III

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22h43 🌹
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Mes yeux s'ouvrent tranquillement, la lumière du plafond m'aveugle, je remarque que mon bras droit est connecté par un petit tube qui mène à une machine. J'ai à peine la force de le bouger.
J'ai aussi un bandage qui entoure ma tête qui a probablement dû saigner à cause de ma chute.


Je distingue par la suite Rayan, debout devant mon lit.




Lui - T'es sérieuse? Enceinte ? Pourquoi tu ne m'a rien dit?





Il ne cherche même pas à savoir si je vais bien.



Énervé, il passe sa main dans ses cheveux et commence à faire les cents pas dans la pièce.

Je l'observe, ne dit rien, je n'ai pas la force d'argumenter avec lui.



- T'a réellement voulu te suicider Lylia? Me demande t'il en s'installant sur la chaise à mes côtés. T'a réellement penser à faire ça?



Ses yeux verts me fixent d'un air plus triste, moins fâché. Ils sont humides et très fatigués.


- Tu a pris ces merdes pour te tuer? Pour tuer notre enfant? Un enfant que j'ai tant voulu avoir ? Me rajoute t'il d'une voix cassée, il se retient carrément de pleurer.




Je l'observe sans répondre, je l'ai rarement vu dans cet état.



- Répond, dit quelque chose, je t'en pris.
- Quel enfant souhaite voir sa mère se faire battre par son père? Dis-je très doucement en le fixant avec dégout.


Il baisse la tête en expirant, comme s'il était gêné par ce que je venais de lui dire.
Il dépose par la suite sa main sur la mienne et la caresse doucement. Je ne bouge pas, ma main est un bloc de glace face à la sienne.


- Pardonne-moi chérie, pardonne l'imbécile que je suis, je t'en pris. Recommençons tout à zéro.



Ses paroles ne me font aucun effet. C'est comme s'il s'adressait à une statue et à rien d'autre.


- Lylia, arrête de faire ta dure de tête et pardonne moi.
- Laisse moi aller voir maman, répondis-je bêtement sans le regarder.



Il retire sa main de la mienne et expire une nouvelle fois.


- D'accord, tu partira cette semaine à Montréal. Tu y restera une semaine maximum, compris?


J'halucine ? Je saute de joie au fond de moi, j'ai qu'une envie, c'est de crier.


- Je ne pourrais pas partir le même jour que toi mais je serai probablement présent un ou deux jours après ton arrivée. Contente?


J'ascquise en signe d'approbation sans trop lui montrer que je suis très heureuse.



Il s'approche alors de moi et dépose un baiser sur mon front. Ça me fait du bien, je suis beaucoup plus rassurée cette fois-ci.


- Et je pars quand? Demandais-je en me redressant doucement du lit.
- Demain soir, Rita préparera ta valise, me répond t'il en sortant son Iphone de sa poche.



À cet instant, je n'ai qu'une envie, c'est de sauter dans ses bras pour le remercier. Je suis excitée comme une gamine en ce moment même.


- Tu a assez de force pour quitter cette chambre ? Me demande t'il en composant le numéros de Rita.
- Bien sur, dis-je en me redressant cette fois-ci sur les pieds.
- Alors prépare toi, on rentre à la casa (maison).
- No problemo, señior.






Il quitte donc ma chambre et me laisse me préparer. Je retire ma vielle blouse d'hopital et malgré les deux cables enfoncés dans ma main, je traine avec moi la petite machine et enfile une robe noire à bretelles. Je me maquille légèrement pour cacher cette affreuse tête et en profite en même temps pour prendre le bouquet de roses qui se trouve sur ma table de chevet. Je suis impatiente que le médecin vienne me voir.

Au même moment, mes esprits reviennent en arrière.
Je me remémore mes moments passés à Montréal, Sanaa, la famille de Rayan, ma mère, mon père puis finalement... Anass.

Mon coeur se resserre en repensant à lui, à son joli visage, à ses yeux noisettes, à son petit sourir charmeur. Tous les souvenirs partagés avec lui se bousculent dans ma tête.
Je ne sais plus où il en est aujourd'hui, il a surement une nouvelle copine, il m'a surement oublié. Il m'en veut probablement d'avoir coupé contact avec lui.


J'ai toujours chercher à tourner la page avec cette histoire, cet amour interdit, mais je sais qu'au fond de moi, j'aurai préféré que se soit avec lui que je sois mariée et avec lui que cet enfant soit conçu.

Je brule au fond de moi, je me sent sale de vouloir le tuer, vouloir tuer ce petit être qui fait maintenant parti de moi. Je ne sais pas comment je vais m'en sortir, je ne sais pas si je vais m'en sortir.

Puis finalement, les dernières paroles d'Anass me reviennent à l'esprit, là où il me disait de jouer un faux jeu amoureux avec Rayan. De lui faire croire que je suis tombée follement amoureuse de lui, qu'il ai confiance en moi pour ensuite m'évader et retrouver Anass. J'avais trouvé cette idée beaucoup trop compliquée mais avec du recul, ce n'est finalement pas si bête que ça.






Je pense que c'est une bonne idée, que ce voyage à Montréal est ma seule chance, que si je rate cette occasion, tout est terminé pour moi.








À suivre 🌹


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Lylia - Tombée pour Lui TOME2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant