Chapitre 12 : Tu as de la chance Aria.

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Je voulais passer, rapidement, frôlant le mur en faisant semblant de ne pas l'avoir vu. Mais c'est plus fort que moi, et à peine l'ai-je dépassée que je fais marche arrière.

- Amélie ?

Elle pivote lentement vers moi, m'offrant des sourcils froncés. Elle est visiblement étonnée et ça m'agace. Elle ne sait pas qui je suis.

- Aria. Je suis la copine de Arthur.

Un sourire gêné se dessine sur ses lèvres, et je vois bien qu'elle aimerai bien être n'importe où sauf ici. Je dois avouer que je la comprend, je n'ai aussi qu'une envie : déguerpir. Mais j'ai cette curiosité maladive et peut-être cette fierté et suffisance féminine de lui montrer que Arthur est à moi.

- Oh.. oui, ça y est je me souviens de toi ! On s'était croisées le jour de ta sortie du coma.

Je me pince les lèvres, en hochant lentement la tête. Je veux lui parler d'elle et Arthur, je ne sais pas à quoi ça va m'amener mais j'en ai besoin.

- Ravie de t'avoir revue mais je dois..

- Est-ce que tu as embrassé mon copain ?

Bon. Pour la diplomatie et la délicatesse on repassera mais après-tout, je ne vais pas marcher sur des oeufs pendant trente ans, se serai une perte de temps pour toutes les deux. Et du temps, je ne compte pas lui en consacrer longtemps.

- Je..

Elle vire au rouge, se raclant nerveusement la gorge.

- Non.. je.. pourquoi tu..

Les yeux rivés sur ses pieds, elle les relève finalement vers moi.

- Tu devrais voir ça avec Arthur.

Je laisse échapper un léger ricanement, ça y est, elle m'énerve.

- Justement, il me l'a dit.

Elle écarquille les yeux, se demandant sûrement si je bluff ou non.

- Je ne sais pas quoi te dire.

Elle lève les mains devant elle avant qu'elles ne retombent lourdement sur sa blouse.

- Moi non plus, je souffle.

Je lui en veux, je suis en colère parce-qu'elle est belle, à mon avis intelligente et qu'elle a passé plus de temps avec mon copain que moi.

- Est-ce que tu es amoureuse de lui ?

Je baisse volontairement le ton parce-que j'ai peur de la réponse. Je sais que dans tous les cas, je n'y pourrais rien. Je ne peux pas l'en empêcher mais ça risque de me rendre encore plus suspicieuse et jalouse.

- Je.. je ne sais pas quoi te dire, elle répète.

Je serre les dents, l'observant respirer rapidement, les larmes aux yeux. Et je crois que c'est communicatif. Je sais ce que ça signifie. C'est une façon à peine dissimulée de me répondre « Oui ». Je crois qu'à ce moment-là, je l'admire pour se semblant d'honnêteté. Moi, à sa place, j'aurais hurler le contraire en faisant de grand gestes, avant de partir en courant.

- Mais il t'aime, elle rajoute, il t'aime tellement fort si tu savais. Oui, je l'ai embrassé une fois mais tout était de ma faute. Il m'a gentiment repoussé et depuis, il ne s'est plus jamais rien passé.

Même si je ne doutais pas du jeune homme, je suis heureuse de l'entendre de sa bouche.

- D'accord.

C'est tout ce que je répond. En même temps, je ne vais pas me donner en spectacle, offrant au couloir de l'hôpital un crêpage de chignon grotesque. Je n'en ai même pas envie, cette connasse inspire la sympathie. Elle ne me regarde pas de haut et ne joue pas sur le fait qu'elle l'a fréquenté plus longtemps que moi. Néanmoins, le fait que je me sois réveillée de mon long sommeil à du quelque peu contrarier ses plans. Si j'avais été à sa place, j'aurai eu un tout petit espoir que la copine de Arthur ne se réveille jamais pour que finalement, je vive une idylle avec lui. Je sais, je suis parfois un peu mauvaise.

Mon Demi-Frère et Moi - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant