Une semaine et demie

Chapitre 8

- Tu savais qu'il serait là n'est ce pas ? demanda Marinette qui regardait plus l'inconnue qui posait avec Adrien que lui-même.

- Oui, répondit Alya avec un petit sourire triste. Mais si j'avais su que cette fille serait là, je ne t'aurais pas emmenée ici, désolé Mari.

Les deux jeunes filles entendirent alors un cri venant du parc. Ce n'était pas un cri de peur, ou de panique. C'était de la frustration, presque de la colère. Les deux jeunes filles, curieuses, s'avancèrent en direction du groupe de photographes et découvrirent la personne qui les avaient intriguée par ce cri soudain.

Il s'agissait du père d'Adrien, Gabriel Agreste.

- Pourquoi ai je toujours affaire à des incapables? s'écria le célèbre styliste. Est-ce trop demandé d'avoir des assistants avec un minimum de goût, et des mannequins qui conviennent aux tenues ?

Adrien était extrêmement gêné. Il savait que son père ne parlait pas de lui puisqu'il avait choisi lui-même Adrien pour porter sa tenue. Mais c'était sa collègue qui était en cause. La pauvre jeune fille n'y était pour rien : les assistants de Gabriel l'ont appelé et lui ont donné des vêtements, elle n'a fait que garder son collier pour apporter un peu de fantaisie à la tenue. Elle avait juste obéie, mais c'est sur elle que tombait toute la faute. Évidemment, aucun assistant de Gabriel ne s'interposait pour aider la jeune fille, leurs postes étaient bien trop importants pour risquer de tout perdre.

La jeune fille fut finalement renvoyée par Gabriel. Elle partit se changer dans le petit studio transportable, aménagé pour les mannequins. Marinette et Alya s'avancèrent pour aller voir Adrien après que son père est décrété qu'ils devaient tous prendre vingt minutes de pause pour se remettre les idées en place. Une fois s'être salués mutuellement, les trois amis discutèrent de l'incident. Adrien dit qu'il irait s'excuser au nom de son père auprès de la jeune fille, dans l'espoir qu'elle se sente soutenue. Il apprit aux deux meilleures amies que la jeune fille s'appelait Juliette et qu'elle avait déjà posé avec lui quand ils étaient plus jeunes. Ils n'avaient pas toujours eu de très bons rapports, puisque cette dernière était assez rancunière, mais elle ne méritait pas de se faire ainsi accuser à tort.

- Je ne comprends pas, dit Marinette, ce n'est quand même pas de sa faute si les assistants choisissent n'importe quel mannequin pour n'importe quelle tenue !

Adrien et Alya se regardèrent rapidement avant de se retourner vers Marinette pour lui demander ce qu'elle voulait dire ;

- Cette fille est très jolie et je suis sûre qu'elle fait un très bon boulot, commença Marinette, mais franchement elle a le teint beaucoup trop pâle pour porter du blanc et le mettre en valeur.

L'apprentie styliste alla chercher discrètement un haut blanc qui dépassait d'un carton pour le positionner contre elle, comme si elle le portait. Elle dit à ses amis que la couleur et la matière ne rendaient rien sur une peau blanche comme la sienne ou celle de Juliette. Elle positionna ensuite le t-shirt sur Alya.

- Regardez, ça va super bien sur Alya car la couleur de sa peau et celle de ses cheveux font ressortir l'éclat du blanc !

- Enfin une personne avec un sens de la mode. dit une voix dans le dos de Marinette qui la fit sursauter.

La jeune fille se retourna et fit face à son idole, qui la reconnut instantanément. Après le concours de chapeau de l'école, Alya, Adrien et Nino s'étaient arrangés pour prendre des photos de certaines oeuvres de Marinette pour les montrer au père du mannequin, et ainsi lui obtenir un stage en entreprise qu'il était nécessaire d'avoir pour rentrer dans la grande école de mode dont Marinette rêvait. Le styliste avait d'abord refusé de voir ses travaux, pensant que la jeune fille se servait de son fils pour rentrer dans l'entreprise Agreste. Mais Adrien lui expliqua tout et Gabriel accepta de se pencher sur son travail quand il aurait un peu de temps et assura à son fils qu'il ne dirait rien sur le plan des trois adolescents.