Chapitre 12

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Je n'étais pas rester longtemps inerte sur le sol à réfléchir. J'avais plutôt fui dans ma nouvelle chambre. Quelques heures plus tard, je m'y trouve toujours. Moon avait toqué, il y a environs une heure je pense mais je n'avais pas répondu. La phrase et le comportement du Marrock tourne encore inlassablement dans ma tête. Il semblait me connaitre du moins c'est ce que j'ai cru comprendre. Puis de quoi se mêle t-il en jugeant mon ancienne amitié avec Camille. Son fils depuis ses 8 ans venait jusqu'à Lincoln tout seul pour jouer dans la forêt. C'est cela qui aurait dû le préoccuper. 

Un soufflement sort de ma bouche. J'ai l'impression d'être mêlé involontairement à quelque chose sur laquelle je n'ai aucun pouvoirs dessus. C'est assez frustrant. Cependant, je ne peux pas rester cacher ici jusqu'à l'apparitions même si rester cacher après cette dernière est tentant. Puis me semble être une alternative à garder sous le coude. 

Une personne semble du même avis que le mien lorsqu'on tambourine à me porte. Toute l'énergie mis à faire cela, me dit que ce n'est pas Moon. Cela me fait souffler encore plus fort.

- Et si tu arrêtais de souffler et que tu descendais, au lieu de rester toute seule. Ses cognements contre ma porte continue. Je ne sais pas ce qui s'est passé entre toi et....mon père mais tu devrais y faire abstraction comme je le fais depuis vingt ans.

Il marque une pause.

- C'est un crétin, mais c'est notre chef à tous. Mais il reste un crétin. 

Un rictus se forme sur mon visage. 

Tu es plutôt doué pour remonter le moral, pensé-je.

- Et croit moi j'ai encore d'autres talents. 

Il rigole. 

- Tu as entendu ? 

Mon embarras s'entend dans ma voix.

- Ça aurait été difficile de faire autrement sachant que tu as parlé assez fort.

La honte voilà ce que je ressens à cette instant. Je crois bien que ce n'est pas ma journée. Passée de l'humiliation à la honte, je ne vois pas ce qui pourrait m'arriver de pire. Heureusement ce n'est que Gabriel. Je veux dire cela aurait pu être pire, n'est-ce pas ?

Engourdie par mon manque de mouvements depuis quelques heures, je marches difficilement vers la porte. 

- Margot, je rigole, sort...

Je ne le laisse pas finir sa phrase et j'ouvre la porte avec force et rapidité. Cependant, je n'avais pas prévu qu'il serait accoudé à cette dernière prêt à donner un dernier coups à ma porte. Lui aussi semble également surpris par mon initiative. Son corps petit à petit bascule vers moi. J'ai l'impression de voir cette scène au ralentit  pourtant je n'arrive à bouger d'un millimètre. Je n'arrive tout simplement pas à l'esquiver. Et cela ne manque pas. Je sens son corps atterrir sur le mien me faisant à mon tour basculer sur le sol.

BOUM...

Mes fesses claquent sur le sol alors que Gabriel se trouve allongé de tout son long sur moi. A aucun moment il n'a cherché à se retenir avant de m'écraser. Il s'est simplement laissé faire de son poids. Nos deux corps s'emboite à tel point qu'à chaque mouvement de mon corps pour me dégager, nos sexes l'un contre l'autre. Finalement ma journée pouvait être encore pire.

Une telle gêne aurait sans doute dû m'achever. Pourtant la seule chose qui envahit mes pensés n'est autre, une nouvelle fois, un rire bête et insouciant. Ce dernier fait vibrer mon corps et donc par conséquent le sien également.

Un gémissement sort alors de ses lèvres. 

- Petite louve, tu devrais arrêter de bouger comme cela si tu ne veux pas te faire dévorer.

Son regard noisette se fonce. Il ne me lâche plus du regard.

- Tu  t'es enfin décidée à sortir de ta chambre Margot, sourit Moon en apparaissant dans ma chambre à son tour. 

Un soufflement sort de la bouche de Gabriel qui lâche sa tête sur ma poitrine. Une petite douleur apparait mais je ne me pleins pas. La tension est descendue.

Moon a comme premier reflex de mettre ses mains contre ses yeux. Ce geste tout simplement enfantin rend son charme davantage présent. J'imagine sans grandes peines, ses joues également rendues rouges par la gêne de nous avoir surpris dans ce moment qu'elle pense sans doute intime.

- Je voulais pas vous déranger.

Une sourire aux lèvres, je prends l'épaule droite de Gabriel et le pousse sur le côté. Mon corps ayant repris tout maitrise de lui même après cet arrêt brutal de proximité avec le grand-frère de Camille. 

Cependant le bruit, qui suit les secondes après mon actions m'indique qu'une nouvelle fois ce dernier a été surpris par mon geste et ne semble pas s'être retenu. 

- Justement je voulais passer te voir pour qu'on aille visiter !

Je prends la main gauche de Moon afin qu'elle me suive. Toutes les deux, une sourire aux lèvres nous laissons Gabriel toujours allongé sur le sol de ma chambre.


Les Fils Du MarrockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant