Je suis un génie /abandonné/

- Point de vue de Carla -

- Carlaaa !

Je grogne et remonte la couverture sur ma tête.

- Carla, tu vas être en retard !

- Je m'en fous. Je veux pas y aller.

La personne soupire. Je ne sais toujours pas qui est ce qui me parle. Je crois vaguement identifier un garçon, mais je ne sais pas lequel.

Je risque un oeil en dehors, et me replonge sous la couette après voir vu que c'est Damien. Je m'en fous, il n'a aucune autorité sur moi.

- Carla, c'est important que tu ailles en cours. Ton dossier va déterminer ton avenir, et...

Je lui balance un coussin dans la tête.

- Je me lève, c'est bon. T'es chiant, toi.

Il ressort de ma chambre, et je me lève doucement. Je me traîne jusqu'à la cuisine, où certains des gens de ma famille sont déjà installés.

Je m'installe à mon tour. Il y a déjà Lilian, Salomé et Leo. Damien doit être occupé à réveiller Seb.

On mange très rapidement, pour avoir la salle de bain en premier. On se lève presque tous en même temps, Leo le premier à s'engager dans le couloir. J'accélère, lui tire les cheveux vers l'arrière et le double.

Je m'enferme dans la salle de bain, et reprends mon souffle. C'est physique, le matin, dans ma famille. J'entends tambouriner à la porte pendant que je me prépare, mais ça me fait bien rire.

Je finis par ressortir, et je me fais expulser par Lilian qui claque violemment la porte. Leo attend à côté, l'air désespéré.

Mes parents en ont une à eux, mais ils ne veulent pas qu'on y aille. Je les comprends, voir six boulets courir dans leur chambre en dévastant tout au passage pour aller jusqu'à leur salle de bain, ce n'est pas super.

Je prends mes affaires, et je me mets en route pour le lycée. Je ne vais pas au même lycée que Leo, parce mes parents ont jugé que ce n'est pas une bonne idée de tous nous mettre au même endroit, alors je vais dans l'autre. Lilian est allé dans le même que moi, et Salomé dans celui de Leo.

J'y arrive rapidement, et je m'arrête devant le portail pour attendre Marie, comme chaque matin. Je mets mes écouteurs et vais rapidement sur les réseaux sociaux, sachant parfaitement qu'elle prend environ 7 ans avant d'arriver.

Juste après que la sonnerie ait retentit pour le début des cours, je la vois sortir de sa voiture en trombe en prenant son sac. Elle court presque jusqu'à moi en fermant son sac, et me dit :

- Oh la la, désolée du retard, hein.

- T'inquiète, j'ai l'habitude.

- Ha. Ha. Ha.

On marche jusqu'à la salle de cours, pendant qu'elle me raconte chaque détail de sa soirée d'hier et de sa matinée d'aujourd'hui.

Elle parle beaucoup. Vraiment beaucoup. Mais je la laisse, le matin, parce que le reste de la journée c'est moi qui ne m'arrête pas. Deux vraies pipelettes.

On se met à nos places habituelles, et le cours commence. Je demande à Marie, assise à côté de moi :

- On finit à quelle heure, aujourd'hui ?

- Comme tous les jeudis...

- C'est à dire ?

- 16H, boulet.

- Je ne relèverai pas.

- Ce n'est qu'une question de temps.

Je soupire et tourne la tête, feignant d'être fâchée, mais je me mets à rire en entendant Marie rigoler.