Chapitre 1

58 7 9
                                    

Margaux

20 juin 2014

L'année de seconde est derrière moi. Je suis à la fois triste et heureuse. A la rentrée prochaine, je serais interne dans un autre établissement. J'avais opté pour une filière technologique mais je me suis vite aperçue que cela ne me convenait pas. Je reprend une nouvelle seconde générale avec plein d'options géniales : section européenne et musique mais mes copines vont me manquer. Pour fêter la fin de ce dernier trimestre, ce soir, nous allons tous nous réunir dans un champ prêté par le père de Paul. Quasiment, toute notre promotion sera présente. Je rejoins les filles dans la cour, elles m'ont l'air surexcitée. Juliette est la première à courir vers moi :

_ On a fini, tu te rends compte. C'est enfin l'été. A nous, les mecs et l'éclate.

Elle me fait sourire. Cela ne sera jamais pareil sans elles. Nous sommes un joyeux petit groupe de 5 filles : Lucille, Ludivine, Marie, Juliette et moi. Cette année, nous avons enfin été réuni dans la même classe. Nos professeurs ont dû supporter nos nombreux bavardages.

— Ne t'inquiète pas, on va en profiter. Nous avons deux mois pour réaliser nos rêves.

Le sien est de perdre sa virginité avec un mec qu'elle ne reverra jamais. Pour ma part, je me contenterai seulement d'espérer qu'il me remarque. Lui, c'est Thomas. On se parle quand on se croise mais ça s'arrête là. Je suis trop timide avec les garçons pour faire le premier pas. J'ai déjà eu une histoire, la plus courte et humiliante qu'il soit. Il m'avait embrassé pour un pari. Je n'avais déjà pas confiance en moi mais après c'était pire. Il y a quatre ans, un matin, je me suis réveillée et mon père était parti sans un mot pour nous. Vous êtes en train de vous dire que cela ne m'a pas aidée dans mes relations avec les garçons. Je vous rassure, j'en ai conscience. C'est Ludivine qui me tira de mes pensées:

— Ouh, Ouh, Margaux, j'ai bien cru que l'on t'avait perdu.

— Désolée, je réfléchissais

— Hum, tu pensais à Thomas.

Rien que de parler de lui, je rougis déjà alors imaginez quand il me dit Bonjour. Je ressemble à une tomate. La honte.

— Je ne me fais pas d'idées, je ne l'intéresse pas.

Marie me coupe en me disant qu'elle pense que j'ai tort car il lui a posé plein de questions sur moi, ce matin, dans le car.

— QUOI, il t'a demandé quoi ? (oui je me répète c'est le choc)

— Ce que tu aimais, si tu avais un mec.

Oh mon dieu, je vais vomir. Oui, quand je stresse, je vomis. Très glamour, non?

Ludivine voyant mon malaise me propose de se préparer ensemble chez elle. Je ne sais pas ce que je deviendrais sans elle. Je peux tout lui confier, mes peurs, mes doutes, mes angoisses. Elle a décidé de me coiffer pour que ce soir, il ne voit que moi mais je doute suis-je vraiment capable de me lancer dans une relation?

— Ne réfléchis pas et tu verras bien. Tu ne peux pas anticiper ce qui va se passer.

—  Et si je lui vomis dessus pendant qu'il essaie de m'embrasser?

Mes craintes auront eu moins eu l'effet de la faire éclater de rire. Nous décidons de changer de sujet pour me calmer mais cette boule dans mon ventre ne disparait pas.

Pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant