Chapitre 12

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-T'as de la chance d'apporter ta veste avec toi !

-Je n'aurais aucun problème à sortir torse nu, me répond-il avec un sourire du coin de ses lèvres.

Je n'ajoute pas un mot avant de me diriger vers ma voiture, il est déjà 17h30, j'ai mis beaucoup du temps pour me doucher et enlever le thé de mes cheveux tandis que lui est obligé de rester avec son t-shirt mouillé.

Je lui lance les clés de la voiture et avec mon plus grand sourire lui ordonne :

-C'est toi qui va conduire, je n'ai pas envie.

Je ne sais pas pourquoi mais à ce moment précis son visage change de couleur, il me dévisage étrangement sans ajouter un mot, il semble étonné de ma demande, et son regard est le même de celui qu'il a fait quand j'ai vu sa blessure.

-Euh... Tu ne sais pas conduire ? T'as pas un permis ? demandé-je en regardant ses yeux qui n'éprouve que de la peine, cette peine que j'aperçois rarement sur son visage.

-Non je peux conduire, réplique t-il en m'offrant un sourire forcé.

Une fois dans la voiture, je sors mon téléphone et reste plongée un instant dans une conversation avec Zineb. Je remarque à peine qu'on roule à 30 km par heure en jetant un oeil à l'indicateur de vitesse, c'est bizarre on a le droit de rouler à au moins 90 km par heure sur cette route assez vide. Je tourne mon regard vers Fahed en essayant de trouver la meilleure phrase pour me moquer de lui. Mais je n'ai pas pu lâcher un mot en le regardant, mon visage est pris les traits d'inquiétude et d'étonnement. Il sert le volant avec toutes ses force, tandis que ses mains tremble, son regard fixe la route avec toute l'attention du monde, et je peux remarquer la sueur qui prend son chemin sur son visage. Je reste comme ça à le dévisager, qu'est ce qu'il a ?

Tout à coup, il gare la voiture rapidement du côté droit de la route. Normalement ce n'est pas le bon moment pour s'arrêter , on est pas encore arrivé, il nous reste quelques kilomètres. Je n'essaie pas de lui demander pourquoi il s'est arrêté dans ce quartier assez vide et l'aperçoit passer ses deux mains dans ses cheveux puis sortir de la voiture. Il marche quelque pas avant de s'arrêter devant la capot.

Des dizaines de questions se précipitent dans ma tête au même moment. Je deviens de plus en plus impatiente à savoir tout simplement "pourquoi ?". Pourquoi agit-il comme ça ? Pourquoi il a fait ça ? Alors je prends mon courage à deux mains et m'approche de lui dans un seul et unique but, tout savoir. Il se met à parler avant que je lui demande, les yeux au ciel, le regard éteint.

-C'était une journée de Mai, ma mère m'a demandé qu'on aille voir quelqu'un pour que je change d'air, étant tout le temps plongé dans les préparations ... Au début je me suis demandé qui pouvait être cette personne, car après 5 ans de notre arrivée en France, je n'ai jamais vu une amie de ma mère, même pas une connaissance... Et tu sais qui elle m'a fait rrencontré ... C'était mon père, elle disait que c'était lui mon père biologique, un parfait inconnu qui s'appelait Richard Laurens était mon propre père ... lui même ne savait pas qu'il avait un fils d'elle pendant toute ces années... J'étais choqué, énervé et dégoûté en apprenant que ma vie était juste un mensonge, que j'étais fils d'un parfait inconnu, un homme d'affaire que je ne connais pas, que je suis le fils d'un homme qui n'appartient pas au même monde que moi ... Je n'ai pas crié ni même soufflé, j'ai juste prit la voiture pour partir mais elle, elle m'a suivi et monté avec moi... Je me suis réveillé deux semaines plus tard, à l'hôpital.

Il arrête de parler un instant avant de bégayer:

-Je ne voulais pas la tuer, tout est arrivé sans que je m'en rende compte. Elle était la seule chose vraie dans ma vie. C'était un accident mais c'est moi qui canduissait.

Je le regarde et mes larmes se mettent à couler immédiatement, je n'ai jamais pleuré devant une personne autre que ma mère, mais ses paroles ont touché ma blessure profonde, celle qui est encore neuve malgré les quelques semaines qui ont passées.

Ses paroles m'ont tout expliqué, sa blessure, sa peur des voitures, son chagrin à chaque fois que je parle de sa mère. Il souffre en silence, il souffre sans crier, sans pleurer, comment peut-il affronter cette douleur tout seul ? Comment peut-il me soulever et me soutenir tandis qu'il se noie complètement, il se noie dans sa culpabilité, son chagrin et son passé.

Je prend sa main droite, lui fait signe de regarder son poignet tandis qu'il essaie de cacher ses yeux rougis.

-Tu ne referas jamais ça, promet moi ! Ce n'est pas à cause de toi, le destin joue son rôle.

Il hoche la tête et lève les yeux au ciel, il garde le même regard morose. Je glisse ma main dans la sienne et lève mon regard aussi. Parfois le silence peut dire autant de chose que les paroles. Je ne sens pas de pitié envers lui. Mon admiration pour lui augmente quand je vois qu'il essaie d'oublier et de vivre même si son passé a un impact affreux sur son présent. Je sens qu'il a besoin de quelqu'un pour le soulever, pour l'aider à dépasser tout ça. Et si c'était moi ce "quelqu'un" ? Et si il a besoin de moi ?

Notre silence se coupe par le son du téléphone de Fahed, il détache sa main de la mienne et décroche. Je l'observe silencieusement tandis qu'il répond avec des phrases incompréhensibles.

-Qu'est ce qu'il y a ? demandé-je, les sourcils froncés.

-Je te dis tout en route, on doit partir maintenant.

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Salut tout le monde 😄 Et bon je viens de casser un suspense 😂 Maintenant, vous savez plus d'informations sur Fahed.

N'oubliez pas de me dire que pensez-vous ?

De qui Fahed a reçu un appel selon vous ?

Je vous remercie un par un pour vos commentaires, vos votes, vos encouragements, votre soutien, qui me réchauffent le cœur et me motive à écrire.

À dimanche prochain ❤

Merci à Glou267 pour la correction 😘

Six ans près de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant