Chapitre 9 : Bataille avec un magicien

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Louis avançait inlassablement dans les couloirs blancs, jetant de temps à autres un coup d'œil derrière lui pour voir si la Nymphe le suivait toujours.

- Ne me perdez pas de vue, la réprimandât-il alors qu'il empruntait un autre couloir cerné de portes.

La concernée grimaça de douleur; son bras la brûlait encore, et elle savait que la cause était la chair de son bras qui se refermait peu à peu. Elle enleva sa main quelques instant pour contempler sa blessure; elle était presque refermée, et les bords qui s'étaient déjà rassemblés d'eux-mêmes commençaient à cicatriser, ne laissant derrière leur passage qu'une peau légèrement rougie.

- Laissez ça tranquille, gronda Louis, admirer vos blessures ne nous libérera pas de cet enfer.

Raven rabattit la manche déchirée de son haut éclaboussé de sang noir, pestant contre ce Louis qui osait lui donner des ordres. Mais elle ne le réprimanda pas pour autant, ne trouvant rien à redire à ses paroles. Elle pressa la marche, faisant encore plus résonner ses pas poisseux sur le sol de fer.

 - Dépêches-toi, par les Elues ! S'écria Hayden, à califourchon au dessus d'un elfe Noir, ses bras musclés soutenant son ennemi à terre.

Chloé arriva en courant, essoufflée, et décocha une flèche qui vint transpercer le crâne de l'elfe. Leur ennemi fut secoué de brefs soubresauts, puis son corps s'affaissa contre le sol dans un bruit mat. La Nymphe baissa son arc d'argent, lui aussi décoré mais plus sobrement que l'arc de Raven qui reposait dans carquois quelconque, lui même accroché à la selle du cheval d'Hayden. L'animal piétina le sol, faisant s'envoler un nuage de poussière qui fit tousser Hayden.

- Arrêtes, lui ordonna-t-il alors qu'il montait sur lui.

Chloé le suivit de peu, montant sur la croupe du cheval qui poussa un hennissement de colère. La guerrière ne s'en formalisa pas, préférant ordonner à Hayden de se mettre en route. Ils étaient bientôt arrivés dans le bâtiment où Raven avait été faire prisonnière, comme quoi la torture et la menace étaient de très bons moyens de renseignements. Le cheval trottina doucement, attirant l'attention d'autre ennemis qui ne tardèrent pas à finir transpercer sous les flèches de Chloé. Elle qui mourait d'envie de prendre l'Arme du Destin à la portée de sa main...

Raven haussa les épaules à sa question.

- Je n'ai rien pour déverrouiller cette porte, Louis. J'ai déjà utilisé le reste de ma dague pour vous sortir de votre prison; je n'avais que ça.

L'elfe secoua la tête de droite à gauche, faisant légèrement voler ses cheveux blonds autour de lui, et l'idée qu'il était beau traversa l'esprit de la Nymphe. Mais il était difficile pour elle d'en juger avec la couche de sang qui recouvrait le visage de Louis.

- Peut-être... Un sort... Réfléchit-il. Mais je n'ai plus assez de force. (Il se retourna soudainement vers Raven) Vous êtes une Elue, non ?

- Evidemment. (Elle releva la manche droite de son haut qui n'avait pas était endommagée contrairement à la manche gauche) Vous connaissez ce dessin, non ?

Louis baissa les yeux.

- Ne me montrez pas ceci, grogna-t-il à voix basse en rabattant la manche sur le dessin, je n'ai pas le droit de le voir.

Raven haussa les épaules avant de se diriger vers la porte fermée qu'ils essayaient tant bien que mal d'ouvrir depuis tout à l'heure.

- Il est sur ma peau, si je veux le montrer, je le montre.

L'elfe laissa échapper un rire alors qu'il plaquait sa main écorchée sur la porte.

- Le fer est, malheureusement, très peu réactif à la magie, récita Louis, je vais donc devoir puiser dans mes ressources pour la déverrouiller.

- Et vous avez beaucoup de ressources ?

Louis rit encore avant de se tourner vers la Nymphe Elue.

- Pas de la taille des vôtres en tout cas, c'est sûr.

Ses pas pressés résonnaient dans le couloir entier, suivis de près par ceux léger de Chloé.

- Quel merdier, jura l'elfe. Tout se ressemble.

Chloé hocha la tête; elle avait la gorge nouée à cause du stress et de son sentiment d'insécurité persistant.

- Tu es certaine que ça va aller ? Lui demanda Hayden avec un regard accusateur.

L'elfe avait même posé sa main sur le front humide de sueur de sa partenaire. Chloé lui enleva d'un geste impatient, énervée qu'il s'inquiète de la sorte, lui qui était si frivole et détendu d'habitude.

- Arrêtes de me prendre pour une petite Nymphe, Hayden. Je suis une guerrière, tu l'as oublié ? Je n'ai pas besoin que tu t'inquiètes pour moi.

Et sur ces mots blessant, la Nymphe s'avança dans les couloirs glacées, bien décidée à en finir au plus vite avec sa mission. Elle avait tellement hâte...

La porte de fer s'ouvrit dans un bruit fracassant, et dégondée, elle tomba avec un bruit encore plus assourdissant contre le sol -lui aussi fait de métal-. Louis passa le premier, enjambant avec grâce le battant de fer désormais abîmé suivit de près par Raven, étonnée que la porte est cédée si facilement.

 - Pfou, pas facile celle-là. (Il se retourna vers la Nymphe) Et ça mériterais bien une petite compensation.

Raven prit le temps d'assimiler ce qu'osait lui dire cet elfe culoté. Il osait lui demander de l'argent ?

- Je pourrais faire de même, votre libération m'a coûtée à moi aussi.

- Quoi donc ? Votre reste d'arme ? Cela m'a coûté une partie de mes ressources, à moi.

Raven sentit un frisson de colère la parcourir, mais elle fut contrainte de se calmer, ne voulant pas rajouter la mort de l'elfe sur sa liste des victimes.

- Soit. Je vous paierez. Mais en temps et en heure.

Louis sourit, fier de son petit effet.

- C'est par là, indiqua-t-il en tendant ridiculement le bras vers une salle plongée dans le noir.

La Nymphe avança alors, et dès qu'elle eu pénétré dans la pièce, une lumière éclatante surgit, découvrant ainsi aux yeux des deux êtres Nymphatiques une grande pièce de verre où reposait une magnifique dague d'or, incrustée de toute parts de pierres précieuses. Raven s'approcha de la vitrine, la saisit doucement entre ses doigts, puis l'enleva brusquement.

- Vous ne...

Mais Louis fut coupé par une alarme soudaine, celle similaire à celle que Raven avait déjà entendue la fois précédente.

- Bravo ! Hurla l'elfe par-dessus le brouhaha. Dépêchez-vous de la prendre et partons d'ici !

Mais à peine la Nymphe eut le temps de saisir l'arme qu'une bande compacte d'elfes et de Nymphes Noirs s'étaient présentés sur le seuil de la porte dégondée. La Nymphe se mit en position de combat, sa nouvelle arme à la main, suivit de peu par Louis qui sortit un énorme bâton violacé de nulle part. Elle sourit à cette pensée.

"Un combat avec un magicien !"

Le Royaume des Nymphes : Les Armes du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant