Chapitre 2

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Je m'étais à nouveau réveillé quelques heures plus tard, allongé dans un lit d'hôpital dans une chambre empestant l'antiseptique et vêtu d'une blouse bleu clair immonde. Un médecin était à mes côtés, accompagné du jeune-homme du parc, Kim Taehyung si je me souviens bien. Puis après m'avoir posé quelques questions de routine le verdict tomba. Amnésique. En même temps c'était facile à deviner étant donné que ma mémoire semblait être en stand-by. Et bien sûr impossible de me dire quand et comment j'allais pouvoir retrouver mes souvenirs.

Bilan de mon hospitalisation : une blessure à la tête et une commotion cérébrale, trois bleus gros comme des boules de pétanque sur le torse, et pour finir une amnésie complète. Jackpot. On m'avait expliqué que les bleus et la commotion étaient dus à une altercation que j'avais eu avec une bande, à vrai dire ce n'étais qu'une supposition car j'étais incapable de dire ce qu'il s'était passé, et étant donné que l'on avait retrouvé sur moi ni portefeuille ni téléphone portable, la thèse de l'agression était plus que plausible. Le premier jour Taehyung était resté avec moi toute la journée, répondant à la moindre de mes interrogations. J'avais donc appris que j'avais vingt-deux ans, que nous nous connaissions depuis l'âge de quatre ans puisque nous avions grandi dans le même village, et que nous vivions en colocation dans la capitale. D'après ses dires je suis en recherche d'emploi avec un diplôme d'une école de commerce, et lui est psychiatre. Nous avons déménagé à la capitale à nos dix-huit ans pour emménager en colocation afin de suivre nos études respectives. Tandis qu'il m'apprenait tout de moi et de mon passé, je notais scrupuleusement chaque détail sur des feuilles de papier que j'avais réclamées aux infirmières, Taehyung m'ayant promis qu'à ma sortie il m'achètera un carnet pour que je puisse y consigner toutes mes informations. Ce que j'avais dessiné pouvait tout d'abord être pris pour un arbre généalogique, mais était en réalité un schéma pour rassembler toutes mes informations et me donner une idée de ce à quoi pouvait bien ressembler ma vie avant cet accident. Le lendemain il était revenu et les questions avaient repris. Mais il y en a une qui me hantait, depuis la veille au soir, à vrai dire il avait tellement parlé hier que je n'osais pas la lui poser, pourtant elle me brûlait les lèvres. Dès qu'il était entré dans ma chambre, avec son grand sourire et avec la main une boîte provenant d'une pâtisserie de Seoul. Je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir satisfaire ma curiosité et je lui ai demandé.

- Taehyung ?

Il a immédiatement planté devant les siens, son regard empli de tendresse me réchauffa tout entier.

- Oui, Seokie ?

Je pris une grande inspiration, redoutant la réponse.

- Je... Mes parents, où sont-ils ?

Son sourire disparut et il prit un air affligé, presque douloureux. Il s'approcha de moi et me pris la main, je sentais que la réponse n'allait pas me plaire.

- Je... Hmm... Je suis désolé Seokie, mais tes parents sont décédés il y a deux ans.

Je me figeai. Comment j'avais pu oublier ça. Comment je ne pouvais pas me souvenir de la mort de mes parents. Mon cœur se serra et je m'excusais mentalement auprès d'eux. Je m'excusais de les avoir oublié, forçant mon esprit à se rememorer leurs visages, leurs voix, mais rien. Absolument rien. Une larme roula, solitaire, trahissant mon sentiment d'impuissance. Taehyung s'en rendit compte immédiatement et l'essuya de ses doigts, caressant tendrement ma joue. J'essayai d'articuler une autre question.

- C... Comment ?

Il soupira, sa main se baladant toujours sur ma joue, aussi légère qu'une caresse.

- Dans l'incendie de votre maison. Ils dormaient, ils n'ont senti la fumée et ils ont été asphyxiés. Tu étais à Seoul, avec moi à ce moment-là. C'est un voisin qui t'a appelé le lendemain.

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