S 2 Chapitre 12 . " La solitude est le pire ennemi de l'homme. "

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Point de vue Ken

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Point de vue Ken. 

J'ouvrais les yeux, pas sûr de vouloir me réveiller. Je passais, par réflexe, une main à coté de moi sur le drap pour n'y sentir qu'absence et froideur. Comme si la personne qui avait rendu ce lit si accueillant et chaleureux avait disparue à jamais. Je me redressais, la tête entre les mains. Je sentais la douleur du manque alourdir chacune des pulsations de mon cœur. Comme si le sang n'affluait mal. Je me rallongeais, les pleurs me guettant comme chaque matins, la dureté du sourire bien trop éprouvante pour que l'esquisse puisse marquer mon visage. J'entendais la radio qui grésillait, chantant un air de Vanessa Paradis. 

"Vous avez saisi c'est fusionnel

L'un a ses idées et l'autre ses ailes

Alors les séparer devient criminel

A se faire incendier sur la grande échelle"

Le supplice des paroles m'obligea à fermer les paupières, c'était trop ...Dur. Ne pas savoir où est-elle, si elle vit ou non, si elle va bien. Si elle pense à moi? Les questions qui s'éparpillaient peu à peu dans mon esprit me laissèrent pantois. Je pris mon courage à deux mains et me levai, le dos voûté et l'envie de ne plus être là toujours présente dans mon crâne. Judith était assise à la table de la salle à manger, ses mains douce et fripées tenant fermement une tasse de café. Sa mine fatiguée témoignait de l'angoisse qui la saisissait chaque nuits. Quand elle me vit, elle tenta tant bien que mal de sourire mais le mensonge était trop complexe. Elle soupira et baissa les yeux dans le breuvage obscure. Ludovic n'était pas là, il restait souvent dans le jardin dernièrement, marmonnant des paroles incompréhensibles à ses plantes en grommelant. C'était sa façon à lui de dire qu'il était triste. Quand je m'assis au côté de la vieille dame, elle couvrit ma main de la sienne et serra mes doigts pour me faire parvenir un peu de courage. Je déposais sur sa joue à la peau flétrie et lui murmurais un vague bonjour. Sneazzy apparût, les mains dans les poches de son survêtement qui lui servait de pyjama. Il me tchecka et embrassa le front de Judith en s'asseyant, les lèvres continuellement crispées en une grimace de surprise. Comme s'il ne réalisait pas encore le drame qui s'était produit. 

-Tu as rendez-vous avec Mme Kenondaé, ce matin? demanda Amine sans me lâcher des yeux.

J'acquiesçais et me levais afin de me préparer. Je n'avais vraiment pas envie de manger, qui me disait qu'Ambre avait à manger là où elle était? Peut-être n'était-elle même pas en état de manger... Rien qu'à cette pensée, mon corps fût secouer par une multitudes de frissons. Je passais vite fait sous l'eau, essayant un maximum de ne pas m'attarder sous l'eau. Les litres chauds qui se déversaient sur moi me firent cependant ressentir un certain sentiment d'oubli agréable. Une fois cette "pause" finie, j'enfilai un tee-shirt, un short et des vans. Je vissais une casquette militaire sur mon crâne et partis d'un pas décidé vers ma voiture. Derrière le volant, je ne pus m'empêcher d'allumer la radio où une chanson ( A écouter à partir de là : Cascadeur Ghost Surfer. ) fit remonter en moi une vague de souvenirs. La route donnait sur des champs et je m'étais rappelé une après-midi, un peu après que nous nous soyons avoués nos sentiments. Elle portait une chemise de bûcheron déboutonnée par dessus un maillot de bain bandeau blanc. Dépourvue de pantalon, de chaussures, elle se baladait à travers les hautes herbes en balançant ses hanches. Je n'avais pas pu lâcher sa démarche des yeux, tellement absorbé par ce spectacle que j'avais trébuché et l'avais entraîné dans ma chute. Les quatre fers en l'air, nous riions aux éclats, mon bras fermement enroulé autour de ses épaules. J'étais heureux, j'étais au complet dans ma tête et dans ma vie. L'amour est partout, imprévisible, inexplicable, insurmontable. Il frappe quand il veut et souvent, ça fait pas mal de dégâts... Les pensées qui m'assaillaient étaient dévastatrices, prêtes à m'engloutir sous terre pour m'enterrer vivant, comme dans un film de mauvais goût. J'avais les mains moites sur la matière plastique du volant, mes tempes trempées par les sentiments. J'aurai voulu qu'elle soit là, que la peur me quitte. C'est dont le coeur lourds de doutes que je m'arrêtai devant le commissariat, les jambes telles un soldat de plomb. 

RISIBLE AMOUR - NEKFEU ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant