Chapitre 3 : Le petit elfe

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- Ils ont fait quoi ? S'exclama Hayden, outré par cette nouvelle.

Chloé trépigna encore plus, et la colère refoula dans son corps musclé, empourprant son visage plus qu'il ne l'était déjà.

- Les connards du Conseils ont déclaré la guerre à Kassandra et à ses sbires !

Raven compta le nombre de fois où la guerrière avait juré, comme les humains qui plus est.

- Ton language Chloé, corrigea malgré tout l'elfe.

"Oh non, j'adore cette fille quand elle jure de cette façon !" Gémit Rowenn avec une voix de petite fille.

"Arrêtes." Ordonna Raven, couroucée, et Rowenn se tut.

Hayden se massa les tempes tandis que Chloé croisait les bras sur sa poitrine et tapait inlassablement du pied, faisant claquer le talon de sa bottine.

- Je vais aller les voir, décida Raven, ils vont faire marche arrière si je leur demande.

- Non, protesta Chloé, personne ne peut faire pas arrière sur un édit de guerre, pas même une Reine. C'est le Conseil qui se charge de cela, et non les Elues.

- Je ne comprend pourquoi ils ont décrété un édit si idiot, pensa tout haut Hayden.

La guerrière haussa les épaules avant de faire mine de s'en aller.

- Où vas-tu ? Demanda Raven qui s'apprêtait à la rejoindre, mais Chloé la stoppa dans son élan.

- Je rentre à l'hôtel, me préparer à la guerre, puisque je suis obligée d'y aller; en temps que Chasseuse, un de mes rôles est aussi d'assurer la protection d'Avalon.

- Mais n'est-ce pas déjà chose faite en tuant les Nymphes et elfes Noirs ?

Chloé s'exclaffa et partit, pour de bon cette fois.

Raven, qui détestait que l'on se moque d'elle, se tourna brusquement vers Hayden, l'elfe réfléchissant toujours.

- Alors ? Qu'allons-nous faire à présent ? Demanda-t-elle, insurgée d'un tel comportement en sa présence.

- Je n'en sais rien, vraiment. La seule chose que je peux affirmer, c'est que tu ne vas pas laisser passer ça, je me trompe ?

Au moment où il se retourna pour appuyer sa question, Hayden savait dors et déjà sa réponse, son air déterminé répondant à sa place.

- Les quoi ?

- Tu ne m'écoutes pas ou quoi ? Les Armes du Destin, articula Hayden.

Raven se rassit sur le lit qu'Halyxe lui "prétait", les deux êtres Nymphatiques étant rentrés dans leur nouvelle et éphèmère base.

La Nymphe enfila avec difficulté des bottes qu'Haluxe lui avait -également- prétées, et elle s'aperçut alors qu'Halyxe faisait quelques pointures de moins qu'elle; en même temps, Halyxe était plus petite qu'elle, arrivant à l'épaule de Raven.

- Et à quoi vont me servir ces armes ? En plus, je ne suis pas censée en avoir en ma possession.

- Elles sont très spécifiques; on dit que c'est Edelwishes, la quatrième Elue qui les a faites construire. Elles sont donc très puissantes, mais aussi très vieilles et abîmées. Et dis-toi bien que si le Conseil a fait voter un édit de guerre, le Peuple attend de toi que tu l'aides à traverser cette épreuve. En gros; si le Conseil a le droit de faire naître une guerre, tu as le droit d'avoir des armes.

La Nymphe opina du chef, trouvant qu'Hayden résumait plutôt bien la situation actuelle; vraiment, elle trouvait ces Conseillers plus qu'idiots ! Comment pouvaient-il voter la mise en place d'une guerre aussi facilement ?

- Mais les Conseillers vont vite comprendre que Kassandra va s'amuser à détruire nos combattants; pour elle, c'est un passe-temps, un jeu, répliqua Hayden avec colère.

Raven frémit; pour Kassandra, tuer est un passe-temps ?

Cet aspect de la Nymphe Noire -qu'elle connaissait pourtant déjà- la dégoûta encore plus de sa pire ennemie.

 - Et les Armes du Destin vont m'aider à changer ça ?

- Exactement, approuva Hayden avec un sourire en coin. Mais encore faudrait-il les trouver.

- Tu as des pistes ?

Cet argument contrariait plus la Nymphe qu'il ne l'inquiétait.

- Evidemment. Ce serait Amarah, un des généraux de l'armée de Kassandra qui garderait la plus importante des trois armes; l'Arc.

- Il y a un arc ? S'exclama Raven en se relevant. 

L'elfe rit légèrement, se doutant à l'avance de sa réaction.

- Un gros avantage, n'est-ce pas ?

- Oh que oui ! S'écria la Nymphe avec enthousiasme.

Depuis quelques minutes, Hayden était partit trouver Chloé pour qu'elle les accompagne, et même si elle se devait de servir l'armée, la demande de sa Reine comptait dix fois plus.

- Tu vas bien ? Lui demanda la voix fluette d'Halyxe depuis la cuisine.

- Oui, merci Halyxe. Dis, je peux te poser une question en toute franchise ?

Sous la surprise, la servante se retourna vers la Reine et posa sur elle un regard hésitant. Tellement hésitant que Raven crût qu'elle allait refuser.

- Bien sûr, je sais que tu ne vas pas crier la réponse sur tout les toits.

La Nymphe soupira de soulagement, et malgré la gêne qu'occasionait sa question, elle se lança.

- Dis-moi si je me trompe, mais as-tu connu un événement triste dans ta vie ? 

Elle vit la servante sursauter violemment, mais elle continua :

- Et si j'en crois les photos que j'ai aperçues dans ta chambre, la mort de ton... Petit frère ?

Halyxe tira une des chaises qui encerclait la table dans la cuisine, faisant racler les pieds de bois sur le sol de lino en damier noir et blanc. Elle s'affala dessus, les yeux équarquillés et perdus dans le vague.

- Comment... As-tu sûs ? J'ai pourtant caché ces photos, geignit-elle.

Raven se sentit encore plus mal, mais elle ne pût enpêcher sa curiosité de prendre encore une fois, le devant.

- Racontes-moi, je t'en pris. Peut-être pourrais-je t'aider ?

Halyxe secoua trisement la tête de droite à gauche, mais s'élança tout de même dans un récit.

- Anao était effectivement mon petit frère. Il avait 7 ans lorsqu'il est mort, et mes parents ont péris quelques temps après, emportés par la tristesse. Mais je me suis résignée à mourir, la seule chose me permettant de survivre étant de me dire qu'Anao aurait détesté que je me lamente jusqu'à la périr sur sa mort. Il n'a pas eu peur, tu sais ? (Elle laissa échapper un rire) Il n'a pas eu le temps. Anao... Il n'a pas juste compris ce qu'il lui arrivait. C'était un petit elfe plein de vie, il détestait le malheur et la tristesse; dès qu'il croisait quelqu'un de malheureux, il faisait tout pour lui rendre le sourire. Tout le monde l'adorait, jusqu'à cet incident. Anao ne comprennait pas pourquoi l'Elue de l'époque ne restait pas avec le Peuple, il réclamait tout le temps de la voir, mais elle n'était jamais là. Puis un jour, l'ancienne Elue fit une apparition en public, et Anao lui repprocha de ne pas être assez proche du Peuple. Et Kassandra l'a tué sous les yeux de tous.

Le Royaume des Nymphes : Les Armes du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant