Chapitre 24

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Quand j'ai reçu la nouvelle, j'ai pensé que mon cauchemar avait touché à sa fin, que tout était finalement terminé et que ma vie reprendrai une tournure normale. Des larmes de joie prirent leur chemin sur mes joues. J'étais heureuse d'avoir un fil de réponse à mes si nombreuses questions.

Mais maintenant, une grande peur m'envahit.

La peur de la vérité, la peur de savoir comment et surtout pourquoi ? Quel crime peut avoir commis mon père, pour mériter une telle punition? C'est bizarre que toutes ces questions ne me viennent qu'à ce moment précis, c'est bizarre que je ne me sois jamais demandé ça avant de savoir que celui qui a tué mon père a été attrapé.

Je fais les cents pas dans ma chambre depuis tout à l'heure, hésitante à me rendre au commissariat pour voir cet homme. Maman m'a clairement dit qu'elle n'a aucun envie d'y aller, elle m'a dit qu'elle ne peut pas et que cela va la faire souffrir. Il lui suffit de savoir que le criminel ai sa sanction pour qu'elle soit soulagée, elle ne veut pas le voir.

Moi, je ne peux plus supporter d'attendre. J'ai appelé Fahed tout à l'heure, je l'ai informé de ce qui se passait, et c'est avec une voix inquiète et douce qu'il m'a demandé d'attendre jusqu'au lendemain pour qu'il m'accompagne. Parce qu'il ne peut quitter l'hôpital qu'à 3 heures du matin.

Après avoir mis fin à ma conversation avec Fahed j'ai appelé Monsieur Guérin, un commissaire qui était un ami très précieux pour mon père. Il m'a confirmé que je n'avais rien à faire là-bas et qu'il s'occupait de tout. Pas la moindre explication. Pas la moindre indication dans ses paroles.

J'essaie de calmer ma curiosité mais c'est plus fort que moi, j'en peux plus de rester ici à attendre tandis que je peux savoir tout maintenant.

Je descends les escaliers rapidement, aucune expression sur de mon visage. Une allure qui exprime la froideur se dégage de moi.

Tellement de pensées tournent dans ma tête au point que mon cerveau ne réussit pas à choisir une réaction convenable face à toutes ces émotions.

En rattrapant mes clés, j'adresse une bref phrase à ma mère l'informant où je vais m'en rendre pour de ne pas l'inquiéter. Elle a déjà eu sa dose de peur pour aujourd'hui et ce n'est pas la peine de l'accentuer.

Le trajet est calme. Je ne sais pas pourquoi mais je ne me pose plus de questions.

Je suis convaincue que j'aurai toutes les réponses dans quelques minutes. Seules les paroles de la chanson « dernière danse » d'Indila tournent dans ma tête accompagnée par cet air frais qui me calme, je réussis à oublier pour un instant.

Une fois arrivée. Des frissons me parcourent le long du corps. Mes mains tremblent doucement et mon cœur bat trop fort, j'essaie de prendre une respiration régulière.

Inspirer et expirer.

Inspirer et expirer.

J'essaie de suivre ce conseil pour me calmer. C'est peut-être une des choses que j'ai appris grâce à la médecine, le calme absolu dans n'importe quelle situation. « Laisser la place au cerveau de réfléchir en premier avant d'agir est un art. » Disait toujours le Docteur Seguin.

L'hésitation grandit à chacun de mes mouvements, ce qui rend mes pas assez lents, comme si j'avais besoin d'une éternité pour passer le chemin du parking à cette porte de commissariat.

C'est avec un grand soulagement que j'accélère mes pas en apercevant le bureau de Monsieur Guérin, il est une personne assez proche de notre famille et je me sens très à l'aise à ses côtés. Je lui lance un regard curieux et il se contente de me répondre par un sourire triste.

-Il est où ? Je peux avoir une petite conversation avec lui ? demandé-je d'un ton presque suppliant.

-Je suis désolée mais on n'a pu trouver aucune preuve contre lui. On est obligé de le laisser libre pour l'instant...Je sens qu'il n'a rien à voir avec ce qui s'est passé... Enfin c'est ce que les preuves nous montrent.

Sur cette phrase il jette un regard sur le siège devant lui, m'obligeant à faire de même. Mon regard croise celui d'un jeune homme, très maigre, habillé d'une veste de cuir noir et d'un pantalon en jean.

Son regard est assez sombre, il reflète quelque chose indéchiffrable. En le scrutant, je comprends qui il est, c'est la personne qui a pourri ma vie, la personne qui m'a rendue orpheline.

Je sens une masse de colère me monter au visage. Les tremblements de mes mains que j'avais réussi à arrêter il y a plusieurs secondes deviennent de plus en plus intenses, et les battements de mon cœur commencent à s'accélérer à nouveau. J'ai perdu mon art de me calmer et mes réactions deviennent incontrôlables.

Je me jette sur cet enfoiré de toutes mes forces, je crie des mots que je n'ai jamais pensé pouvoir dire un jour.

Les larmes prennent leur chemin sur mes joues et je ne peux pas les arrêter. Je frappe, je griffe, je déverse ma rage.

« Ne jamais montrer mes faiblesses aux gens » est devenue une ancienne règle maintenant, une règle oubliée et sans importance. Je sens quelqu'un m'attirer dans ses bras.

Des mains très grandes que je n'ai pas la force de repousser. C'est Monsieur Guérin, il me retourne vers lui, et avec un regard paternel me demande doucement d'arrêter et de me calmer.

-S'il te plait ! Ne le laisse pas partir ...S'il te plait ! Juste un jour. J'ai peur qu'il s'enfuit, le supplié-je entre deux sanglots.

-C'est difficile mais je vais essayer de le garder cette nuit !

Sur cette déclaration, il me guide à la porte et me demande de me calmer encore une fois.

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Coucou tout le monde 😄😄 Comment allez-vous ?

Je vous souhaite une bonne rentrée 😍

Que pensez-vous des réactions de ma petite Inès dans ce chapitre ?

Je voulais vous informer que je suis entrain d'écrire les derniers lignes de SAPDT 😃😃

La pauvre, elle me fait de la peine quand je vois ce que je lui cache dans les prochains chapitres 😓

Merci beaucoup pour vous tous d'être ici pour me lire. De me laisser des commentaires qui rèchauffent mon coeur. Et de voter. Merci. Merci ❤❤

Sur ce je vous laisse. A dimanche prochain. ❤

Six ans près de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant