J A D A
Je sonde la foule, à la recherche d'un visage familier. Mon pouls s'accélère lorsque je n'en croise aucun.
Puis soudain, le visage de Stella entre dans mon champs de vision et une vague de soulagement traverse mon corps. Elle est en vie.
Et elle a l'air d'avoir prit du poids. Ses seins sont beaucoup plus gros que les piqûres d'abeilles qu'ils étaient à son départ de la Cabeza. Le début d'un double menton se forme sur sa gorge. Mais elle n'en reste pas moins magnifique.
À coté d'elle, Demetri est là, il paraît faire la même chose que moi: sonder la foule à la recherche de quelqu'un. Certainement Mikhail, mais le blond n'est pas là. Nul part. L'antillais s'est laisser pousser une barbe, noire et dense. J'ai même l'impression que ses épaules sont plus carrées qu'à son départ.
J'ai hâte de voir Mikhail pour constater si son physique avait changé.
L'angoisse me traverse soudainement, mais je refuse de la laisser envahir mon être.
Et si je ne le voyais pas...
Mikhail est beaucoup plus fort que ca. Je refuse de croire que quelque chose lui est arrivé. Pas en si peu de temps.
Jamais.
Le regard de Demetri croise le miens et je vois qu'il essaie de me dire quelque chose avec ses yeux.
Mikhail va bien.
Mais où est-ce qu'il est?
Franco est à côté de moi, il me présente comme étant la première tutrice à être entrée à l'Arène en si peu de temps. Une certaine fierté se dégage de ses mots. C'est assez difficile à comprendre, assez paradoxal.
Il est paradoxal.
Soudainement, la foule se met à crier. Leurs poings sont levés vers le ciel, ils m'acclament.
La bile remonte dans ma gorge, bientôt c'est mon cadavre dans un sac plastique qu'ils acclameront. On y passera tous.
Il y a des centaines de personnes, et seulement deux têtes me sont familières. Trois si on compte Aaron.
Les lieux sont beaucoup plus grands et mieux entretenus que la Cabeza. L'Arène est un tout autre niveau dans la décadence de l'homme. On n'est plus dans une prison désinfectée, mais dans un entrepôt des plus high-tech. Des écrans plats ornent les murs. Des gradins entourent toute la salle, surélevés.
J'imagine bien comment cet endroit doit être une fois le soleil couché. Grouillant d'hommes en costumes, plus riches les uns que les autres, qui viennent regarder des jeunes se battre pour survivre, tout ça pour échapper à leur vie de famille monotone.
Exactement les mêmes hommes, et pères de famille, qui trompent leurs femmes en couchant avec des prostituées de quinze ans de moins qu'eux. Juste pour pimenter leur quotidien minables et chiants à mourrir, se résumant à travailler des heures, gagner des millions dont ils n'ont pas besoin pour impressionner des gens qu'ils n'aiment pas et subvenir aux besoins d'une femme par qui ils ne sont même plus attirés. Puis ils rentrent chez eux, mange le repas sans goûts que cette fameuse femme a mis des heures à préparer. De temps en temps, ils les baisent, juste histoire de vider leur frustration de la journée, rien de bien passionné ou passionnant. Juste un coup de cinq minutes après quoi ils courent se blottir dans les bras de leur maîtresse, dans des chambres d'hôtels, elles aussi hors de prix.
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AcciónAu milieu des cendres et du sang se trouve l'arène. . "To fuck with the Eagles, you gotta know how to fly." #182 ACTION 18/02/2017 #178 ACTION 23/02/2017 #168 ACTION 03/03/2017 #58 ACTION 14/08/17