Chapitre 1

464 24 4
                                    

-Papa...maman, je sanglote de joie après six ans de séparation. Je...enfin si vous saviez depuis le temps que je rêves de vous revoir.

-Oh ma chérie, sanglote ma mère en me prenant fermement dans ses bras, très vite rejoint par mon père. Ma petite Margot !

Tout autour de nous, les scènes de retrouvailles étaient différentes, certains parents regardaient à peine leur chère fille alors que d'autres, à l'opposée pleuraient de soulagement. On leurs avait enfin rendu leur fille même si tout ceci n'était pas définitif.

Imaginez-vous pendant six années passées au même endroit dans lequel nous sommes toutes rassemblées. Et où aucun contact visuelle et physique avec nos familles n'était autorisé.

-Rentrons à la maison, me nous dit mon père, la voix tremblante d'émotions en nous entraînant ma mère­ et moi toujours dans ses bras.

Ma maison...celle que j'ai abandonné à mes dix ans les larmes aux yeux et une valise dans les mains, forcée de faire ce qu'on nous ordonnait­­­­­­ mais ne comprenant pas pourquoi.

Elle n'avait pas changé, toujours au centre-ville de Bismarck même si on aurait pu en douter à cause de la forêt. Ses murs extérieurs taupes et ses volets blancs me faisaient me sentir chez moi, à ma place mais tout ça sans une partie de moi-même.

Ma chambre était exactement comme je l'avais quitté à une chose près mon lit simple était devenu double. Mes murs roses semblaient avoir un peu vieilli, faisant paraître la couleur plus neutre.

Ma fenêtre donnait sur la forêt dans laquelle je pouvais y passer des heure et y jouer avec Camille. Après avoir accompli notre première métamorphose à l'âge de cinq comme tout loup-garou. Nous avions décidé que cette forêt nous appartenait. Et pour le montrer à tout le monde, sur le tronc coupé d'un arbre, nous avions gravé nos prénoms. Ce même tronc avait aussi été témoin d'une promesse. "Jamais je ne te laisserais partir", m'avait-il dit. Notre innocence d'enfant, même un des fils n'aurait jamais pu rien faire.

Je sentais le regard de ma mère sur moi. Ne pas vouloir lâcher son enfant du regard après quelques années de séparation était une réaction normale et compréhensible. Ma mère était une louve, notre instinct nous dictait naturellement d'être possessif.

-Ma puce, commence t'elle d'une petite voix me sortant de mes pensées, je sais que tu ne veux pas entendre quoique ce soit sur cet endroit, tu nous l'a calmement exprimé par téléphone mais...ta louve n'est toujours pas venue nous saluer, on s'inquiète pour toi, m'explique t'elle.

Papa avait sans doute préféré que ce soit maman qui me pose la question pour qu'on puisse parler entre fille.

-Maman elle est seulement trop émotive pour que je puisse la laisser monter, c'est seulement ça, ne t'inquiète pas.

Le sourire que je lui lance, n'était qu'hypocrite mais comment leurs expliquer que je ne me trouvais toute seule, mon double s'étant volatilisé à cause de cet endroit, ce centre d'éducation où on en sortait pour la plupart, avec une partie de nous en moins. Enfin, habituellement, la louve écrase l'humain pour faciliter le contrôle que nous impose les loups dominants. Quoi de mieux que d'annoncer cela pour se sentir encore plus à l'écart que je ne l'étais déjà. Je pouvais pas leurs en vouloir pour ça, après tout ils ont continué à vivre. Ils n'avaient pas le choix. Mais j'en veux au Marrock, à ce loup qui en étant l'alpha des alpha s'autorise à séparer des familles.

Les Fils Du MarrockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant