16- TO BE OR NOT TO BE A LOLITA

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J A D A


Franco n'a bel et bien qu'une seule parole, puisque dès que le combat fut terminé, j'étais bel et bien en route pour l'Arène. La voiture dans laquelle on roulait coûtait certainement plus cher que le trou à rat dans lequel je vivais avec ma petite famille de retour à Philly.

Les vitres étaient teintées. La nuit était noire, et je ne voyais rien de ce qu'il y avait dehors. Pas une seule lumière, un seul bruit qui aurait pu m'indiquer dans quelle partie de la planète on se trouvait.

Le sang de Darcy était encore sur moi. Sur mes vêtements. Sur mes mains. Sur mon visage.

Ma conscience.

J'essayais de passer outre mais comment? Comme passer outre le fait qu'il avait donner sa vie pour sauver la mienne? Comment oublier le fait que j'ai été celle qui a appuyer sur cette putain de gâchette, l'envoyant six pieds sous terre?

C'était impossible. Une âme de plus qui me hantera jusqu'à la fin de mes jours.

Franco était avec moi à l'arrière du 4x4. Devant, Aaron était sur le siège passager et un autre garde conduisait. Une petite vitre noire séparait les deux côtés de la voiture.

Mon cœur ne pouvait pas s'arrêter de battre fort. Après un mois j'allais enfin revoir Mikhail. J'allais entrer dans l'Arène. Il n'y a plus de retour en arrière possible.

"Je t'intimide, Jada?" Demande l'excuse d'un homme assis à côté de moi. Il pose sa main sur ma cuisse et je serre les dents.

Je ne veux pas qu'il me touche.

"Je dirais plutôt que vous me dégoûtez" je ne quitte pas la vitre des yeux.

"Oh?" Il paraît amusé "Dans ce cas là, comment se fait-il que tu n'as pas oser me regarder depuis que nous sommes montés dans cette voiture?"

Je tourne sauvagement la tête vers lui. Si sauvagement que je me suis probablement froisser un muscle.

"Vous me rendez malade et j'aimerais autant ne pas vomir sur le cuir de cette Mercedes." Je lui crache.

Il sourit maladivement et enroule une mèche de mes cheveux autour de ses doigts.

"Ton sarcasme est un mécanisme de défense, huh? Tu es une sacrée petite nymphette. J'aurais peut-être dû te surnommer Lolita au lieu de Pocahontas." Il dit, un sourire un coin.

"Peut-être. Vous êtes l'incarnation même d'Humbert-Humbert après tout. Charmant en apparence, mais complètement pourri et tordu de l'intérieur." Ma mâchoire se serre. Il rit à nouveau.

"Je ne m'attendais pas à ce que tu comprennes l'allusion, ni que tu aies lu le livre d'ailleurs. C'est fou comme tu es cultivée pour une fille des quartiers nord de Philadelphie." Il se moque ouvertement d'où je viens. " Il faut croire que ton peuple en a fait du chemin, depuis les champs de coton."

Mon sang ne fait qu'un tour. J'ai trop de fois entendu ca. Comment cet homme peut être si affreux?

Ma mère me disait toujours qu'il y avait du bon en chacun de nous. Mais là j'en avait la certitude: il n'y avait rien de bon chez Franco.

"Et il faut croire que le votre n'en n'a pas fait. Vous êtes toujours les mêmes trous du cul, racistes et primates que vous avez toujours été, pensant que le monde vous appartient et que tout vous revient de droit parce que votre peau est blanche." Il glousse.

"Je ne suis pas blanc, si tu veux tout savoir."

"Ca ne change rien à la façon dont vous agissez."

"Pour en revenir à Lolita. Le fait que tu me compare à quelqu'un d'aussi charismatique et intelligent qu'Humbert-Humbert me flatte énormément."

"Le fait que vous soyez flatté d'être comparé à un pédophile, doublé d'un meurtrier montre à quel point quelque chose ne tourne pas rond dans votre tête." Son regard s'assombrit, j'ai touché un point sensible on dirait.

"Humbert Humbert n'était en aucun cas un pédophile." Il dit entre ses dents.

"Oh, vraiment? Comment vous appelez ça, vous, un homme de plus de trente ans qui viole une petite fille de douze ans?" Sa main claque contre ma joue.

"Il ne l'a pas violée. Elle était consentante. C'était de sa faute. C'était une nymphette, personne ne résiste à leur charme."

"C'était une enfant!" Je continue, malgré la douleur sur ma joue "Et c'était un adulte. Tous le long du livre, Nabokov nous montre qu'elle n'était pas consentante à ce qu'il lui faisait. Elle griffait ses avants-bras," mes yeux se dirigeaient vers les siens, ou j'avais moi aussi laissé des traces "elle pleurait dans sa chambre tard le soir," les larmes me montèrent aux yeux "pour l'amour de Dieu elle lui a même dit de la laisser tranquille!" Je m'exclamais, les larmes aux yeux.

La situation de Dolores Haze et la mienne se reflétaient étrangement. Espérons juste qu'elle ne se finiront pas de la même façon.

Je pouffais à la vue de son visage, dur, impassible, enragé.

"C'est fou comme les hommes comme vous sont plus horrifiés par le terme que par l'acte en lui-même." Je secoue la tête "Humbert Humbert a violé Dolores Haze, sa chère petite Lolita. Et vous m'avez fait exactement la même chose."




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Juste un petit chapitre bonus psq je trouvais qu'il fallait quand même que Jada et Franco se confrontent suite à ce qu'il lui a fait.

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