14- HER NAME WAS ARINA

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J A D A

Comme si son corps voulait prouver ses dires, elle se lève en courant. Elle sort du dortoir et je la suis. Bien évidemment, je la retrouve agenouillée devant les toilettes, en train de vider le contenu de son estomac.

Mes muscles sont tendus, mon cerveau essaye encore d'assimiler tout ce qu'elle vient de me dire.

Doucement, mes mains ramasse ses cheveux et je les tiens loin de son visage pour éviter que le vomis ne les touche. Les larmes s'y mélangent. Elle ne cesse de pleurer.

Je me baisse à mon tour, et la maintiens en place. Les spasmes la secouent.

Au bout de quelques minutes, elle n'a plus rien à donner. Elle est vidée, ruinée.

"Tu sais que tu ne peux pas le garder, Stella." Je lui dis doucement.

Ma main caresse ses cheveux vers l'arrière et ses sourcils se froncent. Sa tête se tourne brusquement vers moi, elle me fusille du regard.

"C'est mon bébé. C'est la dernière chose qu'il me reste de lui. De Julian." Du revers de la main, elle essuie sauvagement ses larmes. Il y a une certaine possessivité dans ses mots.

"Stella, sois réaliste. Tu veux vraiment que ton enfant naisse dans un environnement comme celui là?" Je plissais les yeux et dégageais une mèche de cheveux de devant son visage. "Au milieu du sang et de la mort? De la corruption humaine?" Elle baisse les yeux "Et puis pense à toi. Ton ventre se verra d'ici quelques mois. Il te torturera et finira par te tuer de la façon la plus horrible qu'il soit." J'essaie de la raisonner, mais c'est peine perdue.

Elle secoue la tête négativement "tu comprends pas. Tu n'as jamais été amoureuse. Tu ne sais pas ce que ca fait de voir l'être que l'on aime être arraché à nous. Cet enfant," elle touche son ventre "c'est la seule chose qu'il me reste de lui. Je m'y accrocherai jusqu'à la fin de mes jours." Ses grands yeux bleus me sondent.

La sincérité et la détermination dans son regard me rendent envieuse.

"En plus, je ne compte pas rester ici pour des mois encore. La rébellion est prévue pour dans deux mois après qu'on arrive à l'Arène. Je tuerais chaque fils de pûte qui osera se mettre sur le chemin de ma liberté et de celle de mon bébé. Tu entends? Chacun d'entre eux." Elle articula.

"C'est du suicide..." je tentais une dernière fois.

"Non. Ne pas essayer en serait."

.

C'est fou comme le temps passe vite. Demain, les anciens tuteurs s'en iront définitivement pour l'Arène. Je ne suis même pas sure de revoir Stella, Demetri ou même Mikhail un jour.

Et cela faisait quasiment deux semaines que l'on ne s'était pas parler, avec Mikhail.

Lui, avait essayé. Trois fois. Mais après ce qu'il m'a dit l'autre jour, je ne supportais même pas de le voir. J'en avais envie, vraiment, surtout lorsque je me rappelais que je ne le reverrais peut être jamais, mais rien que le fait de le voir me donnait mal au cœur.

Ca me rendait faible, comme si à tout moment j'allais m'effondrer.

Regarder dans le gris de ses yeux me rendait folle.

Je mourrais d'envie de pouvoir poser mes lèvres sur les siennes une dernière fois. Le contact était devenu étrangement familier malgré le peu de fois où on s'était embrasser.

"Plus fort Hera!" Je cris à ma petite recrue.

Elle a quinze ans, mesure un mètre soixante ou moins et possède des cheveux d'un noir ébène. Sa peau est pale, ce qui contraste encore plus avec le bleu glacé de ses yeux.

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