24- I'M YOUR RIDE OR DIE

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J A D A

La transpiration habille son torse saillant. Tous ses muscles se contractent. Ses iris grises sont cachées par ses paupières, et son corps entier est secoué de spasme.

Encore un cauchemar.

Il crie, il se débat, comme pour se défendre de ses démons. Je vois des larmes dégouliner le long de ses joues.

"Mikhail..." j'utilise ma voix la plus douce, la plus aimante et le secoue.

Mes doigts caressent ses joues alors qu'il ne cesse de gigoter dans tous les sens. Ca n'a pas l'air de l'apaiser cette fois. Ce rêve doit être plus coriace que les autres. Je me lève alors et me dirige vers le petit robinet dans le coin de la pièce, pour y mouiller une serviette et lui poser sur le front.

On en a fait une habitude. De passer la nuit ensemble je veux dire. Chaque soir quand l'alarme signifiant que tous le monde doit retourner dans son dortoir retentit, on attend une heure, des fois plus, et on se rejoint ici, dans la petite pièce secrète.

Le sofa n'est pas des plus confortable pour dormir, mais sa simple présence rend le tout beaucoup plus agréable.

La plupart du temps cependant, on ne dormait pas vraiment de toute façon.

"Non... Jada!" Il halète et se redresse de manière à être assis sur le sofa. Ses yeux s'ouvrent enfin.

Sa respiration est saccadée, il ne se rend pas compte d'où il est dans un premier temps puis la mémoire lui revient en pleine face et il se tourne vers l'autre côté du sofa ou j'étais avant de me lever pour le calmer. Et éviter de me prendre un coup tant il bougeait.

Lorsqu'il s'aperçoit que mon côté est vide, il panique.

Les draps sont jetés au sol, le laissant seulement couvert d'un boxer, et il est debout.

"Je suis là, Mikhail calme toi." J'éteins le robinet et m'avance vers lui, serviette trempée à la main.

À l'entente de ma voix, ses épaules se relaxent et il se rassoit sur le fauteuil. Ses coudes sont sur ses genoux, sa tête entre ses mains. Il essaie de se calmer. J'arrive en face de lui et essuies la sueur sur son corps avec la serviette.

"Toujours le même rêve?" Je lui demande doucement. Il hoche simplement la tête "tu veux en parler?" Je lui posais toujours la même question et la réponse était toujours la même.

Non.

Il était bien trop borné pour accepter de l'aide de qui que ce soit. Il m'a raconter son passé, les personnes qui le connaissent se comptent sur les doigts d'une main. Pour lui c'était déjà bien assez, il ne voulait pas se montrer plus faible encore.

Cette nuit là cependant, il ne dit rien.

Doucement, il se contente de relever la tête vers moi et me regarde de ses grands yeux gris. Puis sa main s'étend vers moi, une invitation que j'accepte  sans une once d'hésitation. Il me tire, jusqu'à ce que je sois assise à cheval sur lui. Mes genoux s'ancrent dans le mou du canapé, de parts et d'autre de Mikhail.

Ses yeux sont toujours dans les miens, il me fixe sans rien dire.

Ses doigts rugueux caressent mon visage avec délicatesse, comme s'il avait peur de me casser.

"Le jour même où je suis arrivé ici, Franco m'a obligé à ouvrir les combats. J'ai été le premier de mon groupe à fouler le sol du ring." J'écoute attentivement, ses mains sont désormais sur mes cuisses et il les caresse.

Je ne porte qu'un t-shirt à lui avec ma culotte, son toucher éveille mes hormones de femme enceinte.

"Le gamin avec qui je me suis battu avait quinze ans. C'est lui qui a insisté pour se battre avec moi." Il secoue la tête. " Il était comme tous les enfants sont à cet âge, pleins d'eux-même. Ils veulent se montrer." Il mord sa lèvre "je ne voulais vraiment pas me battre contre lui. Mais on m'y a obliger." Il soupire "quand il était à terre, complètement à ma merci, j'ai refusé d'en finir. Comment j'aurais pu?" Sa main remonte et serre mon cou et je ferme les yeux. La sensation me fait frissonner, mes cuisses se contractent.

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