Chapitre 15

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Cette fois petit changement vous allez avoir l'histoire du point de vue de Taehyung !

Enjoy ! ~

POV Taehyung

J'ai merdé. J'ai fait une connerie. Une énorme connerie. Et je m'en suis sorti. Quand je l'ai vu tomber, là sur le sol, avec cette flaque de sang derrière sa tête, j'ai paniqué. J'ai cru l'avoir tué. Je n'ai pas bougé. Je n'ai pas appelé les secours. Rien. J'ai simplement attendu avec lui sa tête sur mes genoux, ma main passant et repassant dans ses cheveux. Puis il a ouvert les yeux. Mais tout ne s'est pas du tout passé comme prévu. Pourtant quand il m'a demandé qui j'étais, j'ai su que j'avais obtenu une seconde chance. Je n'ai pas réfléchi longtemps. J'ai fait cinq ans de fac de psychologie, je sais comment fonctionne l'esprit et je sais reconnaître une amnésie. J'avais une occasion de me rattraper. Je ne sais même pas d'où j'ai sorti ce prénom. Pourtant c'est le sien à présent. Il commence une nouvelle vie.

Le séjour à l'hôpital s'est passé normalement. J'ai d'abord crains qu'il ne retrouve la mémoire très rapidement, mais quand j'ai entendu le diagnostic du médecin j'ai su que j'avais encore quelque temps devant moi. Pourtant il a fallu tout réorganiser. Je lui avais volé son portable et son portefeuille, il n'avait donc aucun moyen de vérifier sa véritable identité. Et étant le seul témoin et la seule personne capable de le reconnaître, les médecins et les enquêteurs n'iraient pas chercher plus loin. Ils ont tellement de cas à traiter que si ils peuvent les expédier rapidement, ils en profitent. Ils m'ont cru ces imbéciles. Voir ses hématomes me faisait mal au cœur, après tout, c'est moi qui les avais faits. Pour mieux faire croire à une scène de racket qui avait mal tourné, j'avais dû lui donner deux ou trois coups de pieds dans les côtes. Histoire de faire plus vrai.

J'avais dû m'introduire chez lui et vider entièrement son appartement, en n'oubliant pas de régler le dernier loyer, pour faire croire à un départ précipité. Tout était stocké dans un garde meuble en banlieue, j'aurais bien le temps de m'en occuper plus tard. J'avais seulement gardé ses vêtements, et deux trois objets que j'avais installé dans mon appartement, pour rendre notre collocation réelle. Heureusement que mes parents avaient de l'argent et que mon appartement était plutôt grand, sinon cette histoire de collocation aurait pu paraître suspecte. Mais cette histoire avait parfaitement pris avec lui, il était tellement perdu, fragile. Tellement naïf. J'avais pris un coup de chaud à la sortie de l'hôpital, avec cette histoire de sécurité sociale, mais en gentil colocataire que j'étais, je m'étais proposé de tout prendre à ma charge et tout avait été réglé. Trop aimable.

Aucun risque non plus du côté du médecin. J'avais donné une fausse adresse et un faux numéro de téléphone. Il pouvait toujours essayer de nous contacter. Même si ils avaient mon numéro et mon dossier de sécu, je doute qu'ils s'embêtent à nous chercher. Nous avions payé et ils avaient d'autres cas plus graves à traiter. Je connais le fonctionnement des hôpitaux.

Puis nous étions rentrés à l'appartement. On aurait dit un chiot visitant pour la première fois son nouveau foyer. Il était tellement vulnérable. Je lui avais fait une visite complète et je savais qu'un détail l'avait intrigué, j'attendais tranquillement qu'il pose la question. Et il l'avait posée. J'avais dû tout lui expliquer et il l'avait plutôt bien pris. En même temps il n'avait pas d'autre version, il était bien obligé de croire la mienne. Tellement crédule. J'allais devoir attendre quelques jours avant de le toucher, mais j'étais sûr qu'il craquerait facilement. Il était tellement perdu.

Puis était venu le temps des différentes questions. J'avais déjà menti sur ses parents, je ne voulais pas qu'il les cherche. Mon plan n'était pas parfait et comprenait quelques failles. Autant jouer la sécurité. Pour nous en revanche les mensonges avaient été moindres, car j'avais des preuves photographiques. Notre amitié est réelle, et dure depuis toujours, en revanche notre couple non. Mais ça, il n'a pas besoin de le savoir. Je l'avais senti rassuré, de pouvoir enfin avoir des preuves. Sa confiance en moi grandissait. Parfait.

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