13 juillet 2014
Romain
Je n'ai strictement rien compris à ce qu'il s'est passé hier aprem. En me baladant en ville, je suis tombée par hasard sur Margaux. Elle semblait fuir quelque chose ou quelqu'un et quand j'ai stoppé sa course, elle a littéralement fait une crise d'angoisse. D'une telle violence que j'ai fini par appeler les secours. On aurait dit qu'elle était dans un autre monde, complètement déconnectée de la réalité. Elle hurlait, se débattait tellement que je me suis très vite trouvé démunis. J'aurais aimé ne pas en arriver à une telle extrémité mais elle ne m'a pas laissé le choix. Je n'arrivais pas à la calmer. Plus j'essayais de lui parler, de la toucher, plus son état empirait. Même les nuits n'étaient pas aussi intense, j'étais désemparé.
Je la regarde, si minuscule, si fragile dans ce lit d'hôpital. La voir complètement abrutie par les médicaments me déchire. Aurais-je pu faire autrement ?
_ Romain, ne te torture pas. Tu as fait ce qu'il fallait.
Je sursaute en entendant la voix de Michel. Je pensais qu'il était encore à discuter avec le médecin.
_ Je ne sais pas. J'aurais sans doute pu faire plus.
_ Depuis son arrivée, tu la protèges, la réconfortes sans relâche, même si je me doute que ta petite amie ne doit pas apprécier.
Je ne répond pas mais il ne pouvait pas être plus dans le vrai. Une fois de plus, au lieu d'essayer de recoller les morceaux, je fais de Margaux, ma priorité. Il va falloir que cela change. Je vais devoir prouver à Mina que je l'aime, qu'elle est ma number one.
_ Tu devrais rentrer te reposer, Romain. D'ici quelques heures, je la ramènerai à la maison et à ta place, je dormirai tant que tu en as l'occasion.
_ Tu redoutes que les nuits soient agitées ?
_ Oui et si tu veux aller quelques jours chez des amis, tu peux. Ta mère est ok. Elle a envoyé Lou passer quelques jours chez sa soeur donc ne te sens pas obligé de rester.
J'avoue que l'idée est très tentante mais suis-je réellement capable de la laisser seule affronter ses démons ?
Comme convenu, je les ai laissé et je rentre à pied. Il ne fait pas encore trop chaud et marcher me permet de faire le point. Je rallume mon portable qui était éteint depuis hier soir. Il vibre en continu et secrètement, j'espère un message de Mina mais une lecture rapide me remet les pieds sur terre. La plupart sont de mes potes et d'Hugo. Oh merde, j'ai complètement oublié de le tenir informé. Il doit être au courant et mort d'inquiétude. Max était avec moi et a dû lui répéter.
Sans perdre plus de temps, je le rappelle. A la première sonnerie, il décroche.
_ Hugo ?
_ Putain, j'ai cru devenir fou. Comment va t-elle ?
Je lui relate les dernières nouvelles mais je ne peux pas le rassurer plus.
_ Tu étais avec elle hier après-midi, il ne s'est rien produit de particulier ?
Instinctivement, je pense à la fois où elle était revenue complètement bouleversée. Il n'est pas assez stupide pour avoir recommencer. Il tient à elle, c'est un fait incontestable.
Il m'explique brièvement ce qu'ils ont fait, au cas où, je puisse repérer une situation qui expliquerait son état. Tout me semble nickel même si je me serais bien passé de certains détails. Puis vient l'arrivée impromptue de Mina.
_ Il était quelle heure ?
_ Je ne sais pas, c'était juste avant le départ de Margaux. Pourquoi ?
_ Elle était comment ?
_ Margaux ou Mina ?
_ Mina ? ! Non, les deux.
C'est impossible de choisir, le sort de chacune me préoccupe.
_ Margaux allait très bien. Je m'apprêtais à la raccompagner chez vous quand la furie a déboulé. Elle était effondrée mais quand elle a vu ta soeur, son comportement a radicalement changé. Elle l'a toisé et est devenue agressive quand elle a découvert son identité.
Je n'ai pas le cran de lui avouer qu'elle m'a quitté. Cela serait trop réelle et je ne le veux pas. J'ai bon espoir de la reconquérir.
_ Et après ?
_ Je n'ai pas voulu que ça tourne à l'affrontement alors j'ai laissé Mina entrer et Margaux partir. Elle a du se sentir rejeté mais ta meuf est une bombe a retardement et je n'ai pas voulu qu'elle explose.
_ Je te comprends. Tu as bien fait.
_ Ensuite, je me suis littéralement pris la tête avec ta copine. Je n'ai pas supporté son attitude. Margaux est en aucun cas responsable de votre séparation et il est hors de question de lui faire porter le chapeau.
Je suis sur le cul. Elle lui en a parlé, ce qui signifie qu'elle ne regrette pas sa décision.
_ Ce n'est pas ce que je voulais, tu sais. Quand j'ai enfin ouvert les yeux, elle me quittait. J'ai fait le con mais je l'aime.
_ Passe la voir, force-la à t'écouter. Ce n'est pas votre première dispute et vous êtes toujours retourner ensemble.
_ Tu as raison, je suis à deux rues de chez elle.
_ Je peux passer chez toi tout à l'heure ?
Je n'ai pas le courage de lui dire non. Il a besoin de la voir et qui sait, elle lui parlera peut-être. En tout cas, je l'espère vraiment.
_ Je t'appelle dès que c'est possible.
Nous raccrochons et je poursuis mon chemin. Plus que quelques mètres et je serais chez elle. Son imposante maison apparait enfin. Je n'aurais jamais pensé que derrière cette parfaite façade se cachait autant de secrets et de non-dits.
Ne sachant pas si ses parents sont là, je sonne. C'est sa mère qui ouvre la porte. Elle semble épuisée.
_ Ma fille a dormi chez toi ?
C'est quoi cette question ?
_ Non, du tout. Je venais la voir si possible.
Elle pousse un cri et se couvre la bouche avec la main. Des larmes perlent sur ses joues.
_ Elle n'est pas rentrée cette nuit. Nous pensions qu'elle était avec toi.
Mes yeux s'écarquillent. Tout de suite, je m'imagine le pire. L'histoire de Margaux et Ludivine me revient comme un boomerang. Le scénario ne peut pas se reproduire. C'est impossible.
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Pour toi
Teen FictionMargaux vient de vivre l'enfer. Sa meilleure amie est morte et elle est obligée de partir vivre chez son père qu'elle n'a pas vu depuis plusieurs années. Elle fera la connaissance d'une nouvelle famille. Qui la troublera plus? Romain ou Hugo, le mei...