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28- THE DEMONS AMONGST US [pt.1/2]

J A D A

William Shakespeare a dit "l'Enfer est vide, car tous les démons sont parmi nous."

Aucune phrase ne pouvait plus représenter la pièce dans laquelle je me trouvais à ce moment précis.

Rangées après rangées, des milliers d'homme sont présents. Tout leurs yeux sont pointés sur moi. Des hommes d'affaires, des mafieux, des hommes politiques... les sièges sont remplis. C'est leur échappatoire. Leur moyen d'oublier ce qui les attend à la maison: une femme trop bruyante, qui en demande toujours plus, et des enfants ingrats, continuellement insatisfait de ce qu'ils possèdent.

C'est une vraie arène, nous sommes des gladiateurs, traités comme de simples mercenaires, qui se battent pour divertir ces hommes pleins aux as.

J'ai l'impression d'être un lion en cage. La lumière m'aveugle, et fait monter la rage en moi. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va remonter dans ma gorge. Mes mains tremblent légèrement mais je les serre en poing de manière à ce que personne ne remarque ma nervosité.

Puis soudain, les grandes portes s'ouvrent, comme elles l'ont fait pour moi quelques minutes avant. Mikhail entre, accompagné de deux gardes. Les regards se portent alors sur lui. Il n'en fait rien. Son regard à lui est perdu dans le vide. Ses iris sont plus foncées. Il joue bien le rôle du combattant à la concentration de fer.

Rien à voir avec la douceur avec laquelle il m'a embrassée quelques instants plus tôt.

Sa prestance et sa grâce sont étonnante pour quelqu'un de son gabarit. Ses épaules carrées, repoussées en arrière lui donne encore plus l'air invincible. Son ventre, où deux rangées d'abdos se font face est étonnement bronzé, comme le reste de son corps. Ses bras sont si musclés que maintes fois il a faillit m'étouffer dans son sommeil par mégarde. Il est fort. Si fort qu'il pourrait décrocher la Lune si je la lui demandais.

Parce qu'il m'aime.

Cet homme, si fort qu'il écraserait ma petite figure d'une seule main s'il le souhaitait, est amoureux de moi.

Lui, son cœur et ses démons sont à moi.

Il monte alors sur le ring, sous les acclamations du public. C'est lui qu'ils attendaient. C'est pour lui qu'ils sont là.

Sa carrure s'impose devant moi. Il me dépasse d'une tête et demie au moins. Mes hormones de femme enceinte en font des leurs. J'ai envie de passer mes mains sur son torse. De caresser son ventre du bout de ma langue.

Dans n'importe quelle circonstance, Mikhail saura toujours éveiller ce feu, cette chaleur en moi.

Parce qu'il m'aime, plus que je ne m'aime moi-même. Et je l'aime aussi.

Lui, sa colère, et son passé douloureux.

Il me regarde dans le blanc des yeux, comme la première fois où on s'est rencontrés. D'un coup d'œil il me demande si je suis prête. Je hoche doucement et discrètement la tete, ne tenant pas à ce que quelqu'un d'autre remarque notre échange.

Franco prend alors la parole.

"Mes chers amis, mes chers invités. Ce soir vous ne serez pas déçus. J'ai personnellement baptisé ce combat: la mort des amants." Il sourit sournoisement. Mes yeux ne se lèvent pas une seule fois vers lui, pourtant je le sais. "Car quelle qu'en soit l'issue, peut importe qui mourra, l'autre mourra avec, de l'intérieur. Car c'est ce que l'amour fait. Il rend les gens faibles." Il crache.