L'élue [Terminé] Tome 1

Chapitre 22 : Le retour

J'ai l'impression de voler. Shaya va tellement vite que ses pattes ne touchent presque pas le sol. Le paysage défile à une allure folle et nous atteignons rapidement la maison abandonnée. Le soleil commence à se coucher et des lueurs rougeâtres apparaissent dans le ciel vide de nuages. Les cheveux au vent, je me demande ce que les parents de Tyler vont dire s'ils ont remarqués ma "fugue". Ce n'est pas vraiment une fugue puisque je voulais juste aller me promener pour me changer les idées mais ils pourraient le voir comme ça. J'espère qu'ils ne m'en voudrons pas. Ce n'est pas contre eux que je suis partie. Pourvu que j'arrive avant qu'ils ne s'en aperçoivent. Rïstan me demande la fin du chemin que je lui indique aussitôt. Shaya, sûre d'elle, zigue zague entre les arbres jusqu'à sortir de la forêt, elle bondit par dessus un rocher et continue sa course jusqu'à ce que je leur face signe que la maison de Tyler se trouve à droite. Elle ralentit et finit par s'arrêter devant la propriété où j'aperçois les propriétaires et leur fils. Là, je crois que je me suis fait cramer. Rïstan m'aide à descendre en me prenant par la taille et la famille court vers moi l'air inquiet et soulagée.

- Elenna ! T'étais passée où ? On s'est fait un sang d'encre.

Arya me prendre dans ses bras.

- Désolé, je ne voulais pas vous inquiéter.

Elle s'éloigne de moi et regarde mon nouvel ami. Elle s'approche de lui et lui serre la main.

- Bonjour, merci de nous l'avoir ramenée...

- Rïstan.

- Rïstan, merci beaucoup. Moi c'est Arya.

Tyler s'approche de moi et regarde le nouveau. Ses yeux ne sont pas comme d'habitude, ils ont l'air un peu plus en colère ou je ne sais quoi.

- T'es qui toi ?

Son ton se fait sec. Il serre les dents pendant qu'il lui répond. Tout ses muscles sont contractés et une de ses veines ressort le long de sa tempe.

- Comme je l'ai dit, je m'appelle Rïstan et on s'est rencontré quand...

Il ne faut pas qu'ils sachent que j'ai failli me faire tuer par Shaya. Ils me laisseraient encore moins seule et je devrais rester coincer dans la maison jusqu'à la fin de mes jours.

- Quand je l'ai croisée par hasard dans la forêt. Il entraînait Shaya et on a commencé à parler. Dans le coup on a pas vu l'heure passer. 

Rïstan me regarde et finir par approuver ce que je venais de leur raconter. 

- Oui c'est vrai.

Je crois qu'il a compris que je ne voulais pas qu'ils soient au courant de ma rencontre avec Shaya. Discrètement, il me remercie de ne pas avoir parlé de ses terres que j'ai trouvée en passant derrière la cascade. Arya et Rick ont décidés d'inviter l'elfe à dîner avec nous ce soir, ce qu'il accepta volontiers. Je crois que ça lui fait plaisir car il ne voit pas beaucoup de personnes. Les deux adultes l'entoure et l'entraîne à l'intérieur de la demeure tandis que moi je reste à l'arrière. Tyler me rejoint et pour la première fois depuis des jours, je crois qu'on va avoir une discussion normale sans qu'il essaie de s'enfuir.

- Pourquoi t'es partie ? Tu aurais dû nous prévenir, on s'est inquiété, on a cru qu'il t'étais arrivé quelque chose jusqu'à ce qu'on voit la corde à ta fenêtre. Tu aurais pu te faire mal en descendant.

- J'avais besoin de sortir. Seule.

- Mais tu aurais pu nous le dire, on serait aller dehors.

- Oui, on et pas juste moi. J'avais envie de découvrir ce monde, de me retrouver seule, de bouger un peu quoi. J'en avais marre de rester à l'intérieur, moi ce que je veux c'est partir voir ce nouveau monde que je ne connais et pas de rester là, coincer entre quatre murs avec mon sois disant ami qui faisait tout pour m'éviter. SI je vous l'avais demandé, vous m'auriez dit non et viens pas me dire le contraire.

Il ne dit rien et un silence commence à tomber entre nous deux. On dirait qu'il n'a pas l'intention de discuter de l'autre jour, sauf que moi je veux, je peux pas rester là sans savoir quoi faire. Je me sens perdue face à sa réaction.

- Il faut qu'on parle.

- On le fait déjà.

- Arrête. Tu sais très bien de quoi je veux parler.

Il ne me regarde pas et ne me répond rien. Il reste silencieux comme un tombeau pourrait l'être. Je l'attrape par les épaules et l'oblige à me regarder.

- Tyler ! Il faut que tu me dises ! Depuis qu'on s'est embrassé, tu ne me parles plus, tu m'évites. Va pas croire que je l'ai pas remarqué ! Mais dis moi, parle moi de ce que tu penses ! Moi, je sais pas quoi faire, si tu ne me dis rien, on n'avancera pas !

Je marque une pause.

- Si... si jamais tu regrettes, t'as justes à le dire. On en restera là... Mais on peut pas rester comme ça, en s'évitant ou en ne se parlant plus ! Je peux pas... je peux pas résister à l'envie de te parler, de te voir ou... de te toucher...

Le voyant sans réponse, je me retourne, les yeux en larmes, et pars vers la maison. Je suis stoppée dans mon élan lorsque Tyler m'attrape par le bras. Il me retourne d'un coup et me colle contre lui. Il me regarde droit dans les yeux comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Nos corps sont l'un contre l'autre.

- Moi aussi... je peux pas résister... Lorsque je te vois, j'ai envie de t'embrasser, lorsque nos mains se frôlent, j'ai envie de te les prendre, lorsque tu es proche de moi, j'ai envie de te prendre dans mes bras. Quand tu n'es pas là, je n'ai qu'une envie, c'est de me retrouver auprès de toi, de te voir, de te sentir, de te toucher. Quand tu n'es pas là, j'arrive encore à sentir ton parfum. J'a... j'arrive pas à rester loin de toi. S'il fallait que je franchisse une montagne en neige sans rien sur moi, je le ferai. Si tu me demandais de me tuer, je serais assez fou pour le faire parce que... je t'aime.

Mes joues s'enflamment aussitôt devant sa déclaration. Mes jambes flageolent et deviennent molles. Mon cœur bat à une vitesse que je croyais impossible. La chaleur me monte dans tout le corps. Nos lèvres se rapprochent lorsque j'arrive à prononcer quelques mots.

- Moi aussi...

Ses mains passe de ma taille à mes joues. Ses lèvres se heurtent au miennes d'un coup. Je passe une main dans on cou et l'autre dans ses cheveux. Je veux plus. Pour moi, il est comme la nourriture et l'eau pour n'importe quelle être vivant. Si on en a pas, on meurt. J'ai besoin de lui, pour vivre. Mon corps s'empourpre face au désir qui m'assaille. Nos lèvres se touchent violemment lorsqu'une voix nous écarte aussitôt.

- Tyler ! Elenna ! Vous venez ?

Nous regardons la porte d'entrée où sa mère vient d'apparaître.

- Oui, on arrive !

Elle fait demi-tour et nous laisse de nouveau seul. Tyler me regarde avec un grand sourire.

- Je te laisserais plus.

Il me recolle contre lui et m'embrasse à nouveau. Il finit pas se détacher de moi et, main dans la main, nous entrons dans la maison.