Cette journée est ma première à la faculté de médecine. Pour moi, c'est un premier pas vers mes rêves.
Des rayons de soleil doux éclairent ma petite chambre. Je suis déjà réveillée, ou plutôt je n'ai pas dormi à cause du stress qui ne veut pas me quitter. Pourrai-je réussir à affronter toutes les difficultés de ces études assez difficiles et longues ? En suis-je capable ? Une tonne de questions me tourne en tête, je ne peux pas revenir en arrière. Je dois avoir plus confiance en moi sachant que quand on veut quelque chose, on peut certainement y arriver. Au moins c'est ce que j'essaie de me prouver.
Ma simple routine du matin, celle qui n'a pas changé depuis des années, a un autre goût ce jour-là. Je regarde le mur en face de mon lit où j'ai mis une photo de certains médecins. Et juste à côté, j'ai mis une citation écrite en gras « Si vous pouvez le rêver, vous pouvez le faire ». C'était ma motivation pendant toute l'année du baccalauréat et puisque ça a bien marché, je la laisse pour cette année. Je la lis et un large sourire se forme sur mon visage, illuminant mes grands yeux clairs.
Mon regard se retourne à la bibliothèque du côté opposé. Tout en haut, j'ai classé certains livres de médecine, dix livres, je les ai tous lus cet été pour une seule raison : la crainte d'échouer. Les informations que j'ai apprises dans ces bouquins vont certainement me servir à quelque chose pendant mes études, alors je suis fière de mon travail. Ensuite, je descends voir mes parents et leur souhaiter une bonne matinée.
Ma mère m'attend dans la cuisine, après avoir préparé le petit-déjeuner. Chose qu'elle s'est habituée à faire chaque matin afin d'avoir une longue discussion avec moi dans laquelle on peut parler de n'importe quel sujet. Ces discussions qui garderont toujours leur charme dans mon cœur.
- Salut! Comment vas-tu ma doctoresse ?
- Ça va bien, j'attends le jour où tout le monde m'appellera doctoresse, mais le surnom qui est donné par la meilleure maman du monde me suffit déjà, dis-je en souriant.
Je l'embrasse et sors immédiatement de l'immense pièce. En passant par le jardin, j'aperçois mon père, assis sur sa simple chaise rouge, des papiers à la main, même dans la maison il ne cesse pas de travailler.
-Bonne journée mon homme, crié-j'en sortant.
- Hey attends, j'ai quelque chose à te montrer, dit-il en se levant.
Je me tourne immédiatement en lâchant un simple « oui ? » avec des yeux écarquillés et un sourire aux lèvres.
-Ferme tes yeux, ordonne mon père.
Et c'est exactement ce que je fais en soufflant. Papa aime exagérer dans n'importe quelle situation. Je me rappelle une fois, il m'a réveillée en criant « AU SECOURS, IL Y A UN INCENDIE » et après m'avoir faite lever, effrayée, j'ai découvert que mon père voulait juste embêter ma maman pour avoir brûlé le repas.
Nous marchons quelques pas vers je-ne-sais-pas-où avant que mon père me demande de s'arrêter. Curieuse, j'ouvre mes paupières très vite pour voir cette quelque chose. Je souris, ris, pleure en regardant la Mini Cooper garée devant notre maison. Je peux confirmer que c'est le plus cadeau que je n'ai jamais eu. Plus qu'être le meilleur père du monde à mes yeux, Papa a réussi à être mon meilleur ami. Il me connait plus que tout le monde et sait comment me faire sourire quand quelque chose ne va pas. Pour moi, les parents sont les seuls êtres qui peuvent donner sans recevoir. Leur présence dans ma vie me suffisait au point que je n'ai jamais essayé d'avoir des nouveaux amis.
Après avoir salué mon père et entendu ses conseils à propos du Code de la route. Je passe chez Zineb qui habite à deux rues de chez moi, je vois une jeune fille. Ses cheveux marron bougent au rythme de ses pas vers la Porsche noire. C'est ma meilleure amie, un mélange d'élégance, d'intelligence, d'humour et d'un peu de nerfs voire même un peu trop, c'est un petit défaut invisible devant le nombre de qualités qu'elle a.
-Salut, je suis votre nouvelle chauffeuse, crié-j'en klaxonnant.
Boucan qui a causé une crise de peur à Zineb, elle sursaute d'une façon bien drôle.
-Mais c'est quoi cette bagnole ! S'exclame-t-elle en matant ma voiture d'un regard ébahi.
Puis elle ajoute :
-Je suis fâchée contre toi, tu n'as pas demandé mon avis. Elle lâche un rire avant de monter laissant sa voiture derrière elle.
Après dix minutes de route, on arrive à cette faculté tant attendue surtout par moi qui rêvait de ce jour depuis longtemps. L'immense bâtiment est d'une beauté extraordinaire, je suis excitée de découvrir chaque salle de cette sublime université, une par une. Je reste inerte en m'imaginant sortir de ce bâtiment avec le surnom de ¨doctoresse Inès¨. Un formidable sentiment m'envahit en pensant à cela.
La cour est pleine à craquer des étudiants de différents âges ; comme si tous les Français ont choisi de faire médecine ici. Zineb s'arrête de temps à autre pour saluer une personne qu'elle connait, c'est fou comment elle peut avoir tous ces amis. Elle ne se tarde pas de me parler de la vie de chaque personne qu'elle croise.
Parmi les mauvaises habitudes de ma meilleure amie, il y a le fait qu'elle marche toujours à reculons quand elle parle. C'est exactement ce qu'elle est en train de faire avant de bousculer un jeune homme.
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Six ans près de toi
Romance« Cela fait six ans qu'il est devant mes yeux, il était toujours à mes côtés, il me comprenait avant de parler, il m'aimait, mais il n'est plus là maintenant, il m'a quitté, il ne reviendra certainement pas après mes mots accablants, je me sens coup...