7- EYES FLOODED WITH LUST

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J A D A


Il met le premier coup.

Son opposant grogne et l'assassine du regard. Il charge, mais Mikhaïl se pousse au dernier moment et l'attrape par le cou, le faisant passer par dessus son épaule.

J'en ai le souffle coupé. Il se bat comme s'il avait fait ca toute sa vie. Et c'était peut-être le cas après tout. Je ne le connaissais pas. Pour ce que j'en sais, il aurait très bien pu être une femme et changer de sexe avant d'être emmené ici.

Bien que j'en doutais fortement. Il puait la masculinité.

Le brun est plaqué au sol, grimant sous la douleur. Je déglutis, ma respiration s'attrape dans ma gorge.

Mikhaïl n'attend pas qu'il se relève et s'assoit par dessus son ventre, assénant son visage de coups. Il y a tant de rage sur son visage. Ses sourcils sont froncés, une des veines sur son front est désormais évidente.

Sa peau, non plus blanche mais maintenant légèrement rosée, brille. Une mince couche de transpiration est posée sur son front. Il grince des dents, respiration haletante et narines évasées.

Cette vue provoque quelque chose en moi, mais je ne saurais dire quoi.

J'ai beau vouloir le poignarder à chaque fois que nos regards se croisent, au fond il me fascine.

Et je sais que c'est réciproque.

La rage a prit possession de son corps. Ce n'est plus Mikhail qui se bat, mais un mélange de colère, de haine et de peine. La façon dont il massacre son adversaire est presque animale.
C'est comme s'il oublie que ce garçon qu'il était en train de détruire est le fils, le frère ou même peut être le père de quelqu'un.

Tout ce qu'il voit, c'est une cible.

Je le sais, j'ai ressenti ça aussi.

"C'est magnifique n'est-ce pas?" Franco chuchote à mon oreille. J'essaie de me pousser, mettre de la distance entre nous mais la force avec laquelle il me tient en place est inhumaine.

Je serre les dents pour m'empêcher de le pousser loin de moi. Par dessus la rambarde. Il faut que je me fasse discrète.

"C'est horrible." Je chuchote tout en observant la scène, comme tout le monde.

"Vraiment? Comment se fait-il alors que tu n'arrives pas à les quitter des yeux?" Il pouffe, caressant ma nuque du bout de son nez. Il sent mon parfum, certainement pour s'en souvenir quand il sera seul des ses draps ce soir. L'idée me rend malade.

Et ce qui me rend encore plus malade? Le fait qu'il n'aie pas tort.

Je n'arrive pas à quitter la scène des yeux, omnibulée par la bête qui a remplacé mon tuteur.

"C'est là le propre de la nature humaine. La violence. La laideur. La douleur même parfois, nous fascinent. On ne peut pas s'empêcher de regarder. Par curiosité peut être ou bien juste par envie. Un besoin inexplicable en quelques sortes." Sa main trouve ma cuisse et tout mon corps se raidit.

Je ne veux pas qu'il me touche. Je ne veux pas qu'il me touche. 

"Tu ne t'ai jamais arrêté dans la rue pour regarder deux personnes qui se battent? Tu n'as jamais dévisagé malgré toi une personne handicapée dans les transports en commun? Tu n'as jamais appuyé sur un bleu qui te faisait mal?" Elle remonte de plus en plus, sa main. Mon souffle est coupé, je veux qu'il arrête.

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