L'énorme repas que nous a offert Antoine a sincèrement endormi tout le monde. C'est pour cette raison que nous sommes actuellement en direction d'un télécabine pour nous ramener à dix minutes de marche du chalet. Je crois que j'aurais préféré redescendre à pied avec l'impression de peser cent cinquante kilos, plutôt que m'asseoir dans cette cabine suspendue à un fil. J'ai un vertige de l'enfer, et j'ai une peur bleue des systèmes comme celui-ci, une cabine tenue par un câble, pour la sécurité on repassera.
Quand arrive le moment de monter, j'ai l'impression que mes jambes vont céder sous le stress que génère mon corps. Je m'accroche au fait que les cabines ne peuvent contenir que deux personnes, nous ne serons donc pas trop lourds, et on aura moins de chances de se casser la gueule. Je m'assois sur mon côté de la banquette, et je fixe l'horizon pour m'empêcher de regarder en bas. Un grand brun s'assoit à côté de moi, je suis super rassurée quand je vois que c'est Ken.
- Qu'est-ce que tu fous là toi ?
- La même chose que toi
- Descends
- Non
- Descends
- Tais toi
- Tu vas descendre ou merde ?Après ma phrase, la grosse dame s'approche de nous et ferme la petite porte blanche. Je sens que nous quittons le tapis roulant qui est sensé lancer cette horreur dans les airs et une secousse se fait ressentir quand nous n'avons plus que le vide en dessous.
- Oh putain, dis-je en soufflant
- ça va pas ?
- Tu parles encore une seule fois je te tue
- Essaye
- Tu sais pas de quoi je suis capable
- Oui, enfin pour l'instant tu n'oses même pas bouger le petit doigt tellement tu as peurPeut-être que je ne bouges pas le petit doigt, en attendant ça ne m'empêche pas de tourner la tête vers lui pour le fusiller du regard. Comme d'habitude, son ricanement s'échappe de ses lèvres.
- Mais tu vas arrêter de ricaner sans arrêt tu tapes sur les nerfs
- T'es vraiment jamais contente hein
- Pas quand il s'agit de toi non
- Qu'est-ce que tu es méchante, j'ai jamais vu ça
- Laisse moi c'est pas le moment de me chercher làJe suis complètement paniquée, mon vertige me rattrape et quand je panique, je suis exécrable. Ken ne dit rien, il s'approche de moi et il attrape ma main pour la tenir dans la sienne. Je le regarde faire du coin de l'œil, et je sens qu'il croise ses doigts avec les miens. Bizarrement, je me sens beaucoup plus détendue que je ne l'étais cinq minutes auparavant. Son geste d'affection m'a détendu, et je l'en remercie intérieurement. Je reprends la parole.
- On en a pour combien de temps ?
- Trente minutes
- Oh purée
- C'est bon t'as le temps de me faire une pipe avant d'arriver en bas
- Non mais tu te fous de ma gueule ? Dis-je en lâchant sa mainIl explose de rire et pose sa main sur ma cuisse, avant de planté ses yeux dans les miens.
- Mais bien sûr que je rigole, aller redonne moi ta main
- Non
- Fais pas l'enfant, donne moi ta mainSa façon d'insister pour tenir ma main est irrésistible. Je lui souris et glisse à nouveau ma main dans la sienne. Sans contrôler mes gestes, je pose ma tête sur son épaule et il dépose un baiser sur la racine de mes cheveux. Cet instant est magique, je prie pour que ça ne s'arrête jamais.
Quand la petite cabine se repose sur la terre ferme, je souffle de soulagement et je suis très heureuse de me tenir à nouveau debout sur le sol stable. Je m'attendais à ce que Ken mette une distance entre lui et moi en rejoignant nos amis, mais il n'en est rien. Sa main reste dans la mienne et il me tire même contre lui pour être encore plus près de lui. Quelques regards interrogateurs se sont attarder sur nous, mais aucun de nos compères n'a dit quoi que ce soit.
De son pouce, Ken caresse le dos de ma main. Je me sens bien, je ne pense qu'a nous deux, et le temps d'un instant, j'ai envie d'être avec lui, de tenir sa main tous les jours, l'embrasser, sentir son odeur chaque matin, mais la réalité me rattrape rapidement quand une jolie jeune femme passe dans le sens inverse de nous, et que Ken se retourne sur elle, les yeux remplit de désir. Je sens mon cœur se serrer, et je me dégage de sa main. Je ne m'éloigne pas de lui mais je mets une petite distance. J'ai trop mal d'avoir cru un instant qu'il aurait changer pour moi. Il se rapproche de moi et pose sa main sur mon bras.
- Megan qu'est-ce que tu as ?
- Rien, rien
- Arrêtes, on était bien tous les deux, t'es parti d'un coup j'ai pas compris
- Ah ouais, bah j'ai été ramener à la réalité un peu
- Les amoureux dépêchez-vous ! Hurle Théo, en tenant la porte du chaletJe lève les yeux au ciel et je me précipite sur les trois marches qui précèdent l'entrée. À peine j'ai enlevé mes chaussures que Ken me tire par le bras et m'entraîne dans ma chambre.
- Mais lâche moi tu me fais mal Ken putain
- J'ai pas fini de parler
- Moi j'ai fini, j'ai rien de plus à te dire
- Megan putain
- Mais quoi ? Dis-je en haussant le ton, bien plus que ce que je voulais
- Je sais que je te laisse pas indifférente, répond-il avec assurance
- De toute façon qu'est-ce que ça peut te faire à part boosté ton égo ?
- Qui te dit que ce n'est pas réciproque ?
- Mais arrêtes un peu tes conneries
- Putain mais pourquoi j'ai pas le privilège d'être un mec droit à tes yeux ?
- Parce que tu n'es pas un mec droit, KenJ'insiste sur la négation de ma phrase avant de le laisser dans ma chambre. Je rejoins le salon et je remarque au regard des autres que la dispute ne leur a pas échappé. Framal me rejoint pendant que je fais couler un café dans ma tasse.
- Vous êtes pas possible tous les deux, me dit Framal
- J'ai pas envie de parler de lui s'il te plaît
- Mais tu veux être avec lui ou pas ?Je ne réponds pas et fais glisser un demi-sucre dans mon café.
- Tout le monde voit que vous vous kiffez tous les deux, même moi
- Et tu lui as toujours pas cassé la gueule ?
- C'est pas l'envie qui m'en manque
- Ne te gêne surtout pas
- Bon tu arrêtes ? Est-ce que tu veux être avec lui ?
- Mais je ne sais pas, j'en sais rien, c'est pas un mec pour moi, tu me l'as dit toi même, et ce qu'il y a entre nous c'est pas de l'amour, dis-je en roulant mes yeux sous mes paupières
- T'as peur de souffrir encore, j'ai pas raison ?
- Oui, et tu sais mieux que personne à quel point j'ai souffert
- Et pourquoi tu le fais pas là ?
- Parce que je vois bien qu'il y a quelque chose en plus derrière votre relation
- C'est-à-dire ?
- J'en sais rien, Ken est différent avec toi, j'arrive pas à savoir pourquoi, personne n'y arrive d'ailleurs
- Attends, t'es en train de me dire que tout le monde essaie de savoir ce qu'il se passe entre Ken et moi ?
- Ouais c'est un peu l'idée
- Vous êtes pas possible, bordel
- Oh ça va
- Vous pouvez pas faire chier quelqu'un d'autre ?
- Personne n'est aussi intéressant que vousJe m'appuie contre le mur balayant le salon des yeux. Mathilde et Deen agissent déjà comme un vrai couple, et Mekra et Danaé sont fusionnels. Quand je pense à ma relation avec Ken, je réalise que rien ne va en fin de compte. Je commence même à me demander si je ne devrais pas laisser tomber malgré mon cœur qui me crie de courir dans ses bras.
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Risible amour_Nekfeu
Fiksi PenggemarBrisée en mille morceaux, Megan ne compte plus que sur elle-même et son meilleur ami sans qui elle ne serait plus là aujourd'hui. Mais quand il entraîne ses potes dans une soirée organisée par Megan, celle-ci sent comme une tension entre elle et un...