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Nous étions tous les quatre dans le salon, c'est à dire Anna, Evan, Jake et moi. Personne n'osait parler, Jake était plongé dans ses pensées, comme s'il avait la solution sur le bout de la langue. Soudain, il ouvrit grand les yeux et se redressa.
- Mais pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt?!
- De quoi? M'empressais-je.
- Il est clair que Franck est très discret, mais il y a une chose dont il ne peux pas se passer: la drogue. Je connais son dealer, et je sais où le trouver. Expliqua Jake.
Il se leva, suivi de près par Evan.
- Bien évidemment, il est clair qu'on ne vous emmène pas. Balança Jake.
- De toute façon, je n'avais pas envie de venir. Répondis-je en attrapant ma veste. Je regardais l'heure: 18h30.
- Anna, on devrait rentrer, c'est bientôt l'heure du couvre-feu.
- Oui, tu as raison, ne traînons pas.
- Je vous raccompagne. Proposa Evan.
Anna acquiesca et nous montâmes tous les quatre dans la voiture. Une fois arrivés à la maison, les garçons repartaient pendant que nous reprenions notre vie comme si de rien n'était.
[Point de vu d'Evan]
J'ai préféré venir avec mon frère, car le connaissant, il va encore se foutre dans la merde. C'est un gars hyper impulsif. Ça faisait 3 ans que je ne l'avais pas vu, alors je decidais d'engager la conversation.
- Tu l'aime bien Émilia, pas vrai?
- Elle est gentille.
- Et?
Il se tourna vers moi, un rictus aux lèvres.
- Commence pas Evan.
- Comme tu voudras.
Il marqua une pose.
- Evan, je sais que je devrais pas, mais il faut qu'on parle de l'incident, il y a 3 ans.
Je blêmis.
- Il n'y a rien à dire.
- Evan...
- Arrête. Ça fait 3 ans que j'essai d'oublier.
- Maman s'est beaucoup inquiété...
- Elle ne m'a jamais remercié. Comme si j'avais fais une erreur.
Il y eu un grand silence.
- On est arrivé.
Je sortais de la voiture, et observais le paysage: une petite ruelle sombre, où tous les drogués venaient se cacher pour s'enfiler leur dose, basic.
- Il aurai pu se donner plus de mal. Lançais-je.
- Les dealers sont un peu paumés en général.
On s'avançait lentement, quand j'aperçus un homme assez maigre et de taille moyenne, adossé contre un mur.
- C'est lui? Demandais-je.
- Ouais.
On se plaça devant lui et quand il vit Jake, j'ai bien cru qu'il allait s'évanouir.
- Alors Ralph, tu passe une bonne journée?
- Jake, j'ai rien fais, c'est juré!
- Ça, laisse moi en juger par moi même. Bon, parlons un peu affaires.
- Ça m'étonnerais que tu veuilles parler de drogue... Souffla Ralph.
- Comme tu me connais bien. Répondis ironiquement mon frère. Je vais pas y aller par quatre chemins, où est Franck?
- J'en... j'en sais rien.
- Commence pas à me mentir, gamin. Soi tu répond, soi je te tue.
J'aurai dû intervenir, mais je souhaitais autant que lui retrouver Franck. Ralph hésita un instant, mais il préférait sauver sa vie que celle de Franck.
- L'église du centre ville. Il se cache dans le clocher.
- Bah tu vois quand tu veux.
Jake se retourna prêt à partir, mais Ralph l'interpella.
- Promets moi qu'il me tuera pas.
- Il sera mort avant d'en avoir eu l'occasion.
Puis il partit. Je le suivais silencieusement, et nous nous rendions à l'église, dans les escaliers  menant au clocher.
Nous arrivions finalement devant une grande porte en bois. Je tournais lentement la poignée: elle était verrouillée.
- Pourquoi est-on toujours obligés d'employer la manière forte? Me plaignais-je.
Je fracassais la porte avec mon pied et entrais en trombe dans la pièce. Je trouvais alors Franck, la jambe en sang, adossé contre le mur. Je voyais qu'il souffrais, tant mieux.
Je fus rejoint par Jake, qui se dirigea directement vers lui. Il l'attrapa par le col et lui asséna un énorme coup de poing au visage. Et je savais que ce n'était que le commencement.

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