Il glisse sa main dans la mienne et me guide. Je n'ai aucune idée de ce qu'il va me montrer, ni de son cadeau mais mon cœur bat la chamade et je sens des frissons dans mon dos.
Une sensation assez nouvelle, assez particulière me domine en sentant l'odeur de son parfum. J'ai toujours aimé les parfums d'homme. Ils sont plus beaux que ceux des filles à mon goût. Le temps de quelques secondes, mes pieds font des pas vers je-ne-sais-pas-où, mon souffle s'accélère, je suis très excitée d'ouvrir les yeux et voir le cadeau.
Il s'arrête soudainement et écarte sa main de la mienne, je sens mes joues rougir en imaginant les plus belles choses que je rêve d'avoir. J'entends quelques bruits comme s'il touchait un carton derrière moi, toujours les yeux fermés, je me retourne.
-Reste comme ça, ne bouge surtout pas, m'ordonne t-il.
-Mais vite, je vais devenir aveugle, lui dis-je dans un ton presque suppliant.
J'entends ses pas s'approcher et son odeur me chatouille le nez.
-Met ta main ici, me demande t-il tandis qu'un petit rire lui échappe.
Qu'est ce qu'il veut me montrer ?
-Où ?
-Juste un peu en bas devant toi, précise t-il.
Je n'ajoute pas un mot et obéit. Je touche quelque chose de tendre, des poils lisses. Quelque chose qui bouge. Sans réfléchir j'ouvre les yeux.
-FAHED JE VAIS TE TUER, crié-je. T'ES UN MALIN.
Je m'éloigne de quelques pas vers la porte en lui jetant un regard noir. Cet animal me fait un effet bizarre. Je sens des sensations très mélangés entre peur, dégoût, colère et déception. Oui, je suis déçue. C'est juste dans les romans à l'eau de rose que ce genre de situation cache la plus belle surprise du monde avec un long monologue suivi de « Veux-tu m'épouser ? ». J'ai oublié pour un instant qu'on est que des amis.
Il prend le petit chaton entre ses mains avec le sourire le plus débile du monde, il me jette un regard plein d'ironie et de reproches. Je m'éloigne de quelque pas de lui tandis qu'il s'approche, le chat entre ses mains. Un, deux, trois puis il commence à courir.
Je me dirige vers le salon à une vitesse que je ne pensais pas posséder. Le sang me monte au visage, mes mains tremblent, et les battements de mon cœur s'emballent. J'ai de la peine à respirer et je sens les larmes monter. Je ne prête pas attention aux deux au salon et entre directement dans la cuisine en criant. Si quelqu'un me filme à cet instant, je peux jurer que la vidéo va faire le buzz sur tous les réseaux sociaux.
Je m'arrête en remarquant que je suis bloquée. Le four derrière moi et Fahed avec le chat devant moi. Ce chat n'est certainement pas Diana, il est plus petit, il a la robe toute noire et ses yeux sont jaunes.
Les battements de mon cœur s'accélèrent de plus en plus, j'entends Zineb et Julian qui éclatent de rire tandis que le jeune homme devant moi, un rire enfantin au coin des lèvres s'approche. Les larmes remontent immédiatement et je n'arrive pas à les retenir. Elles prennent leur chemin tout le longs de mes joues. Soudain, une inquiétude prend place sur le visage de Fahed et efface son sourire. Il fronce les sourcils et met le chat par terre, ce dernier s'éloigne rapidement.
-Je ne voulais pas te faire pleurer. C'était juste une blague, s'explique t-il face à ma réaction ridicule.
Je ne pleure pas forcément pour cette seule raison. La blague de Fahed m'a rappelé celles de mon père quand il me demandait de fermer les yeux pour me faire déguster quelque chose, il me faisait goûter les pires choses qu'un être humain puisse manger. Tantôt, les plats qu'il brûlait, étant un perdant en ce qui concerne la cuisine. Tantôt un mélange de plusieurs aliments. Un sentiment assez particulier m'envahit quand ces souvenirs me viennent. Un sentiment de peine, de nostalgie.
-Je m'excuse, je ne voulais pas... commence t-il.
-C'est rien, l'interromps-je.
Je lui offre un sourire forcé après avoir essuyé mes larmes et pars m'assoir à côté de Zineb.
Les battements de mon cœur commencent à reprendre leur rythme normal. Fahed s'assied devant moi et commence à me fixer. Un silence pesant s'installe dans la pièce, on se regarde tous l'espace d'un instant avant que Julian brise le silence.
-C'était drôle. Haha. T'as pas vu sa tête Fahed ?
Je ne prête jamais attention aux paroles de Julian. On partage tout les deux un sentiment de haine. Pas une vrai haine, mais on n'a jamais sympathisé. La blonde près de moi pouffe de rire, Julian la suit dans le même ton et Fahed me regarde retenant son rire comme s'il demande ma permission, comme s'il a peur de me blesser. J'éclate de rire à mon tour en me rappelant de ce qui vient d'avoir lieu. Ne pouvant plus retenir son rire, il nous suit à son tour.
Parfois on vit des évènements assez simples, assez léger mais qu'on ne peut jamais oublier. Ces événements, malgré leur simplicité, sont parmi les plus heureux de nos vies. J'ai senti le goût de cet instant en regardant sa figure souriante, assez souriante au point qu'elle me dise que Fahed va bien.
Même s'il ne me l'a pas promis, il ne peut pas recommencer. Il ne peut pas mettre fin à une vie qui a donné un nouveau départ à la mienne. Je ne sais pas comment il peut être si parfait, si souriant, si gentil, si agréable, si beau, si mignon, si magnifique...alors que sa vie ne lui permet pas ça. Il a perdu celui qui a été toujours son père, et a su après 19 ans qu'il n'était pas Fahed Sami, mais Fahed Laurens. Et Fahed Laurens n'a plus de mère. C'est pour ça que je veux être près de lui, pour le soutenir, le soulever car il ne mérite pas de vivre une chose aussi douloureuse à nouveau.
-Merci Fahed.
Ces mots m'échappent sans que je m'en rende compte, sans que je réalise, comme si j'avais besoin de les dire.
♡♡♡
La nuit de ce jour est longue, très longue. Je ne peux pas fermer les yeux, je veux rattraper mon sommeil perdu mais je n'y arrive pas. Je ne cesse pas de penser à lui et sourire comme une idiote. Mon téléphone vibre alertant un message de Zineb.
Zineb : 23h30
J'ai plein de truc à te raconter. On a parlé moi et Julian au téléphone, c'est lui qui m'appelait, on va se voir demain. A ton avis, je mets une robe ou une simple tenue avec un jean et un sweater?
Je savais qu'ils finiraient par parler. Zineb m'a informé qu'ils n'ont pas échangés un mot chez Fahed mais je savais que juste le fait qu'ils se soient vus va réveiller leur lien. Ils ont besoin l'un de l'autre, ils se complètent. Ce n'est pas par hasard qu'ils se sont retrouvés après tant d'années.
Après avoir répondu à Zineb et passée quelques minutes à échanger avec elle des messages où elle me parle de Julian et de ses sentiments comme si elle lisait en lui, j'essaie de dormir. Mais la tête de mon « sauveur » ne veut plus sortir de mes pensées. J'attrape mon téléphone et écrit sur Google : Que veut dire aimer quelqu'un ?
C'est assez ridicule mais utile.
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Hey tout le monde ❤ Comment allez-vous ?
Ça me fait un peu bizarre de publier le mercredi mais je devais m'habituer 😂
Bref, que pensez-vous de ce chapitre ? L'amour qui arrive sans qu'on s'en rend compte, c'est beau. Non ?
Je vous donne rendez-vous ce dimanche ❤
Je vous ai publié ce chapitre maintenant car je n'aurai pas de connexion demain. ❤😂
Merci beaucoup à Glou267 pour la correction ❤
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Six ans près de toi
Romance« Cela fait six ans qu'il est devant mes yeux, il était toujours à mes côtés, il me comprenait avant de parler, il m'aimait, mais il n'est plus là maintenant, il m'a quitté, il ne reviendra certainement pas après mes mots accablants, je me sens coup...