Pour toi

Chapitre 11

Margaux

6 Juillet 2014

Troisième journée que je passe seule. Je suis au bord du pétage de plomb. Romain m'a carrément laissée tomber. Je n'ai eu aucunes explications. Il est constamment dehors avec ses amis et moi, j'attend que les minutes passent. Je ne supporte plus d'être enfermée.

_ Valérie, je peux aller faire un tour s'il te plait ?

_ Je ne sais pas. Je ne suis pas contre mais ça m'embête de te savoir seule dans les rues. Tu ne veux pas attendre deux heures que Lou se réveille ? Nous pourrions t'accompagner.

_ Ne te vexe pas mais c'est maintenant que je veux prendre l'air.

_ Mais tu ne connais pas la ville. Si tu te perds ? Si tu souffres trop ?

Là, il va falloir sortir l'artillerie lourde.

_ J'ai juste envie de prendre un verre en terrasse et de regarder la mer. Tu pourrais m'indiquer le chemin et promis, je garde mon téléphone avec moi. Même le médecin m'a autorisée à me balader.

Après plusieurs négociations, je finis par avoir gain de cause. Cela fait un bien fou de respirer l'air marin. Le soleil réchauffe ma peau.

Grâce au plan de ma belle-mère, je repère rapidement le bar. Il ne m'a fallu que quelques minutes pour l'atteindre. Sa vue est imprenable sur la plage.

Je me commande un Coca et je m'installe.

Des enfants font des châteaux de sable. D'autres jouent au ballon ou se baignent. Tous ont le sourire et profitent de ces instants si précieux avec les êtres aimés. C'est fascinant de capturer ces moments de leur intimité. Je continue d'observer les scènes quand quelqu'un tire la chaise à côté de la mienne.

_ Qu'est ce que tu fais ici, toute seule, Margaux ?

Je reconnais immédiatement Hugo.

_ Je profite du soleil.

Je le détaille. Il est vraiment craquant. Son polo blanc le met bien en valeur.

_ Je peux te tenir compagnie ?

Je hoche la tête et lui sourit.

Nous discutons de tout et de rien. Qu'est ce que c'est bon d'échanger avec quelqu'un d'autre que le mur blanc de ma chambre ! J'apprécie vraiment sa compagnie.

Le serveur vient de déposer une super glace à notre table voisine comme je les aime avec plein de chantilly et de chocolat chaud qui dégouline. J'en salive.

_ Tu feras attention, tu baves .

Je viens de me faire prendre en pleine contemplation du dessert. J'éclate de rire.

_ Personne ne peut rester insensible à ça !

Il se lève et me fait un clin d'oeil. Je le regarde partir vers l'intérieur du café. Je ne comprend pas pourquoi il vient de me planter.

J'en profite pour appeler Valérie. Elle est ravie de ne pas me savoir seule et me conseille d'en profiter pour me détendre. Lou vient de se réveiller. Elles vont partir au parc, canaliser son trop plein d'énergie. J'approuve. Cet enfant déborde de vitalité, parfois un peu trop.

Hugo n'est pas réapparu. Je commence à me demander s'il ne m'a pas planté. Je suis déçue. Je pensais que nous passions un bon moment.

Au bout de quinze minutes, je dois me faire une raison. Il est parti. C'est alors que je le voir revenir avec une énorme coupe glacée.

_ Je ne savais pas quel parfum tu aimais alors j'ai pris une dame blanche avec deux cuillères.

Si je ne me retenais pas, je l'embrasserai mais ce n'est pas dans mes habitudes. Je me contente de le remercier.