Dragon rouge

Sadrion

Arrivée à Sadrion, j'atterris sur le milieu d'une montagne. L'Arselda.

Chaque dragon a un esprit protecteur qui nous protège jusqu'à nos 100 ans. Pour ma part, j'ai Little Shadow, celle qui surveillait le fameux Farsculum Devares. Disons que son temps avec lui a été plus court qu'avec moi...

Puis, son prochain contrat fut avec Utarium Weryork, mon géniteur. Il n'est pas surprenant que je l'ai pris comme une mauvaise blague quand je l'ai su. Disons que quand tu as pleins de cicatrices que tu as eu pendant les années que tu as vécu avec et que tu étais encore innocente, tu n'as pas vraiment le goût d'avoir une chose en commun avec celui qui t'a créée.

Finalement, il y a moi. Elle en a eu d'autres entre Farsculum et mon père, mais elle refuse de me les nommer, de peur que je puisse calculer son âge (franchement, ce n'était pas mon intention). Mais elle est assez protectrice envers moi.

Donc, si je suis là, sur ce milieu de montagne, c'est qu'elle veut me voir pour me donner un conseil que j'ai besoin. Peut-être plusieurs, même. C'est le seul lieu où on peut communiquer. Alors, je l'appelle en chantant:

-Little Shadow, my protector, you call me here. Come and give me the advise that you want to tell me. Little Shadow, the one who guide me, in the darkness or the light, come and help me. Little Shadow, ma protectrice, tu m'as appelée pour venir ici. Viens et donne-moi le conseil que tu veux me dire. Little Shadow, celle qui me guide, dans la noirceur ou la lumière, viens et aide-moi.

Ma protectrice apparaît. Sa lumière semble moins lumineuse qu'avant et sa voix semble faible, comme si elle murmurait chaque mot. 

-Bonjour Safiya.

-Little Shadow, vous m'avez appelée.

-En effet, petite dragonne. Mais pour cette fois, j'ai bien peur que ça soit moi à poser une requête...

-Que voulez-vous dire?

-Safiya, je suis vieille, si vieille. Et il y a tant de chose que j'aimerais te dire avant de mourir...

-Mourir, je dis en crachant un feu de surprise? Je croyais pourtant que les esprits protecteurs étaient immortels!

-J'ai bien peur que non. Les dragons, vous avez la manie de croire que vous n'êtes pas les seuls à être immortels. Nous, les esprits protecteurs, nous ne vivons que 10 001 ans, et j'ai bien peur qu'il ne me reste qu'une année à vivre...

-Vous avez 10 000 ans??? Ça veut dire que Farsculum n'est pas votre premier.

-En effet, il ne l'est pas et je n'ai pas envie de parler des autres. Alors, acceptes-tu ma requête?

-Oui, je l'accepte. Je serai capable de me protéger moi-même.

À travers son corps de flammes, je voir un sourire plein de sagesse.

-Bien, mais avant, je veux te donner quelques conseils.

-Je vous écoute.

-Je ne peux décider à ta place de quel côté iras-tu dans cette nouvelle guerre. Par contre, je peux t'en donner un sur tes par... euh géniteurs. Je sais que Jesseara t'a fait promettre d'y aller à ton arrivée ici, mais je t'en supplie, n'y vas pas. Rappelle-toi que cette erreur avait coûté à Farsculum.

-Mais, pour les dragons, les promesses sont obligatoires...

-Ceux qui ne fêtent pas l'Avestie n'y sont pas obligés. Sous cette semaine de fêtes, les dragons doivent jurer qu'ils tiendront leurs promesses pendant toute leur vie. Donc, les rouges, les marrons, les noirs et les verts peuvent facilement ne pas respecter ce qu'ils disent.

-Donc, je ne retourne pas chez mes géniteurs...

-Ce ne sont pas eux qui t'ont élevée: c'est Baderver Radfled. C'est donc un peu lui, ton père. Je te demande juste de ne pas écouter Jesseara, ou si elle insiste encore plus, sois prudente et ne touche pas tes géniteurs.

-Je comprends. Merci, Little Shadow, pour ce dernier conseil. Je te libère et repose-toi bien.

Elle hoche la tête et disparaît. Maintenant, je suis seule. Si on apprend ma position, je n'aurai plus de protection.

Ça me dérange? Non. Je suis réellement capable de suivre ma destinée sans aide. Il faut juste que je me décide.

Un oiseau de Sulvatro arrive à ma hauteur. Il me signe de le suivre immédiatement, et j'obéis à contre-coeur. Franchement, le roi n'aurait-il pas pu m'envoyez un boeuf volant pour que je puisse le manger et après aller au château. C'est bon, les boeufs cuits au feu rouge.

C'est meilleur que la bouffe humaine. Beurk, comment ai-je pu manger ce qu'Emma me faisait manger pendant 10 ans?