Je me réveille en sursaut, malgré le silence régnant dans l'appartement. Je regarde sur mon téléphone :
5H du matin. C'est samedi, je vais bien réussir à me rendormir pour faire la grasse matinée...Et bien non. C'est un échec, à 6H je ne dors toujours pas, et c'est comme ça jusqu'à 7H. Je me décide à descendre pour manger, parce que mon ventre fait des bruits bizarres et très bruyants.
Jules est encore allongé sur le canapé, il est de dos donc je ne vois pas son visage mais je crois bien qu'il dort.
Je m'assois et me sers un bol de céréales sans bruit. Je manque la crise cardiaque quand j'entends :
- Tu es déjà réveillée ?
C'est Jules, qui vient apparemment de se réveiller. Je lui réponds :
- Tu m'as fait peur ! Et oui, depuis 5H...
- Ah ouais, quand même.
Il me rejoint à la table et on discute un peu pendant qu'il mange aussi. Je me tais quand Isaac descends les escaliers.
Pour une fois, il me regarde. Sans me parler, évidemment. Il dit juste un "salut" général, à mon avis désigné à Jules.
Ce dernier se lève, et monte les escaliers en disant :
- Je vais me laver.
Mon frère soupire. Une fois que j'entends la douche couler, je me lance :
- Depuis que tu m'as dis tout ça jeudi, je n'arrête pas d'y penser et je me sens vraiment mal. Tu as raison, je suis stupide et j'ai agi comme une ado immature, que je suis sûrement. Je n'aurais jamais dû faire tout ça, et je regrette tellement... Je suis désolée.
Il me regarde un moment, son visage n'affichant aucune expression. Il finit par me dire en se levant :
- Tant pis.
Il monte les escaliers et rentre dans sa chambre.
Je m'attendais à un minimum de reconnaissance de sa part, rien que pour lui avoir présenté mes excuses.
Je remonte dans ma chambre, je plonge ma tête dans mon oreiller et je hurle. Je hurle ma tristesse, ma rage, ma déception et... tout.Il n'est que 8H, mais j'ai déjà envie d'aller me coucher. Ce que je ferais d'ailleurs, si Jules n'était pas entré dans ma chambre pour me dire :
- Prépare toi.
- Pourquoi ?
- Tu verras.
- Bon...
Je me prépare donc, sans grande envie. J'espère juste que je ne vais pas encore devoir me retrouver juste avec mon frère, ce qui serait beaucoup trop gênant.
Je vais donc me prendre une douche, puis je m'habille et je descends les escaliers. Jules est dans le salon, et je lui demande :- Je dois prendre des sous ou un truc comme ça ?
- Non.
- OK. On y va ?
- C'est parti.
- Tu as prévenu mon frère ?
- Oui, suis moi.
On sort de l'appartement et on descend l'escalier. Je lui demande :
- Alors, on va où ?
- Tu vas voir...
En chemin vers je ne sais où, il me demande :
- Comment tu te sens ?
- Mal. Vraiment mal. Ce matin, je me suis excusée et tout mais il m'a quand même ignoré. Je ne sais pas quoi faire, et je suis désolée que tu doives supporter tout ça...
- Ne t'inquiète pas pour moi, déjà que je m'incruste, je n'ai pas à râler.
Je rigole, et lui réponds :
- Tu ne t'incrustes pas, tu dois avoir une bonne raison pour venir dormir sur notre canapé alors que, sans vouloir paraître indiscrète, tu dois avoir une super maison.
- Oui, j'en ai une belle.
- Ce n'est pas un reproche, mais pourquoi tu as choisi de venir chez nous ? Tu dois bien avoir un ami qui a une chambre d'amis, non ?
- Certainement, mais il y a quelque chose chez vous de mieux.
- Tu laisses planer le suspense là...
Il rigole, et me répond :
- Ça fait genre je suis cool.
Je pars dans un fou rire monumental. Ça fait du bien de rire. Il me regarde littéralement décéder de rire, lui aussi rigolant.
Je me reprends :
- Désolée, je suis à bout de nerfs.
- Tu n'as pas à t'excuser, c'est drôle de te voir rire.
- Non mais c'est la honte, j'ai un rire nul !
- Ça...
- Hé !
- Oh, ça va, je rigole. Mais il faut avouer qu'il n'est pas spécialement gracieux.
Je lâche un petit rire forcé, le genre de rire discret, et je lui dis :
- Parce que c'est mieux peut être ?
- À la limite, oui...
Je rigole (de mon vrai rire, le moche), et il se fout de ma gueule. Il me demande :
- Tu me chantes ta chanson d'énervée ?
- Hum... contre un dessin.
- T'es dure en affaires... c'est d'accord.
Je mets la musique avec mon téléphone, et je me mets à chanter sous le regard choqué des quelques passants. Après tout, c'est vrai que je m'énerve quand je chante ça. Je dois être ridicule, mais c'est bien le dernier de mes problèmes.
On arrive finalement au parc, et Jules me dit :
- C'est là, vas t'asseoir je te rejoins tout de suite.
Je sais que ce chapitre est très court, mais je m'explique. Le prochain chapitre sera un chapitre au point de vu omniscient (d'un narrateur qui voit tout et qui sait tout pour ceux qui n'ont pas écouté les cours de français), qui commencera à partir du jeudi soir, quand Ayla se dispute avec Isaac.
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Je suis un génie /abandonné/
РазноеJe m'appelle Ayla et j'ai 16 ans. Je sais, j'ai un prénom nul mais ne nous arrêtons pas à ça. Je suis un génie (Alex insiste pour que je précise "en formation", mais je ne vois pas l'intérêt). J'ai une vie banale, avec une famille, des amis, le lyc...