3- AIN'T GONNA MAKE HER COME BACK

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M I K H A I L


Le bruit de sa chaussure s'écrasant contre le visage de cette fille me fit grimacer. Peu importe combien de temps ça faisait que j'étais là, l'omniprésence de la mort me dérangeait toujours autant. La foule s'était tue. Les nouveaux avaient l'air mortifiés devant ce qui les attendaient en étant ici. Oh si seulement ils savaient.

"Mec, elle lui a écrasé la tête avec sa chaussure." Demetri me chuchote sans quitter la scène morbide des yeux.

Je ne réponds pas et en fait de même. La fille fixe le cadavre qu'elle vient de créer avec de gros yeux avant de s'effondrer à genoux. Elle sanglote silencieusement.

"Mikhail." Monsieur Franco appelle sans quitter la nouvelle du regard. Il a l'air de bien l'aimer. Répugnant.

"Monsieur." Ma tête se tourne vers lui.

"Félicitations," il me lança un regard "tu seras désormais le tuteur de Pocahontas." Quel surnom débile.

Je hochais la tête et regardais le ring. Deux gardes sont monté pour relever la belle Pocahontas du sol et la traîner hors de la salle d'entraînement. Certainement pour l'emmener dans les dortoirs.

Franco se tourne alors devant les autres et leur offre un sourire malsain.

"Je pense que cette scène parle d'elle même n'est-ce pas? D'autre rebelles?" Lorsque personne n'ose parler il sourit avec satisfaction avant de se tourner vers Julian. "Attribuez leur des tuteurs et faites leur visiter les locaux auxquels ils auront accès." Il ordonna avant de partir.

"Putain mec, j'y crois pas elle lui a écraser le visage. Le visage! Avec sa putain de chaussure!" À côté de moi, Demetri continue de déblatérer sur ce qu'il vient de voir. Ce qu'on vient tous de voir.

Je frissonne quand je me souviens du bruit qu'ont fait ses os quand le pied de Pocahontas est entré en contact avec le visage de cette fille. Il faut dire que même avant ça, elle l'avait assez bien amochée.

C'est bien ma putain de chance. Ma première recrue et je tombe sur la tarée du groupe.

Je me surpris à rire de cette pensée. Comme si moi j'étais sain d'esprit. Personne ne l'était ici. Cet endroit rendrait fou le plus serein des Hommes.

"Mec elle l'a-" Demetri commence mais je ne le laisse pas finir.

"Finis cette phrase et c'est ta tête qui se retrouvera sous ma semelle." Il comprit vite que je n'étais pas d'humeur et se tut.

Le corps encore ensanglanté de la rouquine trônait toujours au beau milieu du ring, une sorte d'avertissement à quiconque oserait être faible ou désobéir aux ordres de Franco. Son visage était déchiqueté, comme si un animal était passé par là. On ne pouvait plus distinguer son nez de sa bouche, c'était juste un ramassis de chaire ensanglantée. Franco observait le corps avec fascination et contentement.

Ha. Franco. Quelle ironie qu'il porte le même nom qu'un des plus grands dictateurs que le monde n'ai jamais connu.

Je fixais la porte par laquelle les gardes l'ont sortie. Elle avait l'air horrifiée de son acte. Mieux vaux qu'elle s'en remette vite, sinon elle apprendra à ses dépends qu'on a pas le temps pour le deuil ici. Demain, ou même d'ici quelques heures quelqu'un d'autre mourra, et c'est pas près de s'arrêter. Jamais.

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