Arrivée au palais, toujours sous forme dragonne, je me pose rudement. Bon, je sais que le roi ne sera pas très content que j'ai fait trembler le sol, mais je devais absolument dire que je suis là autrement que de le crier.
Les gardes arrivent et me voient. Je fais une salutation de la tête. Le roi sait que je ne considère personne comme autorité (sauf Varshice, mais il ne le sait pas), donc il sait que je ne me contenterai pas d'une salutation verbale ou de me transformer en humaine. Les gardes me saluent et ils me demandent de les suivre pour ensuite rajouter:
-Mais le roi ne sera pas content s'il vous voit sous cette forme. Vous pouvez briser la bâtisse. Monsieur Radfled a consenti à le faire...
-C'est parce que Professeur Radfled fait la grandeur du château, tandis que, moi, je passe facilement entre vos portes gigantesques. La dernière fois, il restait 2 mètres avant que ma tête cogne. Maintenant, il ne doit rester qu'un seul en restant droite.
Ils hochent la tête de peur. Nous entrons dans la fameuse salle de trône. Le roi est installé sur son trône tandis que sa fille est assise à côté dans une grande robe féerique. Radfled est debout, appuyé doucement sur une colonne. Je dis bien "doucement" car sinon, il l'aurait détruite. Le roi prend la parole:
-Il serait préférable que...
-J'ai déjà dit mon mot sur le sujet, Sulvatro. Je n'ai pas d'ordre à recevoir.
Radfled me regarde sévèrement. Je réplique en mettant mon pouvoir de manipulatrice en exécution:
-Je reste dans cette forme. De plus, après avoir traversé un portail, les dragons rouges ne peuvent se transformer en humain qu'après 48 heures.
Ce n'est pas tout à fait vrai et Radfled le sait. C'est vrai pour moi, mais pas les autres. Je suis l'une des plus jeunes rouges, donc mon temps de relaxation doit être plus long après une traversée entre les mondes. Par contre, ce n'est pas 48 heures, mais bien 24.
Mais mon ancien professeur ne dit rien: me réprimander ne sert absolument à rien. De toute manière, je vais faire à ma tête. J'obéis seulement si ma vie en dépend ou si l'envie me tente.
-Bien, finit par dire le roi. Inutile d'essayer de convaincre un dragon, encore moins une dragonne rouge. (Il jette un regard à Swan) Tu as compris la leçon?
Elle hoche la tête. Par contre, toi, tu peux me convaincre bien des choses, comme manger des frites salées. Le roi m'adresse ses prochains mots:
-J'ai cru comprendre que tu as accepté le marché?
-Oui. Et pas besoin de funérailles: il est déjà brûlé.
-De quoi parlez-vous, demande la princesse de Sulvatro?
Radfled prend la parole en grognant:
-Pour avoir les services d'un dragon rouge, il faut donner une chance de tuer quelqu'un. Donc, ton père lui a offert de tuer son pire ennemi. Mais, comme toujours, elle a trouver une façon de tuer plus que lui.
Je fais un sourire plus grand que nature. Il me regarde d'un air sévère, et pour la première fois, il me chicane:
-On avait dit juste lui, pas les 39 autres.
-Moi, j'avais calculé 32 autres, mais c'est bien de savoir que je suis rendue à 340.
Swan questionne:
-Euh... 340 morts? En combien d'années?
-Ce n'est pas le plus important en ce moment, intervient le roi. Baderver, tu réprimanderas ton élève plus tard. Les autres devraient arriver.
-Ils sont de quelle espèce, les autres, demande Radfled?
Je reçois des lances sur les fesses. Ce n'est qu'un léger picotement, mais je reconnais facilement les pointes des lances. Je grogne, me retenant fortement de cracher du feu.
-Ce sont définitivement des centaures.
Les centaures sont reconnus pour collectionner les écailles de dragons. Ils ne tuent pas notre espèce, mais ils nous arrachent une partie de nous. Heureusement pour moi, mes écailles ne peuvent s'arracher, alors je me tourne vers les quatre nouveaux arrivés:
-Vous ne réussirez jamais à m'enlever la moindre écaille.
Et je grogne. Ils frissonnent de peur.
-J'espère que ça ne sera pas toujours comme ça, commente le roi.
-S'ils ne m'attaquent pas quand je vole, ça ira.
Radfled me jette un regard: il n'est vraiment pas d'accord avec mon attitude.
-Bien, finit par dire le roi. Swan, je te présente tes protecteurs sur Terre.
Les centaures vont la révérence.
*Ils vont se présenter dans l'ordre de l'image.*
Le premier s'avance et prend la main de la princesse.
-Je suis Finiack Berdo, ma jolie.
Il a l'accent centaure, qui ressemble beaucoup à celui des espagnols. Il donne un baiser sur sa main. Swan rougit et moi, je retiens mes émotions. Je suis dans la Friendzone. Le deuxième le pousse et lui jette un regard noir. Il ne fait qu'une simple révérence en se présentant:
-Aldervo Pad.
Le troisième fit de même, mais avec un autre nom:
-Vatorn Ioca.
Minute! Ça me dit quelque chose, ce nom. Ioca ne serait pas le serviteur de Varshice? Non, ils ne se ressemblent pas tant que ça.
Finalement, la dernière (parce que c'est une) s'avance vers la princesse et lui sert la main:
-Yurisse Trita.
Swan hoche la tête et me fixe:
-Il ne me semble pas avoir entendu ton nom.
-Tu peux m'appeler Rouge.
Là, je sens les yeux de Radfled me lancer de la foudre. Le roi nous ignore et dicte:
-Vous commencerez votre quête demain. Les centaures, vos chambres sont prêtes. Dragon, tu dors dehors: il n'y a pas de place pour toi ici. Sois ici vers la fin d'après-midi, demain.
Je hoche la tête. Il continue son discours:
-Monsieur Radfled, vous pouvez quitter avec votre ancienne élève. Il fut un réel plaisir de vous revoir.
-Et moi de même, répond mon ancien professeur, votre Majesté.
On sort du palais. Radfled se téléporte sur une montagne et se met sous sa vraie forme.Il me signe de le suivre. Je grogne et je le suis. Il nous emmène sur une autre montagne. Il se pose doucement sur le sol tandis que je fais en mon habitude: rudement, c'est bien.
Ça sent mal, très mal...
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Dragon rouge
FantasyComment annoncer à cette fille super craquante qu'elle a un plus grand destin qu'elle le croit? Comment lui expliquer que je dois la protéger contre un monde presque incensé? Comment lui dire que moi-même, je n'ai pas choisi mon camp? Comment lui an...