Chapitre 8 : Un drôle d'inconnu

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La  Nymphe se réveilla à cause d'une violente douleur ressentie dans sa jambe droite. Elle bougea alors, se levant du lit où elle était couché, enfin, si on pouvait appeler ça un "lit"; c'était une grande plaque de métal au contact glacé, et des sillons étaient creusés sur les rebords de la plaque.

- Mon Dieu, c'est une table d'opération ? S'exclama la Reine, sa voix étonnée résonant dans la pièce vide.

La Nymphe examina d'abord sa jambe; une plaie sanguinolente était cachée par un bandage qui commençait déjà à s'imbiber de sang. Haussant les épaules, Raven jeta un coup d'œil à la pièce où elle s'était réveilée : seules deux armoire de fer et une sorte de commode meublait l'espace, ainsi qu'une grille d'aération -en fer également) et une fenêtre renforcée par deux barres de béton. 

"Ils on vraiment peur que tu t'échappes !" Se moqua Rowenn.

Raven se dirigea vers la grille de fer et examina la largeur du conduit qui se trouvait derrière.

- Il est assez grand pour moi, répliqua-t-elle simplement.

Puis elle chercha la nouvelle dague que Chloé lui avait donné lors de leur arrivée chez Wilmas. Alors qu'elle déguainait l'arme et dévissait les vis du grillages, Raven s'imagina ce qu'Hayden et Chloé faisait en ce moment, s'ils était partis à sa recherche. Le bruit de la grille tombée sur le sol de fer la secoua, et elle se dépêcha de rentrer dans le conduit. Sa dague bleue à la main, Raven referma l'entrée du conduit d'aération par simple précaution même si elle savait que des gardes n'allaient pas tarder à arriver.

"Dépêches-toi, j'entend les gardes arriver." Grogna la voix de Rowenn à l'intérieur de son crâne.

Effectivement, quelques minutes plus tard, la Nymphe entendit le bruit de la porte en fer massive qu'elle avait aperçut tout à l'heure. La Reine accéléra encore plus, ses genoux en devinrent endoloris à cause du frottement sur le métal froid. Enfin, elle déboucha sur une autre grille qu'elle ouvrit d'un coup de pied avant de tomber dans un autre couloir, heureusement désert.

"Tout est en métal ici, ou quoi ?" Demanda brusquement Rowenn au point d'en faire sursauter Raven.

"Tais-toi, veux-tu ?" Grogna la Nymphe, faisant taire son homologue qui râlait mais finissant par se taire tout de même.

Raven avança alors dans le couloir glacé, ses pas résonnants avec fracas alors qu'elle essayait de trouver une cachette, voire une sortie.

Cayoura isda ! Cria soudainement une voix qui fit sursauter la Nymphe jusqu'au plafond.

Elle se retourna alors, sa dague à la main, et se précipita sur l'elfe Noir qui ne vit pas venir le coup; Raven enfonça la lame jusqu'à la garde de la poignée en plein dans la poitrine de l'elfe. Celui-ci tomba à genoux, la bouche grande ouverte par laquelle commença à s'écouler du sang noir. Quand la Nymphe retira violemment son arme de la poitrine de son ennemi, le sang noir s'écoula encore plus, jusqu'à former une flaque noire contrastant violemment avec la blancheur glacée du métal qui recouvrait entièrement ces lieux. Juste au moment où elle se retournait, d'autres elfes et Nymphes Noirs l'observait, effrayés et enragés que la Nymphe est osée tuer l'un des leurs.

Raven laissa échapper un rire dément :

- C'est votre jour de chance...

Et à ces mots, elle se précipita dans la cohue qui se ruait vers elle.

- Bon sang, mais dans quelle langue il faut que je vous le dise ? Hurla Hayden en direction des membres haut placés du Conseil.

- Plus de respect, jeune elfe, le réprimanda une veille Nymphe qui retroussa nerveusement ses lunettes sur son nez écrasé. Vous devez comprendre que ce n'est pas notre priorité première.

Chloé, qui était debout juste à la droite d'Hayden sursauta en entendant la dernière phrase.

- Sauver votre Reine n'est pas une priorité ? Vous vous moquez des Elues ? Cria-t-elle à son tour.

L'elfe qui présidait le Conseil leva une de ses imposantes mains, demandant le silence. Une fois qu'il obtint ce qu'il voulut, il la baissa, sa main heurtant son siège avec un bruit de pierre.

- Les Conseillers ont raison; nos soldats se préparent pour la guerre. L'Elue saura se débrouiller toute seule, et si vous tenez tant à ce qu'elle soit sauvée, allez-y vous même.

Chloé se précipita dehors, de peur de crier une insulte et d'envenimer les choses. Mais Hayden ne se gêna pas, sortant en adressant un magistral bras d'honneur aux Conseillers qui l'observait, outrés.

Maculée de sang noir de toutes parts, Raven essuya son visage du revers de sa manche, tâchant ses vêtement blancs. De ses assaillants, ils ne restaient plus que des cadavres, décapités ou démembrés pour certains.

Raven rebroussa chemin, décidée à trouver cette foutue sortie. Ses pas résonnaient toujours, mais ils étaient accompagnés de bruits poisseux crées à cause du sang qui restait sous les semelles de ses bottes. La Nymphe avait été également blessée, et elle s'arrêta donc en prenant appuis sur elle ne sait quelle parois.

- Pourquoi êtes-vous trempée de sang noir ? Lui demanda subitement une voix.

Raven sursauta, se retournant immédiatement, sa lame de son ancienne dague à la main.

- Qui êtes-vous ? Montrez-vous !

Un inconnu apparut alors dans la pièce fermée par d'impressionnant barreaux de métal qui se trouvait en face de la Nymphe. C'était un elfe, aux yeux verts comme l'émeraude et aux cheveux blond qui eux-mêmes étaient poissés de sang rouge, collant ses mèches sur son front luisant de sueur.

 - Je m'appelle Louis, précisa l'elfe. Vous ne m'avez toujours pas dit pourquoi vous êtes recouverte de sang.

L'Elue soupira; la douleur de son bras droit devenait insoutenable, surtout que sa chair était en train de se réparer, provoquant une sensation de brûlure intense à la Nymphe.

- J'ai tué des gardes, murmura-t-elle comme simple réponse, et Louis la dévisagea.

- Vous êtes blessée ? (Elle hocha la tête et enleva sa main de son bras, montrant ainsi une profonde plaie sanguinolente dont les bords s'étaient déjà refermés) Faites-moi sortir, et je vous guérirais; je suis un très bon magicien.

- Comment voulez-vous que je vous fasse sortir ? Je n'ai même pas les clés. Et si vous êtes là dedans, c'est que vous l'avez mérité.

Louis détourna la tête, l'air vexé.

- Votre jugement est faux. Je peux vous assurer que je suis un honnête homme. (Il se pressa encore plus contre les barreaux et chuchota :) Je sais où se trouve une des Armes du Destin.

A ces mots, Raven se releva et força la serrure avec la lame restante, qui se brisa lorsque le verrou s'ouvrit.

- Je vous fais confiance. Mais si vous osez me trahir, je vous tue sur le champ. C'est clair ?

Louis sortit tranquillement de sa prison, les mains dans les poches et sifflotant un air joyeux.

- Ne sommes-nous pas déjà amis ? Les amis ne se trahissent pas, ma chère Elue.

Et sur-ce, il fit un profonde courbette devant Raven, et une fois son petit numéro terminé, commença à s'avancer dans le couloir.

- Vous venez ?

Le Royaume des Nymphes : Les Armes du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant