ai jamais dit de telles choses, à personne. Et personne ne me l'a jamais dit non plus. Je ne leur en ai sans doute pas laissé le temps, mais je ne ressentais rien, du moins, pas la même chose, pour pouvoir les laisser être aussi vulnérables ou démonstratifs. Je ne voulais pas qu'ils souffrent parce que je ne les aimais pas. Alors je les ai quittés avant qu'ils ne puissent me dire quoi que ce soit qui me mettrait dans une situation telle que celle-ci. Et maintenant qu'est-ce que je dois faire ?

— Tu viens déjeuner ou je te ramène quelque chose ?

Je sursaute en entendant sa voix. Plongée dans mes pensées et le visage caché derrière mes mains, je ne l'ai pas vu ni entendu arriver.

— Je viens, je marmonne.

Je retire mes mains de mon visage et fixe mon bandage pour ne pas le regarder lui.

— Tu as mal ? Tu veux quelque chose pour ta main ?

Je me suis juste coupée, ce n'est pas la mer à boire. Je secoue la tête et me lève mais évite toujours de le regarder. Il me laisse passer devant lui pour me suivre dans le couloir et jusqu'à la cuisine.

— J'ai fait des sandwichs, il m'informe.

— Merci, je marmonne simplement en m'installant sur l'un des tabourets.

Évidemment, il s'assoit juste à côté de moi. Il tire le plateau avec les sandwichs vers nous et un bol remplit de chips. J'essaye de me dire que tout va bien, et qu'il faut que je me comporte normalement, mais je n'arrive pas à empêcher ma main de trembler quand je la tends pour me servir. J'ai horreur de ça, horreur d'avoir l'air aussi vulnérable.

Les premières minutes, il ne dit rien. Nous ne faisons que manger en silence. Mais je sens cette tension entre nous et pas le genre de tension qui vous donne envie de planter un couteau dans la main de l'autre, non. C'est le genre de tension qui vous donne envie de lui retirer ses vêtements. Et ça, c'est une mauvaise idée. Pas vrai ? Je ne dois pas faire ça. Je ne dois pas me laisser aller dans cette facilité. Pas maintenant qu'il m'a dit toutes ces choses que je n'arrive même pas à comprendre.

— Tu avais quand même faim finalement, il me dit sur le ton de la conversation.

Mais je l'entends dans sa voix, cette petite note plus grave qui m'avoue que lui aussi sent cette tension inappropriée. Je ne veux pas jouer avec ses sentiments.

— Ouais, je souffle sans le regarder.

Je sens son genou glisser contre ma cuisse alors qu'il se tourne complètement vers moi. Du coin de l'œil, je vois qu'il se rapproche dangereusement. Je m'écarte, mais pas assez. Doucement il fait glisser mes cheveux de mon épaule pour dégager mon cou. Je me fige, mon verre d'eau entre les mains, le souffle court.

Tome1 : Une semaine en montagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant