Chapitre 17

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L'amour était toujours un sentiment inconnu pour moi, auquel je n'ai jamais réellement cru.

Et là, pour la première fois de ma vie, je le découvre.

C'est beau, ça fait naître quelque chose de très particulier chez moi. Un bonheur, une joie, un rêve. Je n'ai jamais cru que MOI je puisse sentir quelque chose comme ça pour un homme, surtout pas maintenant.

Je pensais que j'allais aimer un homme qui serait immédiatement mon mari par la suite. Mais je n'ai pas de chance, il est juste un ami, un meilleur ami, et ça doit rester comme ça, car lui, il ne m'aime pas, ne me voit pas comme je le vois.

J'ai l'impression qu'il me considère comme une petite sœur, comme tout sauf ce que je veux. En tous cas je ne me sens pas prête pour ça, je ne me sens pas prête pour partager quelque chose avec lui.

Et je suis sûre que ce sentiment va disparaître vite. Je suis déjà tombée amoureuse de quelques beau-gosse dans le métro et ce sentiment a disparu quelque minutes plus tard. J'essaie de me convaincre par toutes les raisons du monde que je ne l'aime pas trop fort mais je sens que je ne suis pas honnête avec moi-même.

On dit souvent « Les femmes d'abord ». Mais je pense que cela ne marche pas dans ce genre de situation. La femme ne doit jamais avouer ce genre de sentiment au début. Surtout pour moi, car si je parle je vais briser une belle amitié, je vais le perdre par un mot, c'est pour ça que j'ai décidé d'oublier tous ces trucs ridicules et continuer ma vie où elle s'est arrêtée. Fahed est mon meilleur ami et c'est tout.

-Inès !

La voix de ma mère me fait sortir de mes pensées, je sursaute.

-Ça fait trois fois que je t'appelle. Regarde combien t'as mis de sucre dans ton café. En plus, tu souris toute seule.

Je regarde la tasse qui est pleine de sucre. Je n'ai même pas fait attention.

-C'est juste que je ...

Je m'arrête ici car je ne trouve pas de raison. Merde, ce sentiment me rend idiote.

-Donc, tu m'as dit hier que Zineb va quitter la fac de médecine. Pourquoi ? demande ma mère.

-En fait, depuis le début de ce semestre, elle loupe tout le temps ses cours. Elle dit qu'elle en a marre et que ce n'est pas son truc et qu'elle regrette d'avoir choisi médecine. Elle a parlé à sa mère la semaine dernière et lui a tout dit... Et elle a réussi à la convaincre. Je pense qu'elle va faire de la coiffure ou de la haute couture. En tous cas c'est ce qu'elle aime faire. Elle va me laisser seule.

- Il n'y a pas ce garçon...Comment il s'appelle déjà ?

-Fahed, maman. Fahed.

Je souris encore en prononçant son prénom comme une idiote. J'en ai vraiment marre de ce sourire assez enfantin, je n'étais pas comme ça avant.

-Tu ne vas pas réviser aujourd'hui ?

-Non, je dois me détendre. Il ne faut pas réviser la veille du concours, je vais me perdre.

-Très bien, tu veux qu'on sorte ? Je ne vais pas partir à la boutique aujourd'hui. Ta sœur va se débrouiller toute seule.

-Oui, c'est une bonne idée. Laisse-moi le temps de me changer.

Je l'embrasse sur la joue, et me dirige vers les escaliers. La sonnette retentit mais je ne lui prête aucune attention. J'ai la flemme de redescendre, en tous cas maman va le faire.

Une fois dans ma chambre, je reste devant l'armoire quelques minutes à réfléchir à ce que je vais me mettre...Ou pas, car je me perds toujours dans mes pensées devant l'armoire.

Je pense au concours de demain, honnêtement je stresse à mort. Je pense que je vais passer ma vie à stresser pour les concours et les contrôles même si ces derniers tiendront une grande part dans ma vie. Toujours le même scénario qui se répète.

J'opte finalement pour une robe colorée qui m'arrive jusqu'aux genoux. J'adore l'atmosphère du mois de mai.

Après avoir pris mon sac et ma veste, je me dirige vers le salon, souriante. Je me demande qui était à la porte. Je pense que c'est Alya, je suis sûre qu'elle ne réussira pas à se débrouiller à la boutique toute seule. Une autre part de moi me dit que c'est Fahed.

À cette pensée, je tourne les talons vers ma chambre pour ajuster mes cheveux. Je m'étonne parfois de ce que je suis devenue à cause de lui. C'est quelque chose d'incontrôlable. Je n'ai pas eu la flemme pour faire ces trucs dans ces quatre derniers mois.

En arrivant au salon, je suis déçue, tous mes espoirs se sont envolés. Je vois Monsieur Guérin, un ami de mon père. Il est en pleine discussion avec ma mère et aucun d'eux n'a remarqué ma présence. Maman est de dos et Monsieur Guérin est juste devant elle.

-Alors malheureusement, malgré toutes les recherches, ils n'ont pas pu retrouver le criminel. La voiture s'est enfuie directement après l'accident et il n'y a aucun témoin même si c'est vraiment clair que c'était planifié déjà. Mais ne t'inquiète pas je vais faire tout ce que je peux pour que l'âme d'Ali repose en paix ! annonce Monsieur Guérin.

Je reste à ma place sans la moindre réaction. 

Mon père a été assassiné.

Cette phrase se répète mille fois dans ma tête mais je n'arrive pas à l'accepter. Je mets mes mains sur ma bouche pour m'empêcher de crier et les larmes commencent à monter à mes yeux, aussi brûlantes que la douleur dans mon cœur, elles prennent leur chemin sur mes joues. Maman remarque enfin ma présence, elle se retourne.

-Inès... Attends ma fille. Je vais t'expliquer.

C'est la dernière parole que j'entends de ma mère avant de sortir, de m'enfuir. Car après tout c'est ma façon de résoudre les problèmes.

Je veux te rejoindre Papa.

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Hey je vous retrouve aujourd'hui avec ce chapitre un peu court 😶

Comment allez-vous ? Tout va bien ?

Que pensez vous de ce chapitre ? Dites moi tout 😊😉

Merci infinitivement à Glou267 pour la correction ❤

Merci à vous aussi pour tout vos commentaires qui m'encourragent énormément 😍 Je vous aime

Et aussi je voulais féliciter une amie assez gentille pour la fin du premier tome de son roman que j'ai beaucoup adoré 💐💐

Six ans près de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant