Chapitre 1

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Ma vie parisienne avec ma colocataire et meilleure amie donnait bien plus envie sur le papier. La réalité reflète des gens pressés, désagréables et malpolis. Et je ne parle même pas du métro blindé le matin à sept heures et demi. Parfois, je me demande bien ce qui a pu me passer par la tête de vouloir suivre Alya sur Paris pour ma première année de fac. Sincèrement, j'étais bien mieux dans ma petite campagne du sud de la France.
Ma meilleure amie est en deuxième année de sciences politiques à la Sorbonne, elle est tellement intelligente que parfois ça me fous mal à la tête. Personnellement, j'ai fait ma rentrée en fac de langues, je suis en majeure Anglais. J'aime bien le programme de mes études, pour le moment, même si je doute souvent de mes choix.

Demain, Alya fête son anniversaire. Elle a vingt ans. Je la connais depuis que j'en ai six, le temps file a une vitesse, c'est incroyable. Avec l'aide de mon meilleur ami, surnommé Framal, on lui prépare une grosse fête dans la villa de ses parents à Sainte Maxime. C'est d'ici qu'on vient toutes les deux. Framal s'y est installé il y a cinq ans, mais est vite retourné sur Paris quand j'ai rejoins Alya.
Pour que la surprise se déroule mieux, Alya est persuadée que nous allons à Sainte Maxime toutes les deux chez ses parents pendant une semaine.
Pendant ma pause matinal, mon téléphone sonne et affiche le nom de mon meilleur ami, je décroche.

- Allô ?
- Ouais blondie, pour l'anniversaire d'Alya, je peux inviter mes potes ? Demande la voix grave de mon meilleur ami
- ça veut dire quoi « mes potes » ? Je les connais ?
- Mo, Antoine, mon frère, et les autres quoi
- T'as de la chance, je suis de bonne humeur
- T'es vraiment la meilleure
- Je sais, mais Alya sera contente s'il y a du nouveau monde
- Si tu le dis, j'appelle les gars je te laisse, tu passes boire un coup ce soir à la maison ?
- Euh...
- C'était pas une question, à plus !

Je n'ai pas le temps de réagir qu'il raccroche. Je fais rouler mes yeux sous mes paupières d'exaspération. Franchement, mes amis ne pensent qu'à boire et faire la fête, c'est usant. Mais après toutes ces années, je crois que j'ai pris le même réflexe.
Je tourne les talons et je rejoins ma prochaine salle de cours. Je trouve les heures de cours particulièrement longues aujourd'hui. Peut-être que le fait que les vacances me tendent les bras, et m'attendent trois heures plus tard joue un peu. J'ai hâte de pouvoir me reposer, même si ma semaine risque d'être chargée dans le sud.
Quand mon professeur de littérature anglaise annonce la fin du cours, je ramasse mes affaires plus vite que je ne l'aurais imaginé et je saute dans le premier métro pour aller chez Framal pour boire un verre, et me détendre un peu.

- Ma blonde préférée, elle est là ! Lance-t-il en me voyant passer la porte
- Salut ! Dis-je en accusant le baiser qu'il dépose sur ma joue
- Heureuse d'être en vacances ?
- Enfin ! Répondis-je en soufflant de soulagement
- Megan ! T'es là, ma puce ! Intervient Alya

Alya squatte très, très, souvent chez Framal avec Lauriana, sa copine. Toutes les deux, elles forment le couple le plus mignon et le plus sexy que je n'ai jamais vu. Vraiment, je crois qu'elles donneraient chaud à un hétéro.
Je pose mes affaires dans un coin du salon et je passe en coup de vent dans la cuisine me servir un verre de vin.

Deux heures plus tard, au moment où des amis de Framal commencent à arriver, Alya et moi nous rentrons chez nous avec comme excuse, le départ en vacances de demain matin. J'ai peur à ce moment-là qu'un des garçons ne vende la mèche par erreur, mais personne ne trahit le secret. Avant de partir, je m'approche de mon meilleur ami pour lui demander :
- Les autres sont déjà là bas ? Dis-je dans son oreille
- Ouais, t'inquiètes pas, tout est prêt, on part demain midi en avion

Je fais un signe de tête assez discret et je passe la porte de l'appartement.
Mais honnêtement si j'avais su que faire sortir Alya du lit le lendemain matin était aussi difficile, j'aurais passer la porte bien avant.
- Alya ! Debout !

Elle traîne des pieds, mais finalement on part à peu près à l'heure. Je l'attends dans la cuisine et lorsqu'elle arrive je lui saute dans les bras.
- Bon anniversaire ma meilleure copine du monde !
- Merci merci, pas la peine de me flatter

Je la serre fort dans mes bras avant de la forcer à se dépêcher. Madame se traîne, même le jour de son anniversaire. Une fois la voiture chargée, je me dévoue pour conduire la première au vu de la tête de ma meilleure amie. Je n'ai franchement pas envie d'avoir un accident. Je ne sais pas pourquoi on a pas opter pour l'avion, sûrement que ce n'est pas notre genre. Les trucs simples ça nous connaît. Et je crois qu'Alya préfère de loin un trajet plus long en voiture à chanter, parler et rigoler plutôt qu'un trajet en avion bien moins convivial. Nos petites pauses pour vider nos vessies et les remplir à nouveau de cafés se ressemblent toutes mais c'est un réel plaisir d'entendre ma meilleure amie me supplier de s'arrêter pour faire pipi et me menacer de faire dans la voiture.

Lorsqu'on atteint enfin le centre-ville de Sainte Maxime, je suis quand même soulagée. Je n'en peux plus, j'ai des crampes partout je crois qu'il me faudrait un massage pour me débloquer les os. Après avoir déballé absolument toutes nos affaires dans les placards et marquer la maison de notre passage, on sort pour remplir le frigo. Juste avant d'arriver dans le magasin, je ne regarde pas devant moi et je rentre violemment dans quelqu'un.

- Putain pardon, je suis désolée, dis-je, plaignante
- C'est rien, répond une voix grave

Risible amour_NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant