Chapitre 16

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Attention le chapitre contient quelques scènes de violence !

Je reprenais peu à peu conscience de ce qui m'entourait. Quelque chose de moelleux. Un matelas. Notre lit conjugal. Je sentais un poids inhabituel sur ma cheville gauche. Étrange. Je bougeais un peu, tentant de déterminer ce que c'était. Un léger tintement métallique se fit entendre. Je ne le sentais pas ce coup-là. Je me forçais à ouvrir les yeux, et je sentis ma douleur à la tête se réveiller. A force de me taper sur la tête à chaque fois qu'il était en colère Tae allait finir par me tuer. Je frissonnais à cette pensée. Avant j'aurais juré mes grands dieux qu'il était incapable de faire du mal à une mouche, aujourd'hui j'avais quelques doutes. De gros doutes même. Je ne l'avais jamais vu aussi violent. Mais yeux s'étant acclimatés à la luminosité de la pièce, je jetais un regard vers ma cheville. Et ce que je vis était loin de me rassurer. Une menotte. Il m'avait attaché. Comme un vulgaire animal. Je ne supportais pas cette sensation. J'étais pris au piège. Je me redressais paniqué, avant de vaciller de nouveau à cause d'un vertige. Ma blessure à la tête était loin d'être guérie et avait encore ses effets indésirables. C'est donc plus doucement que je tentais de me lever. Bien sûr, la chaîne n'allait pas jusqu'à la porte, ce serait trop facile. Je m'apprêtais à retourner sur le lit quand la porte s'ouvrit. Taehyung. Evidemment. Il me détailla, tentant d'estimer mon état de santé, tandis que je lui lançais mon regard le plus noir.

- Je vois que tu es réveillé.

Je ne répondis pas. Je ne voulais plus rien avoir à voir avec lui. Je voulais partir. M'éloigner de lui.

- Bon je vois que tu n'es pas décidé à parler. Pas grave, je vais le faire pour deux.

Je le fusillais du regard. Je détestais cet air suffisant, ce ton hautain qu'il prenait avec moi. Je n'étais plus sa chose. La petite chose fragile qui disait oui à tout et croyait tout ce qu'on lui racontait Terminé.

- Je vais t'expliquer le programme des prochains jours. Comme tu l'as sans doute compris je ne vais pas te laisser repartir. Non, à la place on va déménager, tous les deux. La situation est devenue bien trop dangereuse pour moi, et je suis sûr que le grand air de la mer te fera le plus grand bien.

Toujours pas de réponses. Pourtant je remarquais qu'il tenait une corde dans ses mains. Ça n'augurait rien de bon.

- Tu ne veux toujours pas parler ? Tant pis. Bon par contre, je ne peux pas t'emmener comme ça, il faut que je change ta couleur de cheveux. Tes parents commencent à se douter de quelque chose, et je ne veux pas que le personnel de l'hôpital puisse te reconnaître et nous retrouver. Donc tu vas me suivre bien gentiment dans la salle de bains, j'ai acheté une boîte de teinture exprès pour toi.

Ah non, ça c'était hors de question. Je ne me laisserai pas faire aussi facilement. Il n'attendit pas ma réponse et déverrouilla la menotte à ma cheville. Tout en me tenant fermement par l'avant-bras, il lia mes deux poignets, contre ma poitrine. C'était le moment. Profitant d'un léger moment d'inattention, je lui donnais un coup de coude dans les côtes. Il poussa un cri sous la douleur et me lâcha. J'en profitais aussitôt pour me précipiter hors de la chambre courant désespérément en direction de la porte d'entrée. Mais encore une fois je n'atteignis pas mon objectif. Je sentis une poigne puissante se saisir de mes cheveux et me tirer en arrière. Je hurlais et mon corps heurta le sol. Pourtant mes cheveux étaient toujours dans sa main. Il releva mon visage pour qu'il soit à hauteur du sien.

- ça ne sert à rien d'essayer de t'enfuir, tout est fermé à clé, et de toute façon, je parviendrais toujours à te rattraper. Tu es à moi JungKook, que ça te plaise ou non.

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