Chapitre 15

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Qui aurait cru que je sortirai de cette salle d'examen satisfaite ? Qui aurait cru que je passerai ce concours sans beaucoup de difficulté ? C'était le cas à cet instant et malgré ça, je ne suis pas sûre et certaine de réussir. Je garde toujours ce pressentiment qui me dit que j'échouerai certainement. Car j'ai toujours peur de trop espérer et d'être déçue à la fin.

Zineb fait une triste mine devant mes yeux, je suis presque sure qu'elle n'a rien fait. Les derniers évènements ont eu un grand impact sur elle, sans oublier qu'elle a déjà perdu pas mal de temps avec Julian qui est devenu son ex maintenant. La relation entre eux se complexifie de plus en plus depuis cette « magnifique » soirée.

J'ai peur qu'elle échoue, car au fond je ne veux pas passer l'année prochaine toute seule sans elle, c'est une sorte d'habitude de la voir à côté de moi en cours. Son état se dégrade jour après jour, le moindre bruit peut la faire sursauter d'une façon qui pourrait être drôle si rien ne s'était passé. Même si elle ne le montre pas, je sens qu'elle ne va pas bien. Ça me fait mal de ne rien pouvoir changer, elle a besoin de lui et non pas de moi.

Mais je ne sais pas ce qui se passe avec lui, il ne veut pas lui parler, comme s'il a honte, il fait tout pour rendre l'argent à Fahed. Parfois, je me dis que j'ai mes propres raisons de le détester. Je me demande même comment elle a pu aimer quelqu'un comme lui ?

-Je t'ai dit que je ne suis pas faite pour la médecine, en tous cas la chance et moi font deux. Une fille qui a le prénom de la copine de son père et que son prénom est la cause de divorce de ses parents ne peut jamais avoir de chance.

Cette histoire me laisse échapper un sourire. Quand ma meilleure amie est née, son père trompait sa mère avec quelque Zineb. Il a insisté pour que sa fille ait ce prénom vu qu'il était fou amoureux de cette dernière. La relation entre les deux mariés étaient déjà compliquée, et après des longues disputes, son père a réussi à donner ce prénom à sa fille sans l'accord de sa femme. Celle-ci se demandait pourquoi il insistait tant sur ce prénom, et a fini par savoir qu'il avait une maîtresse. Ce qui fut la cause de leur divorce.

Une histoire comme celle-ci peut être bizarre ou drôle si elle se résume en quelques mots mais elle est plus que ça.

Le divorce a laissé un grand impact sur Zineb qui a pensé pendant longtemps que c'est à cause d'elle, surtout dans son enfance. Son père l'a presque abandonné, ils ne se rencontrent que rarement et il couvre ses fautes par des cadeaux aussi chers les uns que les autres. Il ne comprend pas que sa fille a besoin de lui et non pas de sa voiture Porsche ou ses colliers d'or.

La blonde change soudainement d'humeur et commence à me raconter le dernier film qu'elle a vu. Elle est toujours comme ça. Je trouve difficile de déterminer ce qu'elle ressent facilement.

-Il est passé où Fahed ? Il nous invite chez lui et s'enfuit, en tous cas moi je veux bien fêter la fin des concours, lâche t-elle, un sourire dessiné aux coins de ses lèvres fines.

-Il m'a dit qu'il filera avant nous pour faire je-ne-sais-pas-quoi, expliqué-je.

-Il n'est pas serviable ton mec.

Je ne sais pas pourquoi je sens à cet instant une chaleur dans mes joues, sans les voir je suis sûre qu'elles rougissent.

-M... Mon mec ? N'importe quoi, réponds-je en levant mon regard au ciel afin de l'empêcher de remarquer mes joues.

-C'est ce que tu veux, non ? Tu penses que je n'ai pas remarqué comment tu le regardes ? En tous cas t'as bien choisi, il te convient.

Je ne réponds pas et me contente de changer le sujet de la discussion d'une façon très intelligente. C'est la seule chose que je sais faire parfaitement. Tandis que ses paroles me tournent en tête tout le long du trajet, Zineb ne se tait pas et parle de tout et de rien depuis qu'on est monté dans la voiture. Elle parle de la dernière chanson de son groupe préféré dont je ne retiens jamais le nom, de ce qui s'est passé pendant le concours. Je l'interromps parfois par des petites questions ou des moqueries.

Une fois arrivé devant le bâtiment 246, je gare ma voiture et fait signe à Zineb de me suivre. Cette maison est devenue si familière pour moi vu les heures que j'ai passé là à bosser. Je connais tous les recoins sauf celui où Diana passe sa journée, je ne réussirai jamais à m'approcher d'elle.

Zineb sonne une fois devant l'appartement, après un court instant Fahed vient nous ouvrir, un large sourire aux lèvres. Nous entrons en échangeant quelques mots à propos du concours, Zineb éclate de rire à chaque fois en disant qu'elle n'a pas répondu la même réponse que nous dans la plupart des questions.

Notre discussion s'arrête quand nous entendons la sonnette qui retentit dans tout l'appartement. Je lance un regard à Fahed, une façon silencieuse de lui demander s'il attend quelqu'un. Il ne répond pas et se contente d'aller ouvrir la porte, un large sourire aux lèvres.

-Salut vieux, dit une voix familière à l'entrée.

Je me retourne vers Zineb qui est bloquée en attendant cette voix aiguë.

-C ... C'est Julian, bégaye t-elle en tremblant.

En quelques secondes le jeune homme se présente devant nous. Il semble aussi choqué que nous deux. Je comprends aussitôt le jeu de Fahed qui sourit derrière Julian, un sourire qui valorise ses dents toutes blanches.

Julian fronce ses sourcils et se retourne vers Fahed comme s'il sent qu'il est tombé dans un piège.

-Je ne savais pas que tu viendrais..., se défend Zineb, la voix tremblante.

-Inès ! Viens, je voulais te dire un truc, l'interrompt Fahed en me faisant des signes des mains, il me fait un clin d'œil.

Qu'est ce qu'il veut celui-là ?

-Pas maintenant, j'ai la flemme.

Il continue à me faire des clins d'œil et bouge sa tête dans le sens de sa chambre. Je ne comprends pas du tout ce qu'il veut dire tandis que les deux autres ne s'échangent même pas un regard, ils gardent tous les deux les yeux au ciel évitant tout contact visuel. Après plusieurs essais pour me faire comprendre, il vient et m'arrache par le bras vers sa chambre.

-Je ne pensais pas que t'étais aussi idiote.

-C'est toi qui comprend pas qu'ils ne veulent pas se parler, tu n'as pas vu comment ils s'ignorent.

-C'est pour ça qu'on doit les laisser seuls pour qu'ils se parlent, m'explique t-il.

Il parle comme s'il s'adresse à un enfant de six ans avant d'ajouter, un sourire enfantin aux lèvres :

-Sinon je veux te donner un cadeau ; ferme tes yeux.

Sa dernière phrase m'a remémoré immédiatement la journée de l'entrée de la fac, quand mon père m'a donné la voiture. J'essaie de ne pas penser à ce souvenir pour ne pas finir en sanglot et ferme mes paupières.

Un cadeau ? Mais pour quelle occasion ?

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Coucou tout le monde ❤ Je suis là pour un nouveau chapitre (c'est clair non ?)

Bref bon dimanche 💐 Passez une belle fin de semaine.

Sinon ça va bien ? Comment allez-vous ? 😆

Je pense que je vais commencer à publier deux chapitres par semaine 😊 Un le dimanche et l'autre le mercredi. Que pensez-vous ?

Sur ce je vous laisse et vous donne rendez-vous le mercredi.

Merci beaucoup pour la correction Glou267 ❤❤

Six ans près de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant