D'accord

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            Le verre que j'ai bu n'était pas du champagne, c'était quelque chose de plus fort, et ça me monte soudain à la tête. Je ne tiens plus vraiment debout.

— Tu devrais aller t'assoir, me conseil Sophia.

Je lui adresse un sourire, enfin je crois, et pars retrouver les autres à notre table. Sans le vouloir, je tombe directement dans les bras de Drew. Enfin pas exactement, je trébuche plutôt pathétiquement, essaye de m'assoir, mais me retrouve à moitié allongée sur lui. Il me redresse, les mains sur mes épaules et scrute mon regard. Je savais bien que ma dignité allait me quitter à un moment donné. Je me mords la lèvre pour retenir mon envie d'éclater de rire mais je sens que mon corps tremble sous mon fou-rire. Drew fronce les sourcils, pas du tout content, puis se tourne vers Stuart et Elise. Il leur fait des signes, je ne comprends pas grand-chose. Ma vision est brouillée par les larmes qui débordent de mes yeux. Je suis morte de rire et je ne sais pas vraiment pourquoi. Puis Drew se lève et m'entraine avec lui.

— Je te ramène, il annonce.

Quoi ? Pourquoi ? Il me tient de nouveau par le coude comme tout à l'heure et j'essaye de lui échapper, mais n'arrive qu'à percuter quelqu'un avant qu'il ne me récupère. La personne que j'ai bousculée se met à râler, mais un simple regard noir de la part de Drew le fait se taire. J'avoue que je suis impressionnée. Dans l'entrée, il m'aide à enfiler mon manteau et me reprend immédiatement le coude pour me traîner dehors.

— De rien, je dis alors que nous traversons le parking jusqu'à sa voiture.

Il me regarde les sourcils froncés.

— Tu te sers de moi pour partir plus tôt. Alors de rien.

Il secoue la tête sans un mot, le visage sévère, et m'aide à monter dans la voiture. Dès qu'il la démarre, il met le chauffage à fond. La voiture part au quart de tour, faisant crisser les pneus sur le bitume.

— Tu peux tourner moins vite ? je demande en portant une main à ma bouche.

Je sens que je vais tout rendre s'il continu à conduire aussi vite.

— Évite de vomir dans ma voiture, il ronchonne.

— Oh ça va ! Je sais que tu l'aimes ta voiture, je m'énerve. Je ne t'ai pas demandé de me ramener !

Qu'est-ce qu'il peut être casse-pieds quand il s'agit de sa voiture. Ça ne fait même pas vingt-quatre heures que je le côtoie et j'ai déjà compris ça. C'est sans doute pour ça qu'il est célibataire. J'ai trouvé le défaut de monsieur parfait.

— Tu es bourrée, il rétorque comme si c'était une insulte.

Tout mon corps se tend sous la colère qui me submerge soudain. Si nous n'étions pas perdus je ne sais où, je lui aurais sans doute ordonné de s'arrêter pour me laisser rentrer à pied.

— Et alors ? je hurle presque. Tu n'es pas mon père !

Et soudain, le souvenir de mon père me revient en pleine figure. Les moments difficiles que nous avons surmontés ensemble et sa mort qui m'a presque détruite. Les larmes me montent aux yeux et je me mords la lèvre pour les retenir.

— Mais je préfère quand même te ramener avant que tu ne finisses avec un autre ivrogne.

Cette fois je ne retiens pas mes larmes. Il m'a traitée d'ivrogne ? Mais de quel droit il se permet de me parler comme ça ?

— Ivrogne ? Excuse-moi de m'amuser ! Tu n'es qu'un crétin ! Je ne te permets pas de me parler comme ça !

Ma voix se casse et les larmes dévalent mes joues. Drew me regarde pour la première fois depuis que nous avons quitté le club et ses yeux s'écarquillent en voyant que je pleure.

Tome1 : Une semaine en montagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant