VI

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C'est elle, la Barbie, la copine de Yanis.


On se fixe sans se rien dire, choquées de nous revoir, choquées face à cette situation si bizzare.


Quelques millièmes de secondes plus tard, j'apperçois... Anass.





Il s'arrête un instant, derrière elle, figé tel une statue devant moi.


Mes yeux se rivent vers lui, mon coeur se brise en morceaux, j'ai l'impression de reçevoir un couteau qui m'enfonce la poitrine et me traverse le dos.



J'ai l'impression que la terre c'est arrêtée de tourner.

Je n'ai qu'une envie, c'est de m'enterrer vivante.




Il est là, torse nu, seul un petit short noir est porté sur son corps toujours aussi bien bâti et bronzé. Toujours aussi beau mais plus je le fixe, plus il se transforme en bête, en une sorte de bête au visage noir.


- Lylia ? Réussit t'il à baffouiller complètement choqué.




Je ne dis rien. Tout deux me fixe, sans bouger.



Une petite larme quitte mon oeil droit. Ma vue se brouille légèrement, mes jambes trembles.



Dans le lourd silence, je fais volte face et descend d'un pas rapide et enervé les escaliers au point ou j'evite de justesse de trébucher.





Anass - Lylia ! Crie Anass d'une voix très calme et stressée.



Je ne me retourne pas et poursuie ma route sur la rue deserte vers ma caisse qui est à quelques mètres.



Anass - Reviens! Me dit t'il en marchant vers moi. Sans courir, sans chercher à me rattraper.



Je sort de ma poche la clé et démarre la voiture à distance.
Je deviens sourde à cet instant, je n'ai qu'une envie, c'est bien celle de partir.





Anass - Arrête, me dit t'il une nouvelle fois.



Il se place face à ma porte d'entrée, bloquant le passage.


Je n'arrive pas à sortir ne serais-ce qu'un seul mot. Je me retiens d'exploser en pleurant.



Anass - Lylia, s'il te plait, reste.

Je remarque sur son visage une sorte de gêne et de malaisance si intense.

Moi - Dégage, bafouillage sans le regarder.
Anass - WAllah tu m'a manqué Lylia...
Moi - Dégage, répetais-je cette fois-ci en le fixant.
Anass - Laisse moi te pa...




Sans lui laisser le temps de terminer sa phrase, je lui donne une claque sur le visage. Tellement forte et sincère que malgré la brulure sur ma main, rien de plus satisfaisant n'étais ressenti au fond de moi.




- J'aurai dû rester loin de toi, qu'elle conne que je suis.



Il ne réagit pas, m'observe un instant et part.




Je rentre dans ma voiture en un rien de temps puis avant d'appuyer sur l'accelerateur, je jette un dernier coup d'oeil vers l'immeuble.

J'apperçois Anass monter les escaliers la tête baissée, Sonia dépose sa main sur son épaule pour le consoler mais il la recale très violament.





Va te faire foutre viel enculé.




Je me lance vers le trajet de l'autoroute, le beat de XXXTENTACION - Look at me - à fond.




Puis je pleure comme une gamine, je me vide, laisse sortir cette affreuse douleur que je redoutais tant.

Je pleure au point où ma vue est brouillée, une chance que la route est très large et totalement deserte.






- J'aurai pas dû venir bordel, j'aurai pas dû wAllah, me dis-je devant un arrêt stop où un foutu long train de cargaison est entrain de passer sur les rails de fer.







Au même moment, j'apperçois une voiture de course qui arrive à une vitesse folle puis qui s'arrête sec derrière moi entrainant avec elle un nuage de poussière et de sable.

C'est Anass, merde.






J'ai envie de disparaitre. Je veux ni lui parler, ni le regarder.




J'entend derrière qu'il claxonne à multiples reprises puis en regardant vers le rétroviseur, je l'apperçois quitter sa caisse puis marcher vers moi.




Je ne calcule pas. Garde les yeux rivés vers ce long train qui ne veux pas en finir. J'en profite même pour augmenter encore plus fortement le son de la chanson. Je sent que mes tympans vont exploser, la voiture tremble par les vibrassions du systeme de son.






Il arrive à côté de ma porte. Sans retourner la tête, je remarque qu'il essaye d'ouvrir la pote et cogne très violament sur la fenêtre. J'arrive à peine à entendre les sons.




Puis une idée me passe soudainement à la tête.






Je sort de mon sac à main mon billet d'avion que je lui montre de la main sans pour autant le regarder.
Tout simplement pour lui faire comprendre que je quitte sur le champ Montréal.





Il se fige un instant, en voyant le billet, il a directement compris mon message.

Puis en une fraction de seconde, il frappe avec une force inexplicable son poing la vitre qui explose en mille morceaux sur mon visage, sur moi.





Puis un gout de sang surgit dans ma bouche.


- T'a cru t'en tirer aussi facilement ? Me crie t'il en sueur, très enragée.





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À suivre 🌹

Lylia - Tombée pour Lui TOME2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant